14.3.1808 à Morat, 3.7.1888 à Zurich, prot., de Zurich. Fils de Johann Jakob (->) et de Maria Elisabetha Dollfuss. 1) 1835 Amalie Charlotte Möller, de Nordhausen (Prusse), 2) 1842 Rosine Hürlimann, fille de Johann Jakob Hürlimann. Gymnase à Bienne et Bâle (1818-1822), ainsi qu'à Zurich (Gelehrtenschule et Collegium humanitatis), études de théologie au Carolinum de Zurich, consécration (1831). Une bourse d'études permit à S. de poursuivre sa formation à Berlin, où il fit, en 1832-1833, la connaissance de Friedrich Daniel Ernst Schleiermacher qui influença profondément son évolution théologique. Après avoir été prédicateur auxiliaire à Leipzig, il revint à Zurich en 1834 comme privat-docent à l'université nouvellement créée et comme suffragant au Grossmünster. Professeur extraordinaire (1835), puis ordinaire (1840) de théologique pratique, de Nouveau Testament et d'éthique. Parallèlement, S. fut pasteur du Grossmünster (1844-1871), ce dont témoignent ses cinq volumes de prédications (Christliche Predigten, 1834-1862). Il fut en outre membre du conseil synodal (1836-1869) et député au Grand Conseil (1838-1839) au moment de l'affaire Strauss et du soulèvement zurichois (Züriputsch).
Suivant l'exemple de Schleiermacher, S. tenta sa vie durant de concilier les pôles libéraux et conservateurs dans la religion, la théologie et la politique. Son premier texte publié (Kritik des Gegensatzes zwischen Rationalismus und Supranaturalismus, 1833) contient déjà l'idée d'un équilibre entre foi et connaissance ainsi qu'entre tradition historique et approches modernes de la philosophie et de la théologie. Le rapport ambivalent de S. envers David Friedrich Strauss, dont il refusa la nomination à la faculté de théologie, illustre de manière exemplaire sa position. Ses travaux portent sur l'histoire des dogmes et de la théologie (Die Glaubenslehre der evangelisch-reformirten Kirche, 1844-1847; Die protestantischen Centraldogmen, 1854-1856), sur la dogmatique (Die christliche Glaubenslehre, 1863-1872) et sur l'exégèse (Das Evangelium Johannes, 1841). Il s'efforça d'établir la théologie pratique comme discipline scientifique en en dégageant la théorie sous-jacente (Ueber Begriff und Eintheilung der praktischen Theologie, 1836, Homiletik, 1848). Avec Alois Emanuel Biedermann, S. a marqué la théologie zurichoise de son temps. Docteur honoris causa de l'université de Bâle (1840).