Ancienne commune FR, district de la Gruyère, ayant fusionné en 2014 avec Cerniat (FR) pour former la commune de Val-de-Charmey. 1211 Chalmeis, Feiguières jusqu'en 1760, ancien nom all. Galmis. Dans la vallée de la Jogne, le territoire communal comptait 7857 ha, ce qui faisait de Charmey la commune la plus vaste du canton, et comprenait six hameaux. 609 hab. en 1811, 852 en 1850, 1247 en 1900, 1282 en 1950, 1547 en 2000. L'endroit est signalé comme désert dans la pancarte du prieuré de Rougemont (1115). Le partage de la seigneurie de Corbières en 1249 créa la coseigneurie de C. dont les seigneurs résidaient au château de Sur la Roche (1736 En la Motte du château). En 1319, les gens de C. furent affranchis de la taille mais ils restèrent soumis à la mainmorte réelle jusqu'en 1650. La branche des Corbières de C. s'éteignit avant 1361, mais C. demeura un ressort militaire chargé, contre droit de refuge, de l'entretien du château dont le dernier pan s'écroula en 1824. En 1454, C. passa aux comtes de Gruyère, en 1555 à Fribourg, faisant alors partie du bailliage de Corbières. La résistance contre le paiement d'un impôt de guerre fut brisée en 1614. La paroisse est attestée dès 1228 (église dédiée à la Sainte-Croix, depuis 1735 à Saint-Laurent).
Situé dans une région d'élevage, C. - son hameau de La Tzintre - devint un important centre de rassemblement des transhumances entre la plaine et la montagne (Pays-d'Enhaut et Gessenay) aux XVIIe et XVIIIe s. Avec l'essor de l'économie herbagère, l'exportation du gruyère vers Lyon fit la fortune de maisons telles que Pettolaz frères et neveux (capital de 500 000 à 600 000 écus vers 1780) et accéléra l'emprise foncière patricienne de Fribourg (40% du terroir utile en 1760) qu'accompagnait une importante émigration civile et militaire surtout vers la France. L'achèvement de la route Bulle-Boltigen en 1881 (col du Jaun) résolut les difficultés d'accès, tandis qu'éclatait la crise de la paille tressée (20% de la population active en 1880, 5% en 1910) qui offrait du travail à domicile. En politique, les amodiataires des grands propriétaires français (tel le comte de La Chesnais) tempéraient sur le plan local le radicalisme qu'ils exprimaient dans les scrutins fédéraux. En 1920, la part de la population active dans le secteur secondaire (bois, chocolaterie de Broc) égalait celle du primaire. La construction de remontées mécaniques dès 1962 contribua au développement du tourisme (2920 lits en 2000). Musée régional inauguré en 1991.