Zurichcommune
Version du: 25.01.2015
Auteure/Auteur:
Nicola Behrens
Traduction:
Pierre-G. Martin
Comm. ZH, chef-lieu de canton et de distr., sur la Limmat à sa sortie du lac de Zurich, entre la chaîne de l'Albis à l'ouest et l'Adlisberg et le Zürichberg à l'est. Vers 200 statio Turicensis/Turicum, 680-700 Ziurichi. All. Zürich, ital. Zurigo, rom. Turitg.
Située au carrefour de routes terrestres et de voies navigables, la ville de Z., dont les origines remontent à la fin de la période celtique et à l'époque romaine, se développa à partir de plusieurs noyaux du haut Moyen Age, en partie fortifiés: colline du Lindenhof et zone du Fraumünster sur la rive gauche de la Limmat, Niederdorf et Grossmünster sur la rive droite. Une enceinte commune fut érigée au XIIe s. et refaite au XIIIe s., mais sans englober le Stadelhof. La construction de bastions baroques au XVIIe s. élargit l'espace protégé. La ville incorpora en 1893 les communes d'Aussersihl, Enge, Fluntern, Hirslanden, Hottingen, Leimbach, Oberstrass, Riesbach, Unterstrass, Wiedikon, Wipkingen et Wollishofen, puis, en 1934, celles d'Affoltern bei Zürich, Albisrieden, Altstetten, Höngg, Oerlikon, Schwamendingen, Seebach et Witikon.
Elle accueille le siège d'institutions fédérales (EPF et Musée national suisse), d'entreprises privées (Tamedia) et publiques (Radio Télévision Suisse) actives dans le secteur des médias et d'organisations sportives internationales (FIFA pour le football, IIHF pour le hockey sur glace). Centre économique de la Suisse, elle abrite de nombreuses banques et entreprises de services financiers, comme UBS, Credit suisse Group (Crédit suisse), Swiss Re (Compagnie suisse de réassurance), Swiss Life (Rentenanstalt) et Zurich Financial Services (Zurich Assurances), des firmes d'envergure nationale comme Migros ou internationale comme IBM Suisse, Google, Siemens (Siemens-Albis) et Asea Brown Boveri (ABB).
De la préhistoire au Moyen Age
Préhistoire
Auteure/Auteur:
Andreas Motschi
Traduction:
Pierre-G. Martin
Les indices d'habitat les plus anciens sont des outils en silex du Mésolithique découverts au Katzensee. De nombreuses stations littorales attestent une occupation importante au Néolithique et à l'âge du Bronze (4300-800 av. J.-C.). Les plus vieux vestiges de palafittes proviennent du Kleiner Hafner, ancienne île devant la place Bellevue. Les témoins d'habitats terrestres sont rares et isolés. Au Letten et près du pont du Rathaus, on a trouvé dans la Limmat des objets métalliques de l'âge du Bronze, qui y furent peut-être déposés comme offrandes. A l'Uetliberg se trouvait un site central de Hallstatt et du début de La Tène; des tumulus contemporains (Balgrist, Burghölzli) ont livré des sépultures et parfois un riche mobilier. On a mis au jour sur le territoire de la ville quelques tombes isolées du début et du milieu de La Tène.
De La Tène finale à l'époque mérovingienne
Auteure/Auteur:
Andreas Motschi
Traduction:
Pierre-G. Martin
Sur la colline morainique de la rive gauche (qui présentait trois éminences, le Lindenhof, Sankt Peter et au nord le Sihlbühl aujourd'hui arasé), un oppidum celtique est attesté dès 80 av. J.-C.; une élite politique aisée y exploita entre autres un atelier monétaire. On a trouvé dans la partie sud de la Bahnhofstrasse un curieux amoncellement de plus de 17 000 pièces de monnaie celtes frappées vers 100 av. J.-C. et fondues ensemble, qui fait penser à une offrande immergée.
L'occupation du site se poursuivit sans interruption à l'époque romaine. Des troupes romaines furent stationnées dans l'oppidum, non pas, comme on le pensait autrefois, lors de la campagne des Alpes (16-15 av. J.-C.), mais déjà à partir de 40 ou 30 av. J.-C. En témoignent des effets militaires et des objets importés de la Méditerranée (céramique à parois fines, terre sigillée, lampes à huile à décors figurés). Un petit centre civil (vicus ?) se développa sur les deux rives de la Limmat. Une stèle funéraire (env. 200) mentionne la Statio Turicensis, poste de douane de la Gaule à la frontière de la Rhétie. Des thermes publics se trouvaient au bord d'une crique, sous l'actuel Weinplatz. La présence d'un port et d'un pont est supposée près du pont du Rathaus. Le Grosser Hafner (ancienne île devant le Seefeld) abritait un sanctuaire fréquenté du Ier au IVe s., reconstruit sur un plan circulaire en 122 selon l'analyse dendrochronologique des pieux de ses fondations. Un édifice rond mis au jour à la Storchengasse pourrait être aussi un temple. Une dédicace des ursari (chasseurs d'ours) aux divinités Diane et Sylvain et un dépôt de bijoux en or signalent peut-être un sanctuaire à Oetenbach. Un fragment de pierre à quatre dieux provient du socle d'une colonne de Jupiter à l'anguipède. Les archéologues ont constaté un passage à la construction en pierre pour les maisons d'habitation vers 70.
Sous le Bas-Empire, sans doute au début du IVe s., un castrum fut érigé sur la colline du Lindenhof; il servit de lieu de résidence et de refuge pour la population civile même après son abandon par les troupes et la fin de la domination romaine. L'étude de la nécropole de la Bäckerstrasse (VIe s.) fait conclure à une population en majorité romane, même si on y a trouvé la sépulture d'une femme avec une fibule caractéristique du milieu franc. L'emploi de mortier, de crépi et de badigeon de chaux dans les tombes dallées et maçonnées de la colline de Sankt Peter prouve que des techniques introduites à l'époque romaine étaient encore utilisées dans un cimetière du VIIe s. La présence de deux épées (spathe et scramasaxe) dans une tombe masculine correspond à une coutume funéraire germanique. Plusieurs maisons en pierre furent bâties dans le castrum aux VIIe et VIIIe s., après des travaux de terrassement. On a découvert au Niederdorf des vestiges de maisons en bois de la même époque.
La ville des empereurs et des ducs (VIIIe -XIIe siècles)
Auteure/Auteur:
Andreas Motschi
Traduction:
Pierre-G. Martin
Aux VIIIe et IXe s., Z. était le centre économique et politique d'un vaste complexe de biens d'Empire. Formé vers 760, le fisc carolingien de Z. s'appuyait sur une organisation administrative qui reprenait en partie celle de l'ancien castrum. Il comprenait le domaine royal ayant pour centre économique le Stadelhof et dont dépendaient notamment la forêt de l'Albis et des terres à Uri. Louis le Germanique donna ce domaine, par une charte datée de 853, à l'abbaye du Fraumünster, dont les abbesses furent ses filles Hildegarde et Berthe, ce qui montre les liens étroits du couvent avec la maison impériale. On a dégagé au Lindenhof les fondations d'un édifice monumental qui devait être le palais carolingien. Z. était l'un des lieux d'où s'exerçait le pouvoir des ducs de Souabe, chargés au Xe s. d'administrer comme baillis et avoués les biens impériaux laïques et ecclésiastiques de la région. Son importance économique ressort de son atelier monétaire et de ses droits de marché et de douane. Aux XIe et XIIe s., des relations commerciales sont attestées jusque dans l'espace baltique.
Après l'an mille, les visites impériales à Z. reprirent; entre 1045 et 1055, Henri III séjourna à six reprises au palais du Lindenhof qu'il fit aménager en résidence avec une grande salle haute de deux étages et une chapelle. Au milieu du XIIe s., l'historien Otton de Freising décrivait encore Z. comme l'une des villes les plus nobles de Souabe, bien qu'elle eût perdu son rôle de résidence impériale. Lors de l'arrangement de 1098 entre les Hohenstaufen (ducs de Souabe) et les Zähringen, les droits impériaux sur Z. revinrent aux seconds. Les comtes de Lenzbourg furent confirmés comme baillis et avoués, fonction qu'ils détenaient depuis 976; après leur extinction (1173), les Zähringen furent jusqu'en 1218 les uniques seigneurs de la ville. On leur doit sans doute la transformation du palais impérial en château fort doté de tours et de fossés.
L'abbaye du Fraumünster et le chapitre du Grossmünster formaient au Xe s. avec la Wasserkirche et les paroissiales Saint-Pierre et Saint-Etienne un paysage sacré exceptionnel, marqué par le culte des martyrs locaux Félix et Regula. Selon l'archéologie, le plus ancien état de l'église de l'abbaye bénédictine du Fraumünster est un grand édifice du IXe s., avec transept et trois absides, remplaçant une construction à poteaux du haut Moyen Age dont la fonction est inconnue. Au début, l'abbaye se trouvait dans un enclos ceint d'un fossé. Le chapitre collégial du Grossmünster s'élevait quant à lui sur le lieu de sépulture présumé des deux saints patrons de la ville. Le récit de leur martyre, rédigé à la fin du VIIIe s., parle de miracles opérés sur leur tombeau, ce qui laisse supposer qu'un édifice cultuel s'y trouvait déjà. Charlemagne était honoré comme fondateur du chapitre, mais on ne sait s'il s'est occupé du tombeau. L'église du Grossmünster fut reconstruite en style roman tardif entre 1100 et 1230. La Wasserkirche, dont le plus ancien état date de l'an 1000, abrite la pierre du martyre qui signalait l'endroit (une île de la Limmat) où Felix et Regula avaient été décapités, objet de vénération. L'église Saint-Pierre, mentionnée en 857, est attestée comme paroissiale dès le XIIe s., succédant peut-être à Saint-Etienne (à l'ouest du Lindenhof, disparue). Le chapitre de Saint-Martin sur le Zürichberg (chanoines de Saint-Augustin) remonte à une donation de 1127.
Les sources écrites (dès le VIIIe s.) renseignent sur la topographie de la localité. Elles parlent de castrum ou castellum ou civitas (quartier fortifié), de vicus (parties non fortifiées), de villa ou curtis (domaines agricoles). Pour l'époque carolingienne sont attestées des maisons en bois autour du Fraumünster et des remblayages sur la rive droite de la Limmat, sans doute en vue de construction. Le fossé du Lindenhof (repéré au Rennweg supérieur) fut élargi au Xe ou XIe s. Les sources reflètent la fièvre bâtisseuse du XIIe s., confirmée par l'archéologie (première enceinte protégeant toute la ville, mur en bossage sur la rive de la Limmat). Dans le quartier est, la succession régulière des rangées de maisons, des rues et des ruelles punaises donne l'impression d'un parcellaire planifié. Le noyau à quatre étages de la maison de la corporation des Charpentiers est daté de 1156 par la dendrochronologie.
Histoire politique et institutionnelle du Moyen Age à la fin du XVIIIe siècle
La ville devient autonome
Auteure/Auteur:
Max Schultheiss
Traduction:
Pierre-G. Martin
Le bailliage impérial (ou avouerie) de Z., confié en 1098 aux ducs de Zähringen, ne fut certes pas supprimé à leur extinction en 1218, mais au lieu de le remettre à titre héréditaire à un prince, l'empereur le conféra désormais pour une durée limitée à un fonctionnaire, généralement issu de la bourgeoisie. L'immédiateté impériale, ainsi octroyée par le souverain et plusieurs fois confirmée jusqu'en 1512, constitua le socle sur lequel se construisit peu à peu une administration urbaine autonome. Le vieux palais du Lindenhof doit avoir été détruit par les citadins au début du XIIIe s., longtemps avant 1271 selon un document.
Comme le Grossmünster, le Fraumünster fut affranchi de la tutelle des avoués. Son abbesse reçut le rang, attesté dès 1234, de princesse d'Empire; elle nommait l'avoyer et influençait le choix des autres fonctionnaires. Elle détenait la régale des monnaies et des péages, déterminait le titre des pièces et contrôlait les poids et mesures; longtemps encore, elle scella les actes juridiques de la ville. Dès la fin du XIIIe s., les droits fonciers et régaliens de l'abbaye passèrent de plus en plus dans le domaine d'influence de la bourgeoisie, dont le poids économique se renforçait, par exemple sous forme de concessions temporaires dans les domaines de la monnaie, du marché et des péages. Mais l'abbesse conserva la basse juridiction; elle eut à légaliser les lettres jurées et recueils de lois jusqu'à ce que l'empereur Sigismond accorde à la bourgeoisie l'autonomie législative en 1433. Le déclin économique du Fraumünster au bas Moyen Age permit à la ville de se mêler de plus en plus des affaires de l'abbaye; celle-ci parvint à redresser sa situation, mais elle fut supprimée à la Réforme. Ses terres et sa fortune passèrent à la ville qui créa un office pour administrer les premières, la fortune étant gérée séparément dès 1533 par le directeur des couvents.
Constitution communale et institutions municipales
Auteure/Auteur:
Max Schultheiss
Traduction:
Pierre-G. Martin
Un Conseil est documenté dès 1220. Il était présidé par le bailli impérial et tirait donc probablement son origine du tribunal de ce dernier. Ses compétences exactes ne sont pas connues avant le milieu du XIIIe s., mais ses membres apparaissent d'abord surtout comme témoins d'actes de vente. Des listes de conseillers furent établies dès 1250; un état complet fut dressé en 1252 in domo nostrae universitatis, c'est-à-dire à l'hôtel de ville, dont c'est la première mention. Composé de chevaliers et de bourgeois, le Conseil se divisait en trois sections de douze membres, qui chacune restait en fonction quatre mois (Conseils de Carême, d'été et d'automne). Le Richtebrief, rédigé pour la première fois vers 1250, est le plus ancien code juridique de la ville. Sa révision de 1304 prohiba la formation de corporations à visées politiques, mais sans éliminer les groupements professionnels.
Après l'attaque manquée contre Winterthour en 1292, les patriciens (riches bourgeois) évincèrent de plus en plus les chevaliers du Conseil. Leur élan fut brisé en 1336 par le mouvement corporatif de la révolution de Brun. La première lettre jurée instaura un Conseil divisé en deux sections siégeant chacune six mois (Baptistalrat dès la Saint-Jean Baptiste et Natalrat dès la Saint-Jean l'Evangéliste); il comprenait vingt-six membres, soit treize représentants de la Konstaffel (sept chevaliers, six marchands), dits consules, et les treize prévôts (scabini) des treize corporations récemment formées. Rodolphe Brun fut élu bourgmestre à vie, avec des pouvoirs dictatoriaux. Les conseillers exilés à Rapperswil tentèrent en vain de renverser la situation, notamment lors de la "nuit sanglante" (Mordnacht) de 1350. Avec des adaptations, le régime corporatif resta en vigueur jusqu'en 1798.
La deuxième lettre jurée (1373) rogna les prérogatives du bourgmestre en faveur du Conseil et limita son mandat à un semestre (comme pour le Conseil). Elle stipula que les représentants de la Konstaffel seraient désormais désignés par le Conseil sortant de charge (prévôts y compris), ce qui amena l'entrée de marchands et de rentiers au Conseil, aux dépens des chevaliers. Elle rendit éligibles au Conseil les artisans, non plus seulement les prévôts. La troisième lettre jurée, adoptée en 1393 après l'affaire Schöno, autorisa l'élection d'artisans aux sièges jusque-là réservés à la Konstaffel; elle fit du Grand Conseil associé au Petit Conseil l'instance suprême de l'Etat. Après les pogromes de 1401, le Grand Conseil affirma non seulement son droit à se compléter par cooptation, mais désigna de fait les dirigeants des corporations. Dès le XVe s., le collège des prévôts, s'appuyant sur les droits acquis, prit le contrôle du Conseil et des corporations. Après l'affaire Waldmann (1489), les compétences des corporations furent à nouveau réduites au domaine professionnel. Selon les quatrième et cinquième lettres jurées (1489 et 1498), les membres de certains groupes (marchands, orfèvres, rentiers, professions libérales) purent choisir leur corporation, ce qui pervertit le système et permit la concentration du pouvoir dans les mains d'une élite aux dépens des artisans, tout en affaiblissant la Konstaffel, à laquelle furent agrégés dès 1490 les "habitants" sans droits, donc une partie de la population pauvre.
Dès la fin du XVe s., le Grand Conseil ou Conseil des Deux-Cents se composait des deux bourgmestres, des quarante-huit personnes formant les deux sections du Petit Conseil (l'Ancien et le Nouveau, en charge alternativement), ainsi que des représentants des douze corporations (douze chacune) et de la Konstaffel (dix-huit), soit 212 membres au total. Les membres du Petit Conseil étaient élus par leurs pairs en charge et par le Grand Conseil. Ce dernier décidait de la paix et de la guerre, ainsi que de la conclusion de nouvelles alliances; il avait des compétences électorales (bourgmestres, conseillers, baillis, fonctionnaires) et fiscales. Les affaires les plus importantes étaient d'abord examinées par le Conseil secret, qui finit par comprendre les neuf magistrats de la ville et fut rendu permanent en 1633. Il existait encore d'autres collèges influents, comme le conseil des comptes (finances) et le Conseil de guerre.
La sixième lettre jurée (1654) confirma le droit des marchands de choisir librement leur corporation, ce qui renforça leur prépondérance. Ultime révision intervenue sous l'Ancien Régime, la septième lettre jurée, émise en réaction aux troubles civils de 1712-1713, n'y changea rien. Ce groupe, dont la part au sein de la bourgeoisie passa de 3% en 1599 à 12% en 1790, vit sa représentation au Petit Conseil évoluer dans le même temps de 8% des sièges à 40%. Pour éviter la vénalité des offices (le Praktizieren), on introduisit le scrutin secret dans la désignation des prévôts, ce qui néanmoins n'empêchait pas leur réélection. Cette réforme resta embryonnaire, vu la mise à l'écart politique des artisans, mais elle diminua les querelles au sein de l'élite dirigeante.
A la fin du XVe s. déjà, on observe comme dans d'autres villes corporatives une tendance à l'oligarchisation et au renforcement du pouvoir de l'Etat, favorisée par la fermeture de la bourgeoisie (assez stricte dès le milieu du XVIe s.) et par la mainmise des conseillers sur les charges liées à l'administration des biens d'Eglise sécularisés à la Réforme. La carrière politique ouvrait ainsi des perspectives très intéressantes, mais pour obtenir ces charges il fallait avoir de la fortune ou des relations. Afin de s'acquitter des tâches héritées de l'Eglise, la ville développa tout un appareil administratif, surtout dans les domaines de l'assistance, de la formation et de la santé, tandis que les fonctions telles que le service militaire ou le guet restaient sous le contrôle, souvent direct, de la Konstaffel et des corporations. Celles-ci gardaient à la fin du XVIIIe s. un rôle organisationnel, mais le pouvoir appartenait aux autorités issues des vieilles élites, soit les marchands et les nobles. L'assemblée des bourgeois vit ses compétences limitées; elle n'était guère convoquée que pour prêter serment.
Urbanisme, bâtiments publics et privés
Auteure/Auteur:
Max Schultheiss
Traduction:
Pierre-G. Martin
On appelait Mehrere Stadt ou Grosse Stadt ("grande ville") les quartiers de la rive droite de la Limmat (Auf Dorf, Linden, Neumarkt et Niederdorf) et Mindere Stadt ou Kleine Stadt ("petite ville") ceux de la rive gauche (Münsterhof et Rennweg). Trois faubourgs se développèrent, Hirschengraben, Stadelhofen et Talacker. Le ressort urbain occupait une surface de 38 ha, délimitée par des murailles. Après la réfection de l'enceinte au XIIIe s., le centre politique se déplaça du Lindenhof vers les rives de la Limmat. La ville s'agrandit alors et l'on vit surgir le couvent d'Oetenbach et le quartier du Rennweg sur la rive gauche. Deux ponts construits dans la première moitié du XIIIe s. franchissaient la Limmat, celui du bas ou Rathausbrücke et celui du haut ou Münsterbrücke, et deux autres traversaient la Sihl. On trouvait des moulins amarrés à plusieurs pontons, ainsi que sur la rive droite de la Limmat et plus loin en aval. Les bastions construits entre 1642 et le XVIIIe s. selon un plan en étoile choisi pour des raisons tactiques, urbanistiques et économiques doublèrent la surface intra muros.
Au bas Moyen Age, la ville voit se mêler autour des églises édifices en pierre (tours de chevaliers, maisons de corporation) et bâtiments en bois. L'ordre contigu apparaît aux XIVe et XVe s. Les plus anciennes constructions en pierre se concentrent près du Fraumünster, du Grossmünster, de Saint-Pierre, ainsi qu'aux issues des deux ponts sur la Limmat. Une halle aux grains fut construite à la fin du XIIIe s. sur le Weinplatz (transférée au XVIIe s. vers le pont du Münster). Un premier hôtel de ville, refait dès 1397 sur le même site de la rive droite de la Limmat, fut remplacé entre 1694 et 1698 par l'édifice actuel. On éleva sur cette rive, vers 1468, le tribunal, plus tard bâtiment principal de la garde (Hauptwache) et, devant le fronton de la Wasserkirche, le Helmhaus, mentionné en 1253, qui servait au commerce des textiles, aux contrôles de qualité et de mesure ainsi qu'à la perception des taxes de douane sur les marchandises. En face, on construisit dès 1412 la tour de Hottingen avec une halle et plus tard un grenier à sel. Les bâtiments publics dépendaient du maisonneur, dont le siège (dit Bauhaus, dans le quartier de Kratz) était la plus prestigieuse construction réalisée à Z. au XVIe s., avec le Schützenhaus am Platz, au nord-ouest de l'enceinte médiévale.
Après l'expulsion de la communauté juive en 1436, la synagogue de la Froschaugasse fut intégrée dans une maison d'habitation. Les églises et couvents sécularisés à la Réforme furent transformés et affectés à d'autres usages. L'hôpital du Saint-Esprit, au Niederdorf, occupa ainsi le couvent des prêcheurs (dominicains) et la bibliothèque des bourgeois, avec son cabinet de curiosités, fut installée en 1633-1639 dans l'ancienne Wasserkirche. Parmi les principaux bâtiments profanes des XVIIe et XVIIIe s., il faut citer les maisons de corporation refaites à neuf ou agrandies, les maisons Zur Krone (plus tard Rechberg), Zum Florhof et Zum Kiel, ainsi que, hors les murs, les domaines Frei, von Muralt (tous deux à Enge) et le Beckenhof (à Unterstrass).
Société, économie et culture, du Moyen Age à la fin du XVIIIe siècle
Economie
Auteure/Auteur:
Max Schultheiss
Traduction:
Pierre-G. Martin
Attestée dès le XIIIe s., l'industrie de la soie fleurit à Z. au bas Moyen Age. Elle était au cœur d'un vaste réseau commercial dont profitaient aussi la draperie, la toilerie et la tannerie, et qui suscita la présence de prêteurs juifs, lombards et cahorsins (comme en témoignent les fresques de la maison zum Brunnenhof ou la tour dite des Lombards aux obere Zäune). Après la révolution de Brun (1336) et la grande peste de 1350, l'importance du grand commerce (qui empruntait notamment le Gothard et les cols grisons) et du textile diminua. La soierie disparut après la guerre de Z. La ville garda un marché d'envergure régionale pour les biens d'usage courant, les grains, le vin, le sel et le fer.
Jusqu'à la fin de l'Ancien Régime, Z. fut une cité d'artisans marquée par le régime corporatif. La ville contrôlait le marché et protégeait ses artisans contre toute concurrence extérieure. Les innovations étaient impossibles dans les domaines soumis aux règles corporatives. A peine lancées, les activités tournées vers l'exportation étaient monopolisées dans l'intérêt des marchands qui dominaient l'oligarchie corporative. Dans la première moitié du XVIe s., l'industrie textile avait décliné au point que seule la production de Tüchli (tissus de coton) avait encore une importance suprarégionale; mais, dès le milieu du siècle, des réfugiés protestants contribuèrent à un renouveau. Grâce à leurs relations commerciales avec l'Italie, ils revivifièrent la soierie zurichoise. Cependant, les nouveaux ateliers de tissage furent souvent victimes des pressions corporatives. Dès 1620, le nombre des entreprises textiles augmenta nettement, mais à un rythme irrégulier. Des marchands-entrepreneurs, issus de la bourgeoisie ou du milieu des immigrés huguenots et qui développèrent leurs activités en dehors des corporations, s'imposèrent face aux artisans organisés. Pour défendre leurs intérêts, ils fondèrent en 1662 le Directoire commercial (dissous en 1834). Des fabricants textiles ouvrirent aussi des banques privées (marchands-banquiers). La commission des cens, institution étatique créée en 1755, fonctionnait aussi comme banque (future banque Leu). Néanmoins, en tant que place financière et commerciale, Z. resta jusqu'au milieu du XIXe s. derrière Bâle, Genève et Saint-Gall.
Société
Auteure/Auteur:
Max Schultheiss
Traduction:
Pierre-G. Martin
Entre le IXe et le XIIe s., on distingue dans la population laïque trois groupes sociaux: les serfs de l'abbaye et du chapitre, ceux du palais et du domaine royal (Fiskalinen) et les gens du Zürichberg (homines de monte), qui étaient probablement des hommes libres. Dans la première moitié du XIIe s., ces différences s'effacèrent, les termes de laici de loco, cives, concives, burgenses et urbani désignant l'ensemble des citadins. Il y avait cependant divers statuts, bourgeois, domiciliés, habitants. Au bas Moyen Age, on oppose classes supérieure (chevaliers et patriciens bourgeois), moyenne (la majorité des artisans) et inférieure (artisans pauvres, compagnons, femmes seules), mais ces classes n'étaient pas figées. Un certain clivage social s'observe entre le centre et la périphérie (marginaux du quartier de Kratz près des remparts, par exemple).
La bourgeoisie se répartissait en groupes sociaux et professionnels, soit rentiers, magistrats, commerçants, marchands, artisans, professions libérales, ecclésiastiques. Les rentiers, portant souvent le titre de Junker, vivaient de leur fortune ou exerçaient de hautes charges publiques. Avec les marchands, ils constituaient la principale force politique, l'influence des artisans déclinant à l'époque moderne. Le groupe des marchands fut d'abord dominé par ceux qui pratiquaient le commerce du fer, du sel et des textiles, puis par les exportateurs, les marchands-entrepreneurs du textile et les banquiers. Dès 1409, tout bourgeois était membre d'une corporation ou de la Konstaffel; le choix était libre pour les professions libérales (juristes, médecins, enseignants). Les postes de pasteur dans la campagne zurichoise étaient à de rares exceptions près (collations détenues par Winterthour) réservés aux bourgeois de la ville et offraient une possibilité d'ascension sociale aux fils d'artisans. Les domiciliés, catégorie comprenant servantes, domestiques et compagnons, avaient un permis de séjour de durée limitée. Les habitants (Hintersassen), employés surtout dans les métiers non corporatifs et au service de marchands-entrepreneurs dans la protoindustrie, étaient admis en ville au gré des besoins; leur part à la population totale resta donc faible.
Les corporations avaient des fonctions politiques et économiques, mais aussi sociales et culturelles. La vie publique était régulée par des mandats sur les mœurs. Issue de banquets corporatifs du bas Moyen Age, la fête du Sechseläuten, célébrant le début du printemps, se développa au XVIIIe s. (des cortèges défilèrent dès 1818). Le Knabenschiessen (tir des jeunes gens), qui remontait à la guerre de Trente Ans, ne fut institutionnalisé qu'en 1809.
Eglise et vie religieuse
Auteure/Auteur:
Max Schultheiss
Traduction:
Pierre-G. Martin
Au Moyen Age, la vie religieuse était fort diversifiée. Le culte de Félix et Regula y jouait un rôle central, à valeur identitaire. Eglises et couvents orientaient le développement de la ville et bénéficiaient de riches dotations, tout comme l'hôpital et les maladreries de Saint-Jacques et Spanweid. Au XIIIe s. apparurent plusieurs couvents de femmes (Oetenbach, Sainte-Vérène et Selnau) et d'ordres mendiants (ermites de Saint-Augustin, franciscains, prêcheurs, auprès desquels s'établirent des béguines et des bégards).
A la Réforme, les couvents furent supprimés et leurs biens passèrent à la ville. Le chapitre du Grossmünster subsista, mais se vit attribuer d'autres tâches, la formation théologique surtout. La ville se dota en 1525 d'un tribunal matrimonial (consistoire). L'antistès, chef de l'Eglise zurichoise et premier pasteur du Grossmünster, élu à vie par le Conseil, présidait la commission des examinateurs, qui déterminait la politique ecclésiastique, et le synode. Au XVIIe s., l'Eglise, devenue dogmatique, dominait la vie publique. Le passage de l'orthodoxie protestante au rationalisme des Lumières et au piétisme ne se fit pas sans résistance. En 1685, une église française fut établie pour les réfugiés huguenots. Une messe fut célébrée pour la première fois depuis la Réforme en 1799.
Auteure/Auteur:
Max Schultheiss
Traduction:
Pierre-G. Martin
Les écoles latines du Fraumünster et du Grossmünster furent les premières de la ville. Les écoles allemandes dispensaient les notions élémentaires (lecture, écriture, calcul), d'abord uniquement aux garçons. Après la Réforme, l'Eglise, qui dirigeait l'enseignement, le réorganisa, d'entente avec le Conseil. La Prophezey fondée par Zwingli (Carolinum dès le XVIIe s.) constituait le degré supérieur; on y enseignait la théologie, à quoi s'ajoutèrent plus tard les sciences naturelles et l'histoire. Le Collegium humanitatis représentait le degré intermédiaire. Les jeunes Zurichois désireux de se perfectionner fréquentaient surtout les universités protestantes allemandes. Les Lumières suscitèrent de nouveaux types d'établissements: école des arts et métiers (1774), institut médico-chirurgical (1782). La bibliothèque des bourgeois édita dès 1645 des Neujahrsblätter pour l'instruction de la jeunesse. Les journaux apparurent dans la première moitié du XVIIe s., bientôt suivis des sociétés, comme le Collegium insulanum (1679), le Collegium anatomicum (1685), la Société de physique (1746) et la Société militaire de mathématiques (1765).
La musique se pratiquait surtout dans le cadre domestique, à l'église et au sein de collèges comme la Société de la salle de musique fondée en 1613. Au XVIe s., des jeux dramatiques auxquels toute la ville pouvait participer furent donnés au Münsterhof. En 1624, sous l'antistès Johann Jakob Breitinger (1575-1645), le théâtre fut entièrement banni de la ville, victime du rigorisme puritain. Grâce à Johann Jakob Bodmer et à Johann Jakob Breitinger (1701-1776), Z. devint au XVIIIe s. un centre de la littérature germanophone. Johann Heinrich Füssli, Salomon Gessner, Johann Kaspar Lavater et Johann Heinrich Rahn se distinguèrent parmi les artistes et universitaires.
Histoire politique et administrative aux XIXe et XXe siècles
Organisation et autorités communales
Auteure/Auteur:
Nicola Behrens
Traduction:
Pierre-G. Martin
Après la révolution helvétique de 1798, l'Etat unitaire et les unités administratives qu'étaient les cantons mirent fin à l'ancien Etat-cité de Z. A la commune d'habitants, formée des citoyens actifs et dirigée par la municipalité, vint s'ajouter en 1799 la commune bourgeoise, gérée par la chambre de régie, qui reprit l'assistance publique et l'administration des biens communaux. Sous le régime de la Médiation, l'assemblée communale (bourgeois et résidents installés depuis deux ans au moins ou possédant un bien foncier en ville) élisait un Conseil de ville de quinze membres en vertu de la loi cantonale sur les communes de 1803. En 1816, le Grand Conseil cantonal, sur la base de la Constitution de la Restauration, promulgua une loi d'organisation pour le Conseil de ville auquel il adjoignit un Grand Conseil de ville composé de cinq représentants pour chacune des treize corporations qui servaient de cercles électoraux pour la ville et le canton. Ce Grand Conseil élisait le Conseil, le président de la ville et les juges de paix, accordait le droit de cité et approuvait les transactions immobilières de la ville. La Constitution de la Régénération (1831) donna aux communes le droit de faire leurs propres règlements communaux. En ville de Z., le premier d'entre eux, datant de 1831 déjà, faisait de l'assemblée communale l'organe suprême et établissait un Petit Conseil de ville de sept (Kleiner Stadtrat) et un Grand Conseil de ville de soixante membres (Grosser Stadrat). Ce dernier fut élu jusqu'en 1866 par les corporations, quoique celles-ci aient été supprimées pour les élections cantonales en 1838. La législation supérieure entraîna en 1875 l'abolition de la commune bourgeoise de 1803 comme collectivité publique et la transforma en simple association des résidents bourgeois de la ville. Dès 1881, les membres du Petit Conseil ne siégèrent plus au Grand Conseil et furent désormais élus au suffrage secret. La loi cantonale de 1891 sur l'incorporation à la ville des communes environnantes abolit l'assemblée communale et introduisit les droits d'initiative et de référendum en matière communale. Le règlement de 1892 fit passer le nombre de membres de l'exécutif de sept à neuf. Le Grand Conseil de ville, élu à la proportionnelle depuis 1913, fut rebaptisé Conseil communal (Gemeinderat) en 1933. Le suffrage féminin fut introduit à Z. en 1969. Depuis la dernière révision totale du règlement communal (1970), quarante-quatre révisions partielles furent votées jusqu'en 2010.
Le territoire communal
Auteure/Auteur:
Nicola Behrens
Traduction:
Pierre-G. Martin
En 1798, la ville fut divisée en trois sections, Oberdorf, Niederdorf et Kleine Stadt. La forte immigration du XIXe s., qui toucha surtout les communes suburbaines dont elle surchargea les finances, amena à la première incorporation de 1893; la pétition d'Aussersihl (1885) avait lancé l'idée de cette fusion, qui fit de Z. la plus grande ville suisse. La loi y relative (1891) créa cinq arrondissements, numérotés en chiffres romains: Altstadt ou vieille ville (I), Enge, Leimbach et Wollishofen (II), Aussersihl et Wiedikon (III), Oberstrass, Unterstrass et Wipkingen (IV), Fluntern, Hirslanden, Hottingen et Riesbach (V). Leur nombre fut porté à huit en 1913. Avec la seconde fusion de 1934 (règlement de 1933), Z. compta onze arrondissements: Altstadt (1), Enge, Leimbach et Wollishofen (2), Wiedikon (3), Aussersihl (4), Industriequartier (5), Oberstrass et Unterstrass (6), Fluntern, Hirslanden, Hottingen et Witikon (7), Riesbach (8), Albisrieden et Altstetten (9), Höngg et Wipkingen (10), Affoltern, Oerlikon, Schwamendingen et Seebach (11). Depuis 1970, Schwamendingen forme l'arrondissement 12.
Souvenir de l'Exposition nationale de 1883. Imprimé par la coopérative des lithographes d'Aussersihl, d'après un dessin d'Ernst Conrad (Zentralbibliothek Zürich, Graphische Sammlung und Fotoarchiv).
[…]
Les forces politiques
Auteure/Auteur:
Nicola Behrens
Traduction:
Pierre-G. Martin
Les conservateurs dominèrent la vie politique de la ville de 1799 au milieu du XIXe s. L'influence des libéraux du chef-lieu s'exerça d'abord essentiellement sur le plan cantonal (dès 1830), mais, après 1845 et l'arrivée au pouvoir des radicaux dans le canton, elle devint prépondérante en ville aussi. Dans les années 1860, les conservateurs s'arrangèrent avec les libéraux et les rejoignirent. La forte immigration, dès le milieu du XIXe s., favorisa l'essor du mouvement démocratique (partisan aussi de réformes sociales), qui avait cependant ses plus fermes appuis à Winterthour et dans les campagnes. Le maître ferblantier Jakob Schnurrenberger fut en 1866 le premier non-bourgeois élu au Petit Conseil de ville. Avant la première incorporation, la commune de Z. était une forteresse libérale, tandis que les démocrates s'étaient imposés dans les communes suburbaines. La commune bourgeoise fut le dernier bastion des citadins conservateurs, mais il tomba avec la loi de 1875 sur les communes qui facilita l'octroi de la bourgeoisie aux citoyens suisses.
Au Grand Conseil de ville, puis Conseil communal, le parti libéral (PRD dès 1917) prédomina jusqu'en 1907; le PS lui succéda. Entre 1928 et 1938, les "rouges" y eurent la majorité absolue. L'AdI y entra en 1938; jusque dans les années 1970, elle constitua le centre avec le PDC (section fondée en 1907 sous le nom de parti chrétien-social) et le parti évangélique populaire. En 2002, l'UDC issue du parti des paysans, artisans et bourgeois ravit aux radicaux la première place dans le camp bourgeois.
Au Conseil de ville (municipalité, Stadtrat), le parti démocrate régna de 1892 à 1901 avec cinq sièges sur neuf, le PS dès 1907 avec quatre sièges et dès 1928 avec cinq. La période de "Z. la rouge" prit fin à l'exécutif en 1949 avec la mort du président Adolf Lüchinger. Dès 1950, le PS y eut ordinairement quatre sièges, les radicaux et l'AdI (dissoute en 1999) un ou deux chacun. Emilie Lieberherr (PS) fut la première femme à y entrer, en 1970. Le PS y redevint le premier parti en 1990, tandis que l'UDC en était exclue. Une majorité rouge-verte gouverne depuis 1994.
Biens communaux et finances
Auteure/Auteur:
Nicola Behrens
Traduction:
Pierre-G. Martin
La fortune de l'ancien Etat-cité passa à la République helvétique, qui en remit provisoirement une partie à la ville en 1798. L'acte de Médiation (1803) assura à celle-ci une fortune qui couvrit les coûts des écoles, de l'assistance, des cultes et des bâtiments. La police fut financée par des taxes et impôts de consommation. Dès 1802, la ville perçut de chaque ménage une redevance de cantonnement. Les non-bourgeois furent soumis dès 1833 à un impôt pour la police, les écoles, les cultes et la voirie; s'ils possédaient un immeuble, ils devaient contribuer en outre aux frais des bâtiments publics et de la lutte contre l'incendie. La loi sur les communes de 1855 les mit sur pied d'égalité avec les bourgeois sur le plan fiscal. Dès lors, la commune leva des impôts directs; le budget de l'assistance resta cependant distinct. La loi d'incorporation de 1891 introduisit un système fiscal moderne.
Affaires sociales
Auteure/Auteur:
Nicola Behrens
Traduction:
Pierre-G. Martin
Jusqu'en 1835, l'assistance incomba à l'Eglise, puis l'on créa l'autorité municipale centrale des indigents et le fonds général d'entraide. La bienfaisance privée, assurée notamment par la Société de secours ou celle d'utilité publique, resta jusqu'au XXe s. un complément indispensable à l'action communale qui se mit en place peu à peu. La mobilité croissante au XIXe s. rendit nécessaire, tant que fut maintenu le principe de l'assistance par la commune d'origine, la création de l'entraide volontaire des habitants de la ville de Z. (Freiwillige und Einwohnerarmenpflege, 1878-1929), institution privée mais soutenue par la commune, venant en aide aux non-bourgeois. Depuis 1907, la ville encourage directement le logement social ou, plus indirectement, soutient des coopératives.
Services industriels
Auteure/Auteur:
Nicola Behrens
Traduction:
Pierre-G. Martin
Introduit en 1778 sur une base privée, l'éclairage des rues devint une tâche publique en 1855. L'usine à gaz aménagée dans ce but (au Platzspitz, puis au quartier de l'Industrie dès 1867, à Schlieren dès 1898) fut d'abord concessionnée; la ville la reprit en 1886. On passa au gaz naturel en 1974.
Construction d'une conduite d'eau au Schanzengraben près du jardin botanique de l'université. Photographie réalisée par Eduard Schucht, 1885 (Baugeschichtliches Archiv der Stadt Zürich).
[…]
Après l'épidémie de choléra de 1855, des critiques s'élevèrent contre les méthodes peu hygiéniques d'élimination des déchets. Des canaux d'évacuation des eaux usées furent réalisés entre 1860 et 1873 et une "réforme des égouts" se fit en 1867. L'approvisionnement en eau fut amélioré en 1868; les fontaines publiques reçurent de l'eau de source, les ménages l'eau (non potable) de la Limmat. Après l'épidémie de typhus de 1884, on se tourna vers l'eau du lac; dès 1895, on exploita aussi des sources dans les vallées de la Sihl et de la Lorze. Une usine d'incinération des ordures ouvrit en 1904. La construction de la station d'épuration et des égouts fut décidée en 1923. L'usine électrique municipale du Letten entra en service en 1892. La ville se lança dans la construction de centrales hydrauliques (Albula, Heidsee, Wettingen sur la Limmat, Julia Tiefencastel, Julia Marmorera, val Bregaglia) ou participa à des projets hydroélectriques (val Maggia, val Blenio, Hinterrhein) et nucléaires (Gösgen, Leibstadt, ainsi que Bugey et Cattenom en France). Le tramway hippomobile privé (1888) fut racheté par la commune en 1894 et électrifié en 1900. Tous les trams privés furent repris avant 1931 par la compagnie municipale (VBZ, Transports publics de la ville de Z. dès 1950). Celle-ci fusionna avec sept autres entreprises de transports au sein de la communauté tarifaire zurichoise, qui gère le RER depuis 1990.
Société, économie et culture aux XIXe et XXe siècles
Urbanisme et transports
Auteure/Auteur:
Nicola Behrens
Traduction:
Pierre-G. Martin
Avant 1830, seul le centre était densément peuplé. Le reste du territoire communal consistait en prairies, champs, vignobles et forêts; on y trouvait aussi des domaines isolés et des villas de citadins. La démolition des remparts médiévaux commença en 1780; celle des bastions, entreprise par le canton en 1833, libéra de l'espace pour des bâtiments publics et des rues. L'aménagement du pont du Münster et du quai de la Limmat dès 1835 déplaça le centre de gravité de Z. vers le lac. L'inauguration de la gare (à l'extérieur de la vieille ville) en 1847 précéda la période des grands chantiers (1860-1890): quai de la Limmat (1859), pont de la Gare (1861-1863), arsenal (1864-1869) et caserne (1873-1875) à Aussersihl, rue de la Gare (Bahnhofstrasse, dès 1864), quartier de la gare (dès 1867), Polytechnicum (1861-1864), nouvelle gare principale (1865-1871), Crédit suisse (Paradeplatz, 1873-1875). Le ressort urbain fut étendu à Selnau et au Neumühlequai. Le quartier du Fraumünster fut réaménagé entre 1875 et 1890, celui des prêcheurs (Prediger) de 1876 à 1878, celui de l'Industrie à Aussersihl fut planifié de 1877 à 1880. Des années 1880 datent la Bourse, le haut de la Bahnhofstrasse, la promenade du lac et le pont du Quai, le "front de lac" et le quai du Stadthaus. Un nouveau centre administratif projeté par Gustav Gull sur le site du couvent d'Oetenbach et le long du quartier de Schipfe ne fut qu'en partie réalisé, de même que la percée prévue entre le Zähringerplatz et la Rämistrasse. Le réseau des artères principales fut inscrit dans le plan directeur de 1899. Le concours international pour un plan d'urbanisme de la ville de Z. et de sa banlieue (1915-1918) marqua fortement le développement ultérieur.
Dès 1930, la commune acheta des maisons afin d'assainir la vieille ville. Celle-ci fut placée sous protection municipale en 1962 et nombre d'immeubles furent restaurés, mais en ne gardant souvent que leur enveloppe. L'adaptation à la circulation automobile fut réalisée en partie, notamment avec l'élargissement du Bahnhofquai, du Limmatquai, du pont de la Gare et de la place du Central; en revanche, le contournement de la vieille ville prévu par le plan général de circulation de 1955 ne vit pas le jour, pas plus que les projets de tram enterré (refusé par le peuple en 1962) et de métro (refusé en 1973). En soutenant la construction d'une autoroute traversant le centre, la ville tenta de résoudre ses problèmes de trafic grâce aux moyens de la Confédération, mais cette position changea après l'ouverture de la tangente ouest provisoire en 1972. Désormais, les projets respectueux de l'environnement trouvèrent régulièrement des majorités politiques. La délocalisation de l'industrie, qui commença dans les années 1970, plongea la ville dans la crise financière des années 1990, mais libéra aussi des espaces réaménagés pour le tertiaire et le logement (Oerlikon, Giesshübel, Binz, Altstetten, Affoltern) et permit en outre l'essor du quartier de Zürich-West.
Economie
Auteure/Auteur:
Nicola Behrens
Traduction:
Pierre-G. Martin
Au début du XIXe s., les métiers du coton et de la soie dominaient l'économie urbaine. La filature mécanique de coton fondée en 1805 sur le Neumühlequai devint la fabrique de machines Escher, Wyss & Cie. Les moulins de la Limmat, transformés en fabriques, furent utilisés jusqu'en 1895. La ville se réservait l'apprêtage et la commercialisation des soieries, tissées à l'extérieur. Le chemin de fer, dès 1847, favorisa le développement de Z. comme site industriel et nœud de communication. Le Crédit suisse, créé en 1856 pour financer l'industrie textile et les chemins de fer, fit de la ville une place bancaire; la Schweizerische Rentenanstalt (1857) et la Compagnie suisse de réassurance (1863) y lancèrent le secteur des assurances. Vers la fin du XIXe s., l'industrie lourde quitta le centre pour les quartiers extérieurs d'Aussersihl et d'Oerlikon. La métallurgie, les machines et l'industrie électrique ravirent la première place au textile avant 1930. En même temps, Z. devint le centre financier de la Suisse; un quart de tous les employés du secteur bancaire suisse y travaillait en 1929, un tiers pour les assurances. Dans les années 1980 et 1990, les instituts financiers déplacèrent une partie des emplois dans la banlieue, ce qui fit de l'agglomération l'une des dix premières places mondiales de la branche. Dans la seconde moitié du XXe s., Z. devint aussi le centre des médias suisses. Outre la Neue Zürcher Zeitung (NZZ) et le Tages-Anzeiger, divers titres de boulevard et de presse people, comme le Blick, y sont édités. La Radio Télévision de la Suisse alémanique et romanche y a son siège.
Les structures sociales et leur évolution
Auteure/Auteur:
Nicola Behrens
Traduction:
Pierre-G. Martin
Au début du XIXe s., la vie politique et économique était dominée par une minorité de vieilles familles qui gouvernaient déjà avant 1798. Longtemps ce groupe se démarqua de la bourgeoisie montante; les différences ne commencèrent à s'estomper qu'à la fin du XIXe s. Ses membres se rencontraient dans des sociétés exclusives comme celles des Schildner zum Schneggen, des archers, le club de la Weisse Rose ou le club hippique. Les classes moyennes se retrouvaient dans les corporations et dans quelques société culturelles et sportives comme le cercle de lecture de Hottingen ou le club Grasshopper. Les artisans constituaient la majorité de la population, avant que l'égalité entre ville et campagne, la perte de leurs privilèges due à l'introduction de la liberté du commerce et de l'industrie (1837) et l'industrialisation ne sapent leurs conditions d'existence.
L'industrialisation et l'immigration bouleversèrent les structures sociales. Vers 1800, les bourgeois représentaient encore 55,9% de la population; dès 1836, ils furent minoritaires. Les immigrés venus de Suisse centrale et orientale, d'Allemagne, d'Autriche, plus tard d'Italie et d'autres pays méditerranéens amenèrent la mixité confessionnelle dans une ville encore entièrement protestante en 1798. Si l'on considère les pays d'origine, on constate que les Allemands, qui arrivèrent dès 1830, étaient des universitaires, des travailleurs qualifiés et pour certains des réfugiés politiques; ils fondèrent en 1856 une société d'entraide. Vers 1900, l'immigration ouvrière allemande était en majorité féminine. Les Italiens affluèrent dès 1880; venant surtout de zones rurales du nord et engagés dans le bâtiment, ils s'organisèrent peu à peu au sein de sociétés ouvrières.
Les bouleversements économiques et démographiques provoquèrent des tensions sociales qui aboutirent aux émeutes de la Tonhalle en 1871 et à l'Italienerkrawall en 1896. Auparavant déjà, malgré l'interdiction des syndicats en vigueur dans le canton de 1844 à 1869, des conflits avaient débouché sur des grèves dans divers métiers (cordonniers, ferblantiers, serruriers, menuisiers, tailleurs de pierre); le mouvement connut son premier apogée en 1870. Les grèves se multiplièrent à Z. en 1906-1907 (plus de cinquante cas). En 1912, celle des peintres et serruriers conduisit à une grève générale. La péjoration des conditions de vie pendant la Première Guerre mondiale radicalisa les ouvriers, encourageant les idées révolutionnaires et pacifistes; cela aboutit aux troubles de novembre 1917 et à la grève générale de 1918. Le nombre des étrangers baissa continuellement de 1914 jusqu'en 1945 et au-delà, bien que Z. ait été, surtout dès 1933, un des points de chute de l'émigration politique et artistique allemande.
L'essor économique après la Deuxième Guerre mondiale fit disparaître en grande partie les milieux sociaux différenciés, chacun avec ses associations culturelles, sportives et récréatives, ses rendez-vous, ses fêtes, ses journaux et ses maisons d'édition; les gens se regroupèrent dès lors plutôt en fonction de leur style de vie. Dans la topographie sociale, l'opposition centre vs périphérie tendit à remplacer celle entre Zürichberg-Aussersihl vs quartier de l'Industrie. Une nouvelle vague d'immigration venue du sud débuta en 1950, d'abord d'Italie, puis d'autres pays méditerranéens dans les années 1970. Une immigration notable de ressortissants européens, surtout allemands, reprit après la conclusion des accords bilatéraux avec l'UE en 2002.
Eglises et vie religieuse
Auteure/Auteur:
Nicola Behrens
Traduction:
Pierre-G. Martin
Jusqu'en 1798, toute la population était protestante. On comptait quatre paroisses, Grossmünster, Fraumünster, Saint-Pierre, Prediger (ancienne église des dominicains), contre trente-quatre en 2013. La première des vingt-trois paroisses catholiques actuelles fut fondée en 1807; elle disposa d'abord de la chapelle Sainte-Anne, du Fraumünster dès 1833, de l'église Saint-Augustin de 1842 à 1873 (attribuée aux catholiques-chrétiens durant le Kulturkampf). L'église Saints-Pierre-et-Paul à Aussersihl fut consacrée en 1874.
Avant qu'ils n'obtiennent la liberté d'établissement (1862), les juifs étaient seulement tolérés. Ils provenaient surtout d'Endingen et Lengnau (AG), d'Allemagne du Sud et d'Alsace. Quelques-uns d'entre eux, dont des membres de la famille Ris, fondèrent en 1862 la communauté israélite (Israelitische Cultus-Gemeinde). L'immigration venue d'Europe orientale débuta dans les années 1870. L'Israelitische Religionsgemeinschaft naquit en 1895, Agudas Achim en 1912, Or Chadash en 1978. Ensemble, ces communautés n'ont jamais compté beaucoup plus de 6000 membres. Les préjugés antisémites contre les juifs orientaux pauvres conduisirent à un durcissement des conditions de naturalisation: prolongation de l'obligation de résidence en 1910, exigence d'une assimilation suffisante, dirigée surtout contre les juifs orthodoxes, en 1920. La mosquée de Mahmoud, la première de Suisse, ouvrit à Z. en 1963. La croissance du nombre des musulmans de diverses tendances est principalement due à l'immigration de travailleurs et de réfugiés politiques originaires d'ex-Yougoslavie et de Turquie.
Auteure/Auteur:
Nicola Behrens
Traduction:
Pierre-G. Martin
Les libéraux réformèrent profondément l'école dans le canton entre 1831 et 1833; ils intégrèrent au nouveau système les institutions municipales existantes. Fortement marqués par les professeurs étrangers qui y enseignèrent, l'université de Zurich, ouverte en 1833, qui admit des femmes dès 1840, et le Polytechnicum (Ecoles polytechniques fédérales (EPF)), fondé en 1855, stimulèrent la vie culturelle de la ville et firent de Z. un pôle de recherches qui a reçu plusieurs prix Nobel. Des sociétés privées comme celle des antiquaires (histoire, 1832), celle du musée (1834) et la Société savante (1837) contribuèrent à la recherche et à la formation jusqu'au XXe s. L'école supérieure de jeunes filles, fondée en 1875, passa en 1976 de la ville au canton, qui reprit aussi en 1998 l'école des arts et métiers (1873) et celle des arts appliqués (1878, haute école de design et d'art en 1998, intégrée en 2007 à la haute école d'art).
Musique, théâtre et beaux-arts, fêtes et festivals
Auteure/Auteur:
Nicola Behrens
Traduction:
Pierre-G. Martin
La vie musicale était florissante à Z. aux XVIIIe et XIXe s.; les trois sociétés actives dans ce domaine fusionnèrent en 1812 dans la Société générale de musique. En revanche, les milieux ecclésiastiques empêchèrent les spectacles théâtraux jusque dans les années 1830. L'Aktientheater (pour le théâtre parlé et chanté) vit le jour en 1834; dirigé par Charlotte Birch-Pfeiffer de 1837 à 1843, il brûla en 1890. Richard Wagner, notamment, donna des concerts au Casino du Hirschengraben (1806-1874). Une salle de concert (Tonhalle) fut installée au Kornhaus près du Bellevue, provisoirement pour la fête suisse de musique de 1867 et à demeure après la fondation de la Société de la Tonhalle en 1868. Friedrich Hegar, chef de l'orchestre de la Tonhalle, fut l'un des promoteurs de l'école de musique (1876, conservatoire dès 1907). Le théâtre municipal du Bellevue (opéra dès 1964) fut construit en 1891. La nouvelle Tonhalle remplaça dès 1895 celle du Kornhaus démoli en 1897 (intégrée en 1937 à la maison des congrès). Ferdinand Rieser, directeur du théâtre du Pfauen fondé en 1892 fit de cette salle le Schauspielhaus, devenu dès 1933 la plus importante scène libre de l'espace germanophone. La Neue Schauspiel AG (1938) gère depuis 2000 la Schiffbauhalle à Zürich-West.
Le Musée des beaux-arts fut ouvert en 1910 à l'initiative de la Société des beaux-arts, issue de la Société zurichoise des artistes fondée en 1787. Il n'acquit une envergure internationale qu'après la Deuxième Guerre mondiale, grâce à de nombreuses donations. Dans la seconde moitié du XXe s., Z. s'enrichit d'autres collections importantes, comme celle du baron Eduard von der Heydt (art extra-européen), exposée au Musée municipal Rietberg (ouvert en 1952), celle de la Fédération des coopératives Migros (Musée d'art contemporain du Löwenbräu-Areal, 1996) ou celle de la Fondation pour l'art constructiviste et concret (créée en 1986), présentée depuis 2001 au Haus Konstruktiv (ancienne sous-station des Forces motrices zurichoises à Selnau). La ville a ainsi acquis une position dominante dans le domaine des galeries d'art internationales.
A côté des fêtes traditionnelles (Sechseläuten, Knabenschiessen), Z. a accueilli à plusieurs reprises des fêtes fédérales de chant, de gymnastique et de tir, l'Exposition nationale de 1883, celle de 1939 et la Saffa en 1958. Le mouvement Dada y fut fondé en 1916. Les Juni-Festwochen s'y déroulent depuis 1936 (Zürcher Festspiele dès 1997), le Zürifest depuis 1951, le Zürcher Theaterspektakel depuis 1980, la Streetparade depuis 1991 et le Festival du film de Z. depuis 2005.
Sources et bibliographie
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- BAZ
- Sozarch
- StAZH
- ZBZ
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En bref
Endonyme(s)/Exonyme(s) |
Turitg (romanche)
Zürich (allemand)
Zurich (français)
Zurigo (italien)
|
Suggestion de citation
Nicola Behrens; Andreas Motschi; Max Schultheiss: "Zurich (commune)", in: Dictionnaire historique de la Suisse (DHS), version du 25.01.2015, traduit de l’allemand. Online: https://hls-dhs-dss.ch/fr/articles/000171/2015-01-25/, consulté le 10.12.2024.