
Seigneurie du XIIe au XVe s. et château fort de la comm. de Melchnau BE, formant avec ceux de Langenstein et Schnabelburg une triple forteresse de 200 m de long, centre culturel de la noblesse de Haute-Argovie au Moyen Age. A l'extinction des barons de Langenstein (vers 1191), leur seigneurie, sise dans la région Haute-Argovie-Lucerne, passa en partie à l'abbaye de Saint-Urbain (1194), qu'ils avaient fondée, en partie à des héritiers nobles, notamment aux barons de G. Cette famille éminente de Haute-Argovie se divisait en différentes branches (Schnabel von G., Grimm von G.) qui résidaient dans les trois châteaux, autour desquels s'étendait une petite seigneurie foncière et justicière comprenant les villages de Melchnau, Gondiswil, Madiswil, Busswil, Leimiswil et Reisiswil. Aux XIVe et XVe s. vinrent s'ajouter à cet alleu, grâce à une active politique d'expansion, d'autres possessions, allant de l'Albis jusqu'à l'Oberland bernois: seigneuries acquises par mariage (Aarwangen), fiefs de Saint-Gall (mayorie de Rohrbach) et des Kibourg (village de Bleienbach), gages habsbourgeois et kibourgeois (Huttwil, l'Entlebuch, Rothenburg, Wangen an der Aare, entre autres). Lors de la guerre de Berthoud, les Bernois détruisirent les forteresses de G. et de Schnabelburg (1383); la première fut reconstruite, la seconde demeura à l'état de ruine. Seigneurie et châteaux furent cédés à Berne au XVe s., soit par les barons, soit par leurs héritiers, les Luternau; la ville acheta Aarwangen en 1432, occupa et annexa le château de G. et une partie de la seigneurie en 1444, acheta le château de Langenstein et le reste de la seigneurie en 1480. Elle attribua ces territoires au bailliage d'Aarwangen, en 1455 et 1480, et laissa les trois châteaux se délabrer (utilisés comme carrière au XIXe s.). Un toit protège depuis 1947 le sol de l'ancienne chapelle du château de G., en carreaux de Saint-Urbain.