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Bataille deMorat

Les divers épisodes de la bataille, illustration en 1513 dans la Luzerner Chronik de Diebold Schilling (Zentral- und Hochschulbibliothek Luzern, Sondersammlung, Eigentum Korporation Luzern).
Les divers épisodes de la bataille, illustration en 1513 dans la Luzerner Chronik de Diebold Schilling (Zentral- und Hochschulbibliothek Luzern, Sondersammlung, Eigentum Korporation Luzern). […]

Episode des guerres de Bourgogne, la bataille de Morat, livrée le 22 juin 1476, se solda par la victoire des Confédérés et de leurs alliés sur Charles le Téméraire, duc de Bourgogne. Le soutien apporté par les Confédérés aux insurgés de Haute-Allemagne luttant contre l'occupant bourguignon, ainsi que leurs incursions en Pays de Vaud décidèrent Charles à sévir. Mais la conclusion de la Paix perpétuelle (1474) avec les Habsbourg avait laissé aux cantons les mains libres pour guerroyer contre lui. Vaincu lors de la bataille de Grandson, le duc voulut prendre sa revanche et assiégea Morat. A nouveau, Berne appela les Confédérés à la rescousse. La bataille opposa deux armées de plus de 20 000 hommes chacune, train compris: du côté bourguignon, une armée moderne formée de troupes permanentes et, du côté confédéré, un assemblage de forces levées à la hâte, assistées d'environ 1100 cavaliers autrichiens, lorrains, bernois et confédérés. Les Suisses formèrent des carrés défensifs constitués de hallebardiers entourés de piquiers dont ni la cavalerie, ni les archers (les hommes étant protégés par des casques), ni l'artillerie (alors encore peu efficace sur les champs de bataille) ne purent venir à bout. L'armée bourguignonne - inférieure en nombre peut-être pour des raisons tactiques - fut surprise au camp, Charles ayant ignoré tous les avertissements. Les Confédérés emportèrent rapidement la palissade mal défendue et résistèrent aux contingents qui les attaquaient par derrière. L'armée ducale, prise de panique, fut taillée en pièces. La bataille de Morat devait sonner le glas de l'Etat bourguignon. Quant à la Confédération, propulsée au rang de puissance militaire européenne grâce à la supériorité de son infanterie, elle en sortit renforcée dans sa vocation d'Etat indépendant.

Sources et bibliographie

  • La bataille de Morat, 1976
  • G. Himmelsbach, «"Je l'ay emprins - ich hab's versucht", Murten, 22. Juni 1476», in Schlachten der Weltgeschichte, éd. S. Förster et al., 2001, 109-122
Liens

Suggestion de citation

Christian Folini: "Morat, bataille de", in: Dictionnaire historique de la Suisse (DHS), version du 02.09.2010, traduit de l’allemand. Online: https://hls-dhs-dss.ch/fr/articles/008884/2010-09-02/, consulté le 01.11.2024.