![Portrait de Carl Spitteler. Lithographie no 459 de 1894 tirée de l'Album national suisse, Zurich, Orell Füssli, 1888-1907 (Bibliothèque nationale suisse, Berne).](/download/Articles/007184/2024-11-04/med007184-001/preview-image.jpg?rev=1.2&width=450)
24.4.1845 à Liestal, 29.12.1924 à Lucerne, prot., de Bennwil et Liestal, bourgeois d'honneur de Lucerne. Fils de Karl, préfet du district de Liestal, et d'Anna Dorothea Brodbeck. 1883 Marie Op den Hooff, Néerlandaise, fille de Lambert Pieter, fonctionnaire. Ecoles à Berne, gymnase et Pädagogium à Bâle, études de théologie à Zurich, Heidelberg et Bâle, consécration (1871). S. renonça au ministère, difficilement conciliable avec sa vision du monde, et accepta un poste de précepteur à Saint-Pétersbourg. De retour en Suisse en 1879, il fut maître d'école à Berne et à La Neuveville, puis rédacteur et journaliste indépendant à Bâle et enfin chroniqueur littéraire de la NZZ (1890-1892). Il s'établit à Lucerne et, grâce à la fortune de sa femme, put se consacrer entièrement à l'écriture dès 1892. Après des débuts difficiles, il prit place parmi les écrivains de langue allemande les plus reconnus, notamment grâce à son épopée Printemps olympien (1900-1905, trad. franç. 1950). Prométhée et Epiméthée (1881, trad. franç. 1940), paru sous le pseudonyme de Carl Felix Tandem, Imago (1906, trad. franç. 1917) et Le Second Prométhée (1924, trad. franç. 1959) constituent d'autres ouvrages majeurs.
![Portrait de Carl Spitteler. Aquarelle de Ferdinand Hodler, 1915 (Collection privée).](/download/Articles/007184/2024-11-04/med007184-07416/07416.jpg?rev=1.2&width=450)
Son œuvre se distingue surtout par son ambition de renouveler le style noble de l'épopée dans un esprit contemporain. Il s'écarta radicalement de la poésie d'obédience goethéenne comme de la prose réaliste, en empruntant personnages et motifs à la tradition mythique. Il créa ainsi un monde imaginaire très marqué par le pessimisme de son maître Jacob Burckhardt, dont la pertinence psychologique fut soulignée notamment par Carl Gustav Jung. La réception de l'œuvre épique de S. est en forte diminution depuis le milieu du XXe s. En revanche, son plaidoyer, digne d'un homme d'Etat, prononcé en faveur de l'unité d'une Suisse neutre au début de la Première Guerre mondiale resta dans les mémoires (Notre point de vue suisse, 14 décembre 1914, trad. franç. 1915). Les universités de Zurich (1905) et de Lausanne (1915) lui décernèrent un doctorat honoris causa. Grand Prix Schiller de la Fondation Schiller suisse (1918). S. fut le premier Suisse à obtenir le prix Nobel de littérature (1919).