
1482 à Weinsberg près de Heilbronn (Bade-Wurtemberg), 23.11.1531 à Bâle, de Weinsberg. Fils de Johannes Huszgen, riche bourgeois de Weinsberg, et d'Anna Pfister, de Bâle. 1528 Wibrandis Rosenblatt. Rapidement, le patronyme Huszgen fut interprété par des amis de la famille dans le sens de Hausschein (lumière de la maison) et hellénisé en Icolampadius ou Œcolampadius. Ecole latine à Heilbronn, humanités à Heidelberg (1499-1503), études de droit à Bologne (1503), puis de théologie à Heidelberg, doctorat en théologie à Bâle (1518). Précepteur occasionnel à la cour du prince électeur palatin Louis V à Mayence (1506-1508). Prédicateur à Weinsberg (1510-1518), donc ordonné prêtre auparavant. O. obtint plusieurs congés pour se consacrer à l'étude du grec, de l'hébreu et de la théologie à Tübingen, Heidelberg et Bâle. Intégré au cercle des humanistes du Haut-Rhin, il fut invité par Jean Froben à travailler avec Erasme à l'édition critique du Nouveau Testament (1516). O. se distingua par ses travaux sur les langues hébraïque et grecque (grammaire grecque en 1518), ainsi qu'en patristique (nombreuses traductions des Pères de l'Eglise grecs). Brièvement plénipotentiaire général de l'évêque de Bâle pour les affaires de confession, il fut nommé en 1518 au poste prestigieux de prédicateur de la cathédrale d'Augsbourg et immédiatement entraîné dans les querelles au sujet de Luther. Bien que fondamentalement favorable à ce dernier, il parvint à éviter la rupture avec l'Eglise. En 1520, de façon surprenante, O. se retira dans le couvent brigittin d'Altomünster, près d'Augsbourg, où il espérait pouvoir mener une vie studieuse et tranquille. Il se pencha alors sur l'Eglise traditionnelle et publia notamment un texte sur la confession (1521), dans lequel il prenait parti pour Luther. Il dut quitter le couvent en 1522 à cause de ses opinions. La même année, après s'être rallié à la Réforme, O. se rendit à Bâle où il ne tarda pas à devenir le meneur théologique du tout récent mouvement réformateur. En 1523, le Conseil lui confia l'une des deux chaires de théologie de l'université, puis en 1525, le poste de pasteur à l'église Saint-Martin.
Dès ses débuts à Bâle, O. déploya une intense activité oratoire (conférences, prédications) qui lui valut d'être reconnu comme éminent commentateur des Ecritures bien au-delà de Bâle. Jusqu'à sa mort, il commenta ainsi de vastes passages de l'Ancien et du Nouveau Testament. La plupart de ses commentaires furent également imprimés, ce qui fit de lui l'un des exégètes protestants les plus importants des premiers temps de la Réforme. O. excella également dans les controverses théologiques, notamment avec les théologiens de Wittenberg au sujet de la Cène. Très proche de Zwingli et défendant une conception radicalement symbolique, il rédigea plusieurs textes contre Luther. A la dispute de Baden (1526), il se montra un adversaire déterminé face à Johannes Eck qui défendait les catholiques. La Diète condamna finalement l'enseignement réformé, mais cette décision resta sans effet à Bâle, car la ville essayait depuis longtemps d'éviter de prendre clairement parti dans la question religieuse. La Réforme y fut officiellement introduite en 1529 par l'ordonnance qu'O. avait largement contribué à faire aboutir. Avec Martin Bucer, de Strasbourg, O. participa également à la rédaction de plusieurs ordonnances introduisant la Réforme dans le sud de l'Allemagne. De 1529 à sa mort, il occupa le premier poste d'antistès de l'Eglise protestante de Bâle (ville et campagne). Les idéaux moraux et surtout ecclésiologiques élevés que défendait O. et qui devaient aboutir à une séparation plus nette entre l'Eglise et l'Etat ne se réalisèrent guère, mais influencèrent Calvin.