
21.5.1898 à Witikon (auj. comm. Zurich), 6.12.1965 à Bâle, prot., de Zollikon. Fils de Friedrich Adolf, instituteur, et de Hermine Isler. Frère d'Elsa (->), demi-frère d'Adolf (->). Elli Zollikofer. Etudes de germanistique, de psychologie et de philologie classique à l'université de Zurich, doctorat en 1922, habilitation en 1927. Professeur ordinaire de langue et de littérature allemandes à l'université de Bâle (1936-1965, recteur en 1949). Conseiller national de l'Alliance des Indépendants (1939-1943), M. s'opposa au régime des pleins pouvoirs. Membre du conseil de fondation de Pro Helvetia (1939-1950). A l'instar de l'écrivain allemand Max Kommerell, M. avait une vision de la poésie marquée par la conscience élitaire propre à l'initié, mais il se distancia des conceptions raciales d'un Josef Nadler. Son œuvre majeure, Tragische Literaturgeschichte (1948, 62006), renvoie le poétique aux formes originelles qu'incarnent le magicien, l'aède et le devin. Avec les "forces productives de la biographie" que sont la pauvreté, la souffrance, la faute et l'amour, il reconnaît dans le danger la grandeur particulière de l'art poétique. Contre le classicisme d'Emil Staiger, il s'érigea en avocat de l'expressionnisme, dont il déplora le déclin dans Die Zerstörung der deutschen Literatur (1956). Il trouva un autre témoin de son approche poétique en la personne de Jeremias Gotthelf (Gotthelf als Erzähler, 1931) et critiqua la vulgarisation réductrice qu'en fit l'auteur de pièces radiophoniques Ernst Balzli dans les années 1950.