Commune du canton de Genève, sur la rive sud du Léman, comprenant les villages de Collonge, Vésenaz et Saint-Maurice, et les hameaux de Cherre, Bellerive, La Repentance et La Capite. 1153 Collonges. 572 habitants en 1816, 803 en 1850, 950 en 1900, 1830 en 1950, 4769 en 1990, 6344 en 2000, 7621 en 2010.
Préhistoire et Antiquité
Trois stations littorales actuellement immergées sont connues au large du débarcadère de Collonge-Bellerive. La station la plus éloignée du rivage, Bellerive I, attribuée au Bronze final, est l’une des 56 stations littorales de Suisse inscrites au patrimoine mondial de l’Unesco. La station de Bellerive II, très érodée a été étudiée à proximité du rivage actuel, sous environ 3 m d'eau. Ses dimensions sont plus modestes et seul le matériel archéologique en pierre est conservé. Des objets en silex taillé (pointes de flèches) peuvent être attribués à la période comprise entre le Néolithique final et le Bronze ancien. Un troisième site palafittique est connu en aval, légèrement au large de la réserve naturelle de la Pointe-à-la-Bise. Il est attribué à l’âge du Bronze ancien. Le territoire communal a en outre livré des vestiges d'une villa et un trésor monétaire enfoui lors de l'invasion alémane de 277.
Commune
Au XIVe siècle, les principaux possesseurs de fiefs sont l'abbaye de Bellerive, les seigneurs de La Bâtie-Cholay, ceux de Veigy et le chapitre de Saint-Pierre de Genève. Collonge-Bellerive fit partie du comté de Genève, puis de la Savoie (1401), de la France (1792), de la Sardaigne (1814), avant d’être rattachée au canton de Genève en 1816. La maison forte à Vésenaz remonte au XVe siècle. Le château de Bellerive, construit de 1668 à 1672 par le duc de Savoie pour nuire au commerce de Genève, fut dépôt de sel et poste de douane jusqu'en 1792. Des communautés d'habitants existèrent dans les trois villages dès le XIVe siècle et furent réunies en une commune en 1792 lors de l'annexion française.
La paroisse de Collonge est citée dès 1153, celle de Saint-Maurice dès 1275; Vésenaz dépendait de Vandœuvres. En 1536, elles furent regroupées en une seule paroisse protestante, qui redevint catholique en 1598. L'église de Collonge (Saint-Léger) date de l'époque préromane et comprend quatre édifices successifs, dont le dernier date de 1792-1806. L’abbaye cistercienne de femmes fondée au XIIe siècle à Bellerive était abandonnée et ruinée en 1536. Jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, l’habitat était concentré dans les trois villages. La route Genève-Thonon traversait Vésenaz et passait entre Collonge et Saint-Maurice. La population était composée de laboureurs avec quelques artisans (maçons, forgerons, charpentiers). On pratiqua la culture de la vigne et du blé du XIVe au XVIIIe siècle, ainsi que l’élevage.
Dès le début du XIXe siècle, on construisit des maisons au bord du lac et à La Capite et de nouvelles routes cantonales: Genève-Vésenaz par le bord du lac, Vésenaz-Hermance traversant Collonge et Vésenaz-Thonon. Le processus d'urbanisation amorcé au début du XXe siècle s'accéléra après 1945. D'importants sites agricoles firent place à des quartiers de villas à La Gabiule et à La Californie. Une zone industrielle fut créée à La Pallanterie (moulin, cave viticole). L'agriculture, l'horticulture et les cultures maraîchères sont des activités économiques toujours présentes au début du XXIe siècle. La commune est devenue résidentielle avec plus de la moitié du territoire urbanisé (villages et zones de villas).
Sources et bibliographie
- Ch. Bonnet, L'ancienne église de Collonge, 1972
- G. Curtet, Collonge-Bellerive: notes d'hist. , 2 vol., 1986-1996
- P. Corboud, V. Seppey, «Les stations littorales préhistoriques du Petit-Lac et la céramique Néolithique moyen de Corsier-Port GE», in ArS, 14, 1991, 181-189
- P. Baertschi et al., Collonge-Bellerive: diversité d'un patrimoine, 1997
Première(s) mention(s) |
1153: Collonges
1275: Sancto Mauricio
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Variante(s) | Collonge sur Bellerive (avant 1799)
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