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Carmes et carmélites

Pique-nique au carmel du Pâquier (Fribourg). Photographie de Jean-Claude Gadmer, 1994 © Bibliothèque cantonale et universitaire Fribourg, Fonds CIRIC.
Pique-nique au carmel du Pâquier (Fribourg). Photographie de Jean-Claude Gadmer, 1994 © Bibliothèque cantonale et universitaire Fribourg, Fonds CIRIC.

Ordre catholique dont l'origine remonte à une communauté d'ermites établie au XIIe s. sur le mont Carmel en Palestine. Sa première règle (vers 1210) mettait l'accent sur l'érémitisme, alors que la deuxième, rédigée en 1247, quand les frères durent quitter la Terre Sainte, se rapprochait de celles des ordres mendiants. La querelle qui en résulta sur l'importance de la vie "active" ou "contemplative" se renouvela en 1435, lorsque la règle fut adoucie; elle aboutit en 1593 à la séparation entre carmes mitigés ou conventuels, appelés plus tard grands carmes (Ordo Fratrum Beatae Mariae Virginis de Monte Carmelo, Ordre des frères de la Bienheureuse Vierge Marie du mont Carmel, OCarm) et carmes déchaussés ou déchaux, de stricte observance (Ordo Carmelitarum Discalceatorum, OCD). Cependant, même s'ils se mirent à assumer des tâches pastorales et missionnaires, les carmes restèrent un ordre contemplatif, attaché à une spiritualité mystique. Leur intense dévotion mariale les rendit populaires au bas Moyen Age. En 1452, Jean Soreth, général de l'ordre, y accueillit pour la première fois une communauté de femmes (origine de l'ordre des carmélites). Presque anéantis par la Réforme, puis par la Révolution française, les carmes des deux observances connurent un renouveau au XIXe s. En 2000, on comptait dans le monde environ 2200 hommes et 1000 femmes chez les grands carmes, 6000 hommes et 12 000 femmes chez les déchaux.

En Suisse, les carmes fondèrent en 1425 le couvent Notre-Dame-de-Géronde près de Sierre; pilier de la congrégation mantouane de stricte observance au XVe s., il déclina peu à peu jusqu'à sa fermeture par l'évêque de Sion en 1644. On trouvait aussi un établissement dans le Jorat (1497-1536) et peut-être un autre à Thoune (vers 1349). Des couvents de femmes (carmélites) n'apparurent en Suisse qu'au XXe s.: à Lully dans le canton de Fribourg (1921, Carmel-de-la-Vierge au Pâquier FR dès 1936), à Locarno-Monti (Carmel Saint-Joseph, 1947) et à Fribourg (Carmel Notre-Dame-de-la-Solitude, 1969, transféré à Develier en 1980), pour les déchaussées. Le carmel ouvert à Schlieren en 1902 appartient à la congrégation du Divin-Cœur-de-Jésus, fondée en 1891 à Berlin par mère Maria-Teresa de Saint-Joseph; il se trouve aujourd'hui à Dietikon et tente de mêler vie contemplative et active (foyer pour enfants). Le carmel Saint-Joseph à Fribourg dépend d'une congrégation française de tertiaires régulières.

Sources et bibliographie

  • LThK, 5, 1366-1372
  • HS, VI, 1125-1175
  • Frauenklöster in der Schweiz, 1984
  • LexMA, 5, 998-1000
Liens

Suggestion de citation

Philipp Kalbermatter: "Carmes et carmélites", in: Dictionnaire historique de la Suisse (DHS), version du 10.03.2010, traduit de l’allemand. Online: https://hls-dhs-dss.ch/fr/articles/011709/2010-03-10/, consulté le 19.03.2024.