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Riva San Vitale

Comm. TI, distr. de Mendrisio, située à l'extrémité du bras sud-est du lac de Lugano au pied du Monte San Giorgio, comprenant le hameau de Poiana. 774 Primo Sobenno, 1115 Ripa Sancti Vitalis. 500 hab. en 1591, 517 en 1643, 600 en 1719, 636 en 1769, 611 en 1801, 851 en 1850, 1333 en 1900, 1166 en 1950, 2292 en 2000.

Riva San Vitale: carte de situation 2022 (Géodonnées: Office fédéral de la statistique, Swisstopo, OpenStreetMap) © 2022 DHS.
Riva San Vitale: carte de situation 2022 (Géodonnées: Office fédéral de la statistique, Swisstopo, OpenStreetMap) © 2022 DHS.

Commune

L'église de la Sainte-Croix à Riva San Vitale (Photographie A. & G. Zimmermann, Genève).
L'église de la Sainte-Croix à Riva San Vitale (Photographie A. & G. Zimmermann, Genève). […]

De nombreux vestiges attestent une présence humaine à R. depuis probablement le Néolithique. Les trouvailles de l'époque romaine sont particulièrement importantes; on a découvert notamment une stèle d'avant le IIIe s. apr. J.-C. qui indique le nom des habitants du vicus: Subinates. En 1115, le village est mentionné parmi les biens de l'abbaye de Saint-Abonde de Côme. Pendant la guerre de 1118-1127 entre Côme et Milan, son port servit de base aux bateaux comasques. Même si, à la fin du Moyen Age, R. perdit le monopole du trafic commercial au profit de Capolago, le bourg, qualifié comme tel dans les statuts de Côme de 1335, bénéficia de privilèges et d'exemptions qui furent renforcés à l'époque moderne. Au XVe s., il fut pour une courte période un lieu de marché. L'église paroissiale Saint-Vital, mentionnée entre 962 et 966, fut sans doute fondée au début de la christianisation du sud des Alpes; elle fut reconstruite entre 1756 et 1759 dans un style baroque tardif (dernières restaurations en 1993-1995). Le baptistère Saint-Jean, érigé sur les fondations d'un bâtiment romain, remonte à l'époque paléochrétienne (vers 500); restauré en 1919-1926 et 1953-1955, il est le plus ancien édifice chrétien entièrement conservé de Suisse. L'église Sainte-Croix, l'un des lieux de culte de la fin de la Renaissance les plus importants de la Confédération, fut construite sur commande de la famille Della Croce entre 1582 et 1591. Autrefois, les habitants de R. vivaient principalement de l'agriculture, de la pêche et de la fabrication de tuiles. En 1869, une retorderie de soie fut créée dans la localité de Segoma (elle employait une centaine d'ouvriers en 1889). Dans la seconde moitié du XXe s., la commune a connu un développement industriel et résidentiel. En 2000, environ les trois quarts de la population active travaillaient à l'extérieur, surtout à Lugano, Mendrisio et Chiasso. En 2005, le secteur secondaire fournissait 45% des emplois, le tertiaire 52%. R. accueille l'institut Canisio, une école spécialisée pour personnes handicapées, fondé en 1926 à la suite de l'achat de l'institut Baragiola (école secondaire entre 1855 et 1925).

Pieve

R. fut l'un des centres ecclésiastiques les plus anciens du diocèse de Côme, dont le village releva jusqu'en 1884-1888, comme en témoigne le baptistère Saint-Jean. Il fut le point de départ de la christianisation du Tessin. Au XIIe s., la pieve de R. forma avec celles de Balerna et d'Uggiate (Côme) un consortium (communauté de biens). Le chapitre collégial est cité en 1190 et le premier archiprêtre connu est Lafrancus de Mellano (1254). Deux chanoines sont mentionnés en 1190 et en 1321, cependant, qu'ils soient résidents ou non résidents, leur nombre reste difficile à établir. Le chapitre fut supprimé par le pape Pie VI en 1786. A l'origine, la pieve comprenait, outre R., Rovio, Bissone, Meride, Tremona, Brusino Arsizio, Rancate, Arzo, Besazio, Melano, Arogno, Maroggia et Saltrio (Varèse). Elle constituait aussi une circonscription civile, mais à la différence du territoire ecclésiastique, Capolago en fit partie après 1416 et Saltrio en était exclu. Appartenant tout d'abord au comté du Seprio (1170), elle releva de Côme au XIIIe s. Au début du XVe s., la pieve forma, avec celles d'Agno, Balerna et du val Capriasca, la communauté et vallée de Lugano, qui une fois passée sous la domination de la Confédération (1517), constitua le bailliage de Lugano. Dans la communauté, la pieve de R. était représentée à l'Assemblée générale qui possédait diverses compétences, notamment dans le domaine des finances, des impôts et de l'approvisionnement en sel, ainsi qu'au Conseil, chargé de l'administration courante. Après la tentative avortée d'annexion du bailliage de Lugano par la République cisalpine le 15 février 1798, toutes les communes de la pieve constituèrent l'éphémère République de R. (du 23 février au 16 mars 1798). Rattachée au district de Lugano en 1803, la pieve fut divisée en deux cercles: Ceresio et R. Ce dernier fut attribué au district de Mendrisio en 1814.

Sources et bibliographie

  • HS, II/1, 140-149
  • F. Macchi, Riva San Vitale, 1989
  • ISOS TI, 1, 2002, 207-224
  • R. Cardani Vergani, L. Damiani Cabrini, Riva San Vitale: il battistero di San Giovanni e la chiesa di Santa Croce, 2006
  • A. Moretti, Da feudo a baliaggio: la comunità delle pievi della Val Lugano nel XV e XVI secolo, 2006, surtout 174-177
Liens
Notices d'autorité
GND

Suggestion de citation

Stefania Bianchi: "Riva San Vitale", in: Dictionnaire historique de la Suisse (DHS), version du 30.06.2022, traduit de l’italien. Online: https://hls-dhs-dss.ch/fr/articles/002242/2022-06-30/, consulté le 18.04.2024.