24.7.1791 à Melano,26.1.1861 à Melano, catholique, de Melano. Commerçant, peintre décorateur et scénographe, politicien radical tessinois, conseiller d'Etat, fondateur de la filature de soie de Melano.
Giovanni Battista Fogliardi était le second des deux fils de Giuseppe Fogliardi, syndic de Melano et député au Grand Conseil, et de Lucrezia Gianola. On ne sait rien de sa formation. En 1814, il épousa Maria Maggi, fille cadette d'Antonio Maggi, de Mendrisio, et de Margherita Levi. Le couple eut un fils, Augusto Fogliardi. Devenu veuf en 1821, Giovanni Battista Fogliardi se remaria vers 1825 avec Louise Françoise Birot, d'origine française, d'environ 25 ans son aînée, riche veuve de François Caisergues, commerçant à La Nouvelle-Orléans.

Avec sa première épouse, Fogliardi émigra d'abord à Marseille, où il est attesté dans ses documents de l'époque comme négociant et peintre. En 1819, il rejoignit avec sa femme et probablement son fils La Nouvelle-Orléans, où il fut peintre décorateur et scénographe dans plusieurs théâtres. Il fut également engagé lors de certaines cérémonies civiques (cénotaphe de Napoléon, 1821; arc de triomphe en l'honneur du général La Fayette, 1825). Il ouvrit en outre une école de dessin (1824), dans laquelle il enseigna. Ayant atteint une certaine aisance économique, grâce notamment à son second mariage, Fogliardi retourna à Melano avec sa famille en 1826. Son épouse s'installa ensuite à Marseille, où il séjourna plusieurs mois par an; il y fréquenta Cristina Trivulzio di Belgioioso et noua probablement des liens avec Giuseppe Mazzini. En contact avec des exilées et exilés du Risorgimento, il fut accusé en 1832 par les autorités autrichiennes d'avoir distribué des exemplaires de la Giovine Italia. Ceci lui valut d'être temporairement expulsé de la Lombardie-Vénétie, qu'il traversait souvent pour se rendre de Melano à Marseille (l'autorisation de transit lui fut finalement à nouveau accordée en 1840).
Figure de proue du courant libéral-radical (Parti radical-démocratique, PRD), Fogliardi fut conseiller municipal de Melano (dès 1828), député au Grand Conseil tessinois (1831-1836, 1848-1851, 1855-1861) et conseiller d'Etat (1836-1848 et 1851-1855; directeur des Finances lors de son dernier mandat). Partisan de la réforme constitutionnelle de 1830, il se battit en 1832 pour le maintien de l'enseignement mutuel dans les écoles, dont il disait avoir fait l'expérience positive au cours de son séjour américain. Durant les années qui précédèrent la révolution de 1839, il représenta avec Stefano Franscini la minorité radicale au sein du Conseil d'Etat. En 1847, les deux hommes politiques furent envoyés par le gouvernement cantonal auprès des autorités milanaises pour négocier la levée de l'interdiction d'exporter des céréales au Tessin.

Propriétaire de vastes domaines, dont quelques métairies, et engagé dans des opérations financières impliquant également le capital hérité de sa femme en 1842, Fogliardi confia la même année à Luigi Fontana la construction d'une filature de soie à Melano, achevée en 1844 (industrie textile). Il s'agit probablement de la première manufacture du canton fonctionnant grâce à une machine à vapeur. La qualité de la soie produite dans sa fabrique, récompensée par des prix nationaux et internationaux dans les années 1850, fit de lui l'un des principaux producteurs de Suisse. Malgré ces distinctions, l'entreprise connut des difficultés financières croissantes, qui incitèrent Augusto Fogliardi à s'en défaire peu après la mort de son père.