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Lichtensteig

Vue de Lichtensteig de l'ouest. Aquatinte coloriée de Johann Baptist Isenring, 1825 (Historisches und Völkerkundemuseum St. Gallen).
Vue de Lichtensteig de l'ouest. Aquatinte coloriée de Johann Baptist Isenring, 1825 (Historisches und Völkerkundemuseum St. Gallen). […]

Comm. SG, dans le Toggenbourg. Seule petite ville du Toggenbourg, sise sur un éperon rocheux sur la rive droite de la Thur, au pied de la Wasserfluh et au-dessous de la ruine de Neu-Toggenburg. 1228 Liehtvnsteige, 1310 Liechtensteig. 400 hab. env. en 1560, 875 en 1850, 1387 en 1900, 1798 en 1950, 1893 en 2000. Citée en 1228, L. fut fondée par les comtes de Toggenbourg, qui étendaient leurs possessions vers le sud, celles de Wil et Alt-Toggenburg situées plus au nord ayant été données au couvent de Saint-Gall. Les fortifications de Neu-Toggenburg, mentionnées dès 1270 et en ruine depuis le XVe s., sont également liées à ces opérations. Un avoyer apparaît pour la première fois en 1310. Au XIVe et surtout au XVe s., L. se développa en place de marché (mention d'une mesure locale en 1374). En 1400, la première des quatre lettres de franchise confirma le privilège et le droit de marché, avantageant L. vis-à-vis des communes campagnardes. La quatrième lettre de franchise, concédée par les barons de Rarogne en 1439, stipulait que le Conseil des Douze serait désigné par les bourgeois, et son tribunal à parts égales par le seigneur et les bourgeois. Les élections avaient lieu à l'assemblée annuelle de mai. Le seigneur choisissait l'avoyer parmi les candidats présentés par les bourgeois. Sur demande du comte Frédéric VII, Dietrich von L., chapelain, écrivit en 1411 la Toggenburger Weltchronik dans le style du poète épique Rodolphe d'Ems. Une école est attestée en 1425. L'abbaye de Saint-Gall ayant acquis la région du Toggenbourg en 1468, L. fut siège baillival jusqu'en 1798 (hôtel de ville actuel). Le prince-abbé de Saint-Gall Ulrich Rösch confirma, en 1469, les quatre lettres de franchise. Le Conseil des Douze, la cour baillivale, le Petit Conseil et le Conseil de guerre du Toggenbourg, le tribunal suprême du Toggenbourg et le synode protestant siégeaient dans l'ancien hôtel de ville sis à la Hintergasse. Les livres du Conseil sont conservés depuis 1534. L. déclara son indépendance en 1798.

Rattaché initialement à Wattwil au spirituel, L. devint paroisse en 1435, puis sa population passa en majorité à la Réforme entre 1524 et 1531 (décision du Conseil municipal de 1528). En dépit de la Contre-Réforme et bien que la messe eût été réintroduite en 1532, la configuration religieuse ne se modifia plus jusque vers 1900. Les familles catholiques (Fuchs, Wirth, Würth et Germann) se distinguèrent essentiellement comme fonctionnaires et aubergistes, les familles protestantes (Giezendanner, Steiger et Zehender) comme orfèvres, potiers d'étain et fabricants de poêles en catelles. De 1532 à 1647, les protestants furent rattachés à la paroisse de Wattwil. L'église servait aux deux confessions, mais les écoles étaient séparées. Une chapelle dédiée à Notre-Dame de Lorette fut édifiée hors les murs entre 1678 et 1680. Une église néogothique commune aux deux confessions fut construite à un nouvel emplacement en 1868 (démolie en 1968). La construction d'un nouveau temple en 1967 et de l'église catholique dédiée à saint Gall en 1970 mit fin au simultaneum. Les écoles confessionnelles, réunies en 1868 déjà, le furent définitivement en 1892.

La vieille ville de L., avec ses arcades et ses maisons bourgeoises datant principalement des XVIe, XVIIe et XVIIIe s., fait partie du patrimoine national. Au XIXe s., L. comptait parmi les marchés importants (marché hebdomadaire des filés et cotonnades, quatre foires annuelles), situation qui évolua encore au XXe s. (marché hebdomadaire de bétail, six foires annuelles). La Banque du Toggenbourg avait son siège à L.;, elle fusionna en 1912 avec la Banque de Winterthour pour former l'UBS. Une gare, située à Wattwil, relie L. au réseau ferroviaire depuis 1870. Les territoires de Blatten, Hof et Loretto, qui faisaient partie de la commune d'Oberhelfenschwil, furent attribués à L. en 1874. Parmi les coutumes, traditionnelles et contemporaines, il faut citer le tir (depuis 1652) et la course militaire (Toggenburger Landschiessen, Toggenburger Waffenlauf), le marché aux puces de la photo, le festival d'orgues de Barbarie et les journées du jazz. Toute l'histoire culturelle de la région est présentée au Musée du Toggenbourg; des instruments de musique mécaniques, le plus grand circuit de chemin de fer en miniature d'Europe avec écartement 0 et une imprimerie mécanique sont exposés dans trois autres musées.

Sources et bibliographie

  • A. Müller, Schulgeschichte des Städtchens Lichtensteig, 1963
  • A. Müller, Lichtensteig, 1977
  • Lichtensteig, 7 vol., 1984-1998

Suggestion de citation

Hans Büchler: "Lichtensteig", in: Dictionnaire historique de la Suisse (DHS), version du 27.11.2008, traduit de l’allemand. Online: https://hls-dhs-dss.ch/fr/articles/001384/2008-11-27/, consulté le 25.04.2024.