Lieudit et ruine de château fort, comm. Wilderswil BE. Fief impérial de barons de l'Oberland, baronnie aux XIIIe et XIVe s. Le château rupestre de Rotenfluh (1298 munitio sive balma dicta Rothenfluo) au Tschingelsatz et le château fort d'U. (1232 Uspunnun) gardaient le pont sur la Lütschine (tête de pont au bas Moyen Age), situé à Gsteig bei Interlaken, et la route médiévale reliant la région du Bödeli aux vallées de la Lütschine. Au XIIIe s., les deux châteaux, dont les bâtisseurs demeurent inconnus, appartenaient à la seigneurie de Burkart de Thoune (appelé aussi d'U.), laquelle revint par mariage aux barons de Wädenswil avant 1224. A la suite d'un partage successoral, intervenu peut-être vers 1280, la seigneurie fut divisée en deux: le château d'U. et les villages des environs échurent aux barons d'Eschenbach, celui de Rotenfluh et les villages de Mülenen, Grenchen, Leissigen et Saxeten (la moitié), ainsi que des biens dispersés aux barons de Weissenburg qui résidaient au château de Weissenau. Après le régicide de 1308, les Habsbourg-Autriche s'emparèrent de la seigneurie d'U. des Eschenbach et la remirent en gage aux Weissenburg en 1318. En 1332, Johann von Weissenburg emprisonna au château d'U. les paysans de Hasle qui s'étaient soulevés contre lui. Ayant assiégé le château, Berne les délivra en 1334. Après la guerre de Laupen de 1339, Berne garda les châteaux d'U. et de Rothenfluh en gage de paix. En 1342, les Habsbourg les rachetèrent et les cédèrent en gage à leurs vassaux, notamment aux seigneurs d'Interlaken, de Hallwyl et de Kibourg. Pendant la guerre de Sempach en 1386, Berne occupa ces territoires et les racheta en 1397. En 1398, la ville vendit la seigneurie d'U. aux familles de Seftigen et de Scharnachtal, bourgeoises de Berne, pour la racheter plus tard à leurs héritiers (1488-1515). Berne subordonna la seigneurie, avec bannière et coutumier (renouvelé en 1529), à l'avoyer d'Unterseen et, à partir de 1762, au bailli d'Interlaken. Celui-ci maintint, jusqu'en 1798, l'ancienne division entre la juridiction d'U. (ancienne seigneurie d'U.) et la juridiction libre d'Interlaken (ancienne seigneurie de Weissenau-Rotenfluh). Sous la domination bernoise, le château d'U. servit de siège administratif, puis fut laissé à l'abandon. Devenus célèbres dès 1805 grâce à la fête des bergers d'U., les vestiges de l'ouvrage remontant au Moyen Age central, notamment sa tour ronde, son logis seigneurial et le mur d'enceinte, furent souvent restaurés, la dernière fois en 1990.
Sources et bibliographie
- SDS BE, II/6
- Die Burgen und Schlösser der Schweiz, 9B, 1939, 54-63
- H. Grossniklaus, Wilderswil, 1957 (21987)
- P. Bannwart, Bauinventar der Gemeinde Wilderswil, 2000
- R. Gallati, Unspunnen 1805-2005, 2005
Indexation thématique
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