1.8.1895 à Lörrach, 24.3.1981 à Schaffhouse, sans confession, de Schaffhouse (dont il sera bourgeois d'honneur en 1965). Fils de Johann Heinrich Konrad, gardien de nuit, et de Verena Häussler, femme de ménage. Margaritha, fille de Philipp Wildberger. Après avoir suivi l'école à Schaffhouse, B. fit un apprentissage de maçon, étudia au technicum de Winterthour (section bâtiment), mais ne put achever ses études faute d'argent. Durant la Première Guerre mondiale, il fut l'un des fondateurs, en 1917 à Schaffhouse, d'une association de soldats et devint en 1918 le premier président de l'Union des soldats suisses, nouvellement constituée. Il adhéra au PS en 1919 et participa en 1920 à la conférence d'Olten organisée par l'aile gauche du parti en vue d'une adhésion à la IIIe Internationale. La même année encore, B. fut délégué avec Jules Humbert-Droz au deuxième congrès universel du Komintern à Moscou. Après la scission, il devint en 1921 l'un des membres fondateurs du parti communiste, qui l'élut à son comité central en 1922. De 1922 à 1932, B. fut rédacteur à l'Arbeiter-Zeitung, organe du parti communiste schaffhousois. En 1924, B. fut élu aux législatifs de la ville et du canton de Schaffhouse. Il devint conseiller national en 1925 et le demeura sans interruption jusqu'en 1971. Entré en 1930 en conflit avec le Komintern, dont il désapprouvait la politique gauchiste, B. fut convoqué une dernière fois à Moscou en septembre de cette année. Sommé de choisir entre la soumission ou l'exclusion, il se montra prêt à un compromis, mais la majorité de la section schaffhousoise avait rompu en son absence avec la ligne du parti. Après quelque hésitation, B. rejoignit les contestataires, ce qui lui valut d'être exclu du parti communiste en décembre. Contrairement à ses craintes, cette rupture n'entraîna pas sa marginalisation politique. Réélu sans difficulté au Conseil national en 1931, il devint président de la ville de Schaffhouse en 1932 au terme d'une virulente bataille électorale. Il devait conserver cette fonction jusqu'en 1968. Même après le ralliement de l'opposition communiste au PS en 1935, B. demeura le chef incontesté de cette dernière. Durant la Deuxième Guerre mondiale, il contribua à lancer en 1940 le mouvement de résistance nationale qui entendait combattre les tendances défaitistes. Il présida de 1952 à 1962 le PS, qui le choisit pour candidat au Conseil fédéral en 1959. En dépit de ses mérites unanimement reconnus, B. fut battu par le Bâlois Hans Peter Tschudi. En 1961-1962, il présida le Conseil national. Président d'honneur de l'Internationale socialiste (1976), président de l'Internationale Bach-Gesellschaft (société Jean-Sébastien Bach) dès 1980. Il resta jusqu'à sa mort l'une des personnalités politiques les plus marquantes de son canton et contribua fortement au développement économique et à la vie culturelle de sa ville.
Walter Bringolf en discussion avec son camarade social-démocrate allemand, le futur chancelier Willy Brandt (à droite), lors du congrès de l'Internationale socialiste en 1967. Photographie de Roland Schlaefli (Musée national suisse, Zurich, Actualités suisses Lausanne).
Sources et bibliographie
- Mein Leben, 1965
- Fonds, AV Schaffhouse
- E. Joos, Parteien und Presse im Kanton Schaffhausen, 1975
- P. Stettler, Die Kommunistische Partei der Schweiz 1921-1931, 1980
- P. Huber, Stalins Schatten in die Schweiz, 1994
- B. Studer, Un parti sous influence, 1994
- W. Wolf, Walther Bringolf, 1995
En bref
Dates biographiques | ∗︎ 1.8.1895 ✝︎ 24.3.1981 1895-08-011981-03-24 |