Ancienne commune VD, district de Lavaux-Oron, ayant fusionné en 2011 avec Epesses, Grandvaux, Riex et Villette (Lavaux) pour former la commune de Bourg-en-Lavaux. Le territoire communal comprenait la ville au bord du Léman, le hameau de Chenaux dans le vignoble, et des fermes isolées sur les hauteurs (à plus de 700 m). 967 Cusliacum. 62 feux en 1568, 483 hab. en 1764, 615 en 1798, 880 en 1850, 1101 en 1900, 1296 en 1950, 1798 en 2000.

Deux stations littorales néolithiques (l'une au lieudit Moratel), vestiges romains (la route du Grand-Saint-Bernard traversait la localité, monnaies, statues, fondations d'un bâtiment) et deux cimetières du haut Moyen Age. En 967, C. fut donné par le roi de Bourgogne à l'église cathédrale de Besançon. Comme C. dépendait au spirituel de la paroisse de Villette, depuis 1079 au moins à l'évêque de Lausanne, les conflits de compétence furent inévitables. Un règlement de 1154 eut peu d'effet. Aussi, en 1246, le chapitre de Besançon vendit C. à l'évêque de Lausanne. La métralie locale resta autonome quelque temps, puis passa sous le contrôle des mayors de Lutry. Les habitants de C. jouissaient des mêmes franchises que ceux de Villette. En 1359, ils obtinrent le droit de tenir marché une fois par semaine et de fortifier la localité. Au XIVe s., la ville adopta un plan circulaire, les maisons étant agglutinées autour de l'église, puis elle s'étendit vers le lac au XVe s., prenant ainsi une forme rectangulaire. Pendant la période bernoise (1536-1798), C. fit partie du bailliage de Lausanne. En 1598, à l'extinction de la famille qui détenait la mayorie, les Bernois créèrent la châtellenie de Villette avec siège à C. Jouissant de ses franchises et disposant d'un territoire, la ville relevait toutefois de la commune générale de Villette, dont elle était le chef-lieu. Dès le XIVe s., elle gérait ses biens communs, percevait des impôts sous la direction d'un gouverneur, d'un banneret dès le XVIIe. Elle était administrée par une assemblée de bourgeoisie, se tenant quatre fois l'an et par un Conseil de neuf (au XVIe s.), puis de treize membres (au XVIIIe s.). Elle comptait pour deux quarts sur huit de la grande commune de Villette et y déléguait des députés en proportion. C. possédait depuis 1365 au moins une chapelle consacrée à saint Etienne, qui resta à la Réforme l'annexe de Villette, desservie par un diacre dès 1556. Elle devint paroisse en 1766 et engloba alors les villages de Riex et d'Epesses, en 1837 le hameau de Chenaux, et Grandvaux de 1845 à 1863.
La région resta fidèle à Berne lorsque éclata la Révolution française, permettant la tenue en 1791 d'un banquet "aristocratique". En 1798, C. devint le chef-lieu du nouveau district de Lavaux, en raison de sa position centrale, et le resta jusqu'en 2006. La confrérie (ou bourgeoisie) de la ville possédait fief noble, dîme, bois, vignes en nombre. Aussi, le partage de la commune générale de Villette en 1824, qui l'obligea à distribuer une partie de ses richesses à Chenaux et à divers communiers non confrères, se heurta à une vive opposition locale et laissa des rancœurs tenaces. A la fin du XXe s., C. possède un Conseil communal (législatif) de cinquante-cinq membres, élu selon le système de la liste d'entente. Outre les classes de l'école primaire, C. ouvrit brièvement dans la seconde moitié du XIXe s. une école industrielle, une école primaire supérieure en 1949, des classes prégymnasiales dans les années 1990. L'infirmerie (plus tard hôpital) de Lavaux date de 1942. Située au centre de la région viticole de Lavaux, C. s'est consacrée quasiment exclusivement à la culture de la vigne pendant des siècles et son port naturel jouait un rôle important. La construction de la ligne ferroviaire du Simplon en 1861 porta un coup fatal aux transports lacustres. La construction de nouvelles routes rapprocha de Lausanne et de Vevey les zones excentriques de Lavaux au détriment de C. Après la Deuxième Guerre mondiale, la poursuite de ce mouvement ne laissa qu'une petite zone d'influence à la localité. Elle possède encore un vaste domaine viticole, un quartier industriel dynamique et une zone de tourisme et de détente vers le port.