4.10.1797 à Morat, 22.10.1854 à Lützelflüh, protestant, de Berne. Pasteur, réformateur social, publiciste et l’un des plus grands écrivains suisses, aussi connu dès 1837 sous le pseudonyme de Jeremias Gotthelf, du nom du protagoniste de son premier roman, Le miroir des paysans.
Origine et formation
Albert Bitzius, issu de la vieille famille bernoise des Bitzius, était le fils de Sigmund Bitzius, pasteur à Morat et Utzenstorf, et d'Elisabeth née Kohler, de Büren an der Aare, fille de l'administrateur de l'hôpital des Bourgeois à Berne. Il entretint des relations étroites avec la parenté de sa mère, dont le beau-frère, le médecin Johann Ludwig Lindt, était son parrain. Il eut également des échanges intenses avec la famille de la première épouse de son père, Maria Magdalena Studer, et avec sa demi-sœur Marie Bitzius. En 1833, il épousa Henriette Zeender, fille d'Emanuel Jakob Zeender, professeur de théologie, et de Marianne née Fasnacht.
Bitzius fréquenta d'abord l'école municipale de Morat, puis, à la suite du transfert de son père à Utzenstorf en 1805, il fut instruit directement par celui-ci à domicile avec son frère Friedrich Carl Bitzius. A Berne, il fit ses classes à l'école littéraire (dès 1812), puis étudia la théologie à l'Académie (dès 1814). Dans cette ville, il fut membre de la Société littéraire, fondée en 1814, et cofondateur des Montagsleist, une association d'anciens camarades de classe se réunissant le lundi (1818), et de la Société suisse de Zofingue (1819). Bitzius passa l'examen de théologie en 1820; il fut ensuite suffragant auprès de son père, étudiant à l'Université de Göttingen (1821-1822) et, après le décès de Sigmund Bitzius, vicaire à Herzogenbuchsee (1824). Entre 1829 et 1831, il fut suffragant à l'église du Saint-Esprit à Berne, où Jakob Samuel Wyttenbach était pasteur. En 1831, il s'installa à Lützelflüh comme vicaire du pasteur Jakob Albrecht Fasnacht, le grand-père de son épouse, qu'il remplaça après sa mort.
De la politique scolaire à la politique sociale
Bitzius s'intéressa tôt à l'instruction populaire et à l'éducation des pauvres en œuvrant, par exemple, pour la construction d'un bâtiment scolaire et pour l'introduction de nouveaux plans d'enseignement dans l'école primaire lorsqu'il était suffragant de son père. A Herzogenbuchsee, il s'engagea pour la création de l'école d'été et l'augmentation des salaires des instituteurs. En 1832, il fut élu dans la commission scolaire de Lützelflüh et dans la grande commission cantonale bernoise qui devait élaborer une nouvelle loi scolaire. Au sein de celle-ci, il s'opposa aux tentatives de mainmise de Philipp Emanuel von Fellenberg sur la toute nouvelle école normale. En tant qu'expert cantonal il soutint les méthodes d'enseignement de Friedrich Froebel, fondées sur la pédagogie de Johann Heinrich Pestalozzi. En 1835, le gouvernement le nomma commissaire scolaire pour les communes de Lützelflüh, Rüegsau, Hasle et Oberburg. Dans le cadre de cette fonction Bitzius exigea la rédaction d'un cahier des charges pour les commissaires, de plans d'enseignement de la part des instituteurs et d'instructions de la part des communes afin d'imposer l'obligation scolaire. Ce faisant, il entra de plus en plus en conflit avec le Département de l'instruction publique, dont il critiqua la loi sur l'école primaire à cause de l'augmentation des matières et du manque de plans d'enseignement et de matériel pédagogique approprié. Il rejeta également la loi sur l'école secondaire parce qu'elle mettait trop l'accent sur le savoir. Sa critique culmina en 1844 dans l'essai Zur Geschichte des Primarschulwesens im regenerirten Canton Bern, dans lequel il régla ses comptes avec la politique scolaire bernoise; cette publication fut l'une des causes de son renvoi l'année suivante de son poste de commissaire scolaire.
En 1833, Bitzius compta parmi les fondateurs de la Société pour l'éducation chrétienne du peuple qui, après s'être unie avec l'association du district de Trachselwald, ouvrit deux ans plus tard une école pour enfants pauvres à Sumiswald, transférée ensuite à Trachselwald. Il présida la Société pendant plusieurs années, puis fut son vice-président. Sa conception de l'éducation des pauvres s'appuyait sur la pédagogie de Pestalozzi qui ne voulait pas simplement remplir la tête des écoliers avec des connaissances, mais les rendre aptes à la vie. Lors de la poussée du paupérisme dans les années 1830 et 1840, Bitzius appartint au courant paternaliste chrétien de la Société suisse d'utilité publique.
Le coup de force libéral de 1831 à Berne éveilla la conscience politique de Bitzius. Il interpréta la révolution bernoise comme une continuation de celle de Juillet en France, en la considérant néanmoins comme supérieure car ne s'appuyant pas sur la force physique mais sur la raison. Sa vision de la démocratie se fondait sur son républicanisme (république), basé sur des principes chrétiens et faisant appel à Johann Heinrich Pestalozzi et Jean de Müller. Pour cette raison, il plaça la révolution de 1831 dans le prolongement de la Réforme et envisagea la Constitution bernoise de 1831 comme une garantie de l'esprit de liberté et d'égalité chrétiens plutôt que comme un cadre juridique. Avec cette conception de l'Etat, de la liberté et de l'égalité, qu'il développa par exemple dans Eines Schweizers Wort an den schweizerischen Schützenverein (1842) et dans Ein Wort zur Pestalozzifeier (1846), Bitzius entra en conflit avec les tendances politiques de l'époque (radicalisme), notamment après l'affaire Strauss à Zurich, l'affaire des couvents d'Argovie, l'adoption de la Constitution radicale vaudoise en 1844 et les expéditions des Corps francs en 1844-1845. A la confiance des radicaux dans la maturité politique des citoyens, il opposa un ordre patriarcal qui devait assurer la cohésion des classes sociales, de l'Etat, de l'Eglise et de la famille. Il fut également hostile à l'Etat fédéral de 1848 qu'il voyait comme la conséquence des expéditions des Corps francs et en contradiction avec le fédéralisme républicain.
Du journaliste à l'écrivain
A partir de 1831, Bitzius écrivit régulièrement des articles de presse. Son premier texte avait déjà paru en 1828 dans le Schweizerbote de Heinrich Zschokke. La plate-forme où il publia par la suite ses écrits fut le Berner Volksfreund, imprimé à Berthoud, organe des libéraux-conservateurs groupés autour des frères Johann Ludwig, Karl et Johann Schnell. Dans ses articles il s'occupa du système scolaire, de l'éducation des pauvres, de l'alcoolisme, de l'arbitraire des autorités et de sujets économiques; ses éditoriaux jouèrent un rôle important dans la formation de l'opinion à la fin des années 1830. Comme journaliste, il fut aussi actif en tant que rédacteur et éditeur du Neuer Berner Kalender.
Les romans et les nouvelles de Bitzius furent écrits en réaction à des événements de l'époque. Dans son travail narratif, il développa de nombreux thèmes qu'il avait également abordés dans ses sermons et articles de presse. A l'instar de Zeitgeist und Bernergeist (1852), au titre emblématique («esprit du temps et esprit bernois»), chacun de ses 13 romans illustre des aspects de la crise suscitée en Europe par le mouvement de modernisation et de sécularisation. La question sociale est abordée dans Le miroir des paysans (1854, 1894 et 2001; allemand 1837), mais aussi dans Armennot (1840), dans Heurs et malheurs d'un maître d'école (1893 et 2010; allemand 1838-1839), dans Uli, le valet de ferme (1894 et 1999; allemand 1841) et dans Erlebnisse eines Schuldenbauers (1854). Les tendances matérialistes et socialistes sont critiquées dans La faillite ou une auberge à la nouvelle mode (1902; allemand 1846) et Jacobs, des Handwerksgesellen, Wanderungen durch die Schweiz (1846-1847). Dans Kathi la grand'mère (1901; allemand 1847) et Das Erdbeeri-Mareili (1851), des figures profondément enracinées dans le christianisme sont opposées à des avocats avides, à des affairistes et à des prédicateurs socialistes itinérants. Uli, le fermier (1894 et 2003; allemand 1849) est une réponse au Sonderbund, La fromagerie de Bêtenval (1902; allemand 1850), une réaction aux révolutions de 1848.
Réception par la postérité
Vers la fin du XIXe siècle, lorsque les radicaux et les conservateurs catholiques commencèrent peu à peu à se rapprocher, Bitzius fut élevé au rang de poète national à titre posthume. Pour les tenants du nouveau bloc agrarien et bourgeois, cimenté par l'idéologie paysanne, l'antimodernisme, l'antisocialisme et les mythes fondateurs, le pasteur de l'Emmental semblait avoir joué un rôle de précurseur. En effet, il avait âprement critiqué les différentes formes du processus de modernisation et lutté contre les tendances matérialistes et socialistes (encore sous forme de communisme artisanal) ennemies de l'ordre chrétien. La maison et la famille, et non pas la société moderne, étaient les éléments structurants permettant de conserver toute communauté étatique.
Entre la fin du XIXe et le début du XXe siècle, en passant par l'époque de la défense spirituelle et jusqu'aux années 1950, le nom et l'œuvre de Gotthelf prirent une dimension mythique dans laquelle chacun pouvait se reconnaître individuellement et comme membre de la collectivité. Pour les uns, il fut le poète des paysans de l'Emmental, pour les autres le défenseur du foyer et des vraies valeurs suisses, pour d'autres encore l'annonciateur d'une éthique libérale de la responsabilité opposée au totalitarisme et au «soulèvement des masses». Le mythe fut exploité dans les films de Franz Schnyder et les pièces radiophoniques en dialecte alémanique d'Ernst Balzli qui assimilèrent avec succès le monde de Gotthelf à l'identité suisse. La protestation intellectuelle de Walter Muschg contre la falsification de l'œuvre de Gotthelf dans les pièces radiophoniques resta lettre morte. La commercialisation de son nom débuta au cours de la seconde moitié du XXe siècle et transforma le mythe en une marque. Son action politique perdit ainsi rapidement et involontairement de son sens et son œuvre diminua constamment d'importance dans les écoles et auprès de l'opinion publique. Certains cercles de l'Union démocratique du centre cherchèrent à instrumentaliser le républicanisme de Bitzius à des fins de polémique contre la «classe politique» et l'Union européenne. Le Gotthelf Zentrum, sis dans la cure de Lützelflüh, veut maintenir vivant le souvenir de l'écrivain grâce notamment à un musée installé dans son ancien logement.
Recherche
Après la mort de Bitzius, à l'exception de la nécrologie de Gottfried Keller (1855) et de la monographie de Carl Manuel, les discussions autour de son œuvre restèrent modestes. Ce n'est qu'entre la fin du XIXe et le début du XXe siècle, qu'elles commencèrent à s'intensifier. Une première édition complète et commentée de ses écrits fut publiée par Rudolf Hunziker et Hans Bloesch entre 1911 et 1977. Le projet du germaniste bernois Ferdinand Vetter, responsable d'une édition populaire des textes de Gotthelf (1898-1902), avait précédemment échoué suite à l'opposition des familles Bitzius et von Rütte.
La publication du livre de Walter Muschg sur Gotthelf en 1931 constitua un jalon dans la recherche. Le germaniste bâlois rompit avec l'image d'un écrivain paysan modeste et souligna l'ancrage dans son temps d'un poète qui, avec un langage baroque, avait mis en lumière les formes archaïques de l'existence humaine. Contrairement à Muschg, qui s'était appuyé sur les catégories du mythe et de la psychologie des profondeurs, Werner Günther (1934) soutint une approche purement esthétique de l'œuvre de Gotthelf. Un grand nombre de publications furent éditées à l'occasion du centième anniversaire de la mort de l'écrivain, dont l'interprétation anthropologique de Karl Fehr, Das Bild des Menschen bei Jeremias Gotthelf (1953).
A partir du XXe siècle, la recherche sur Gotthelf s'internationalisa et se spécialisa. La thèse de Gabriel Muret sur sa vie et son œuvre fut publiée à la Sorbonne en 1913 déjà. La thèse d'habilitation de Pierre Cimaz parut en 1979, mais ne marqua le débat scientifique qu'après sa traduction en allemand en 1998. Le germaniste américain Herbert Morgan Waidson étudia l'influence de Gotthelf dans le monde anglo-saxon (1948). D'une part, la recherche s'intéressa aux aspects théologiques de son œuvre, ainsi Kurt Guggisberg avec son étude Jeremias Gotthelf. Christentum und Leben (1939), Eduard Buess avec sa thèse Jeremias Gotthelf. Sein Gottes- und Menschenverständnis (1948) ou Ulrich Knellwolf, qui interpréta le travail de l'écrivain bernois comme une réponse à la crise de la prédication. D'autre part, elle s'occupa aussi de sa pensée pédagogique. En 1948 et 1949, Walter Marti publia l'édition commentée en deux parties de la correspondance officielle de Gotthelf en tant que commissaire scolaire. Hermann Levin Goldschmidt fit paraître une étude sur l'esprit de l'éducation (1939), Urs Küffer un travail sur la pédagogie générale (1982). Roland Kuhn (1951) et Jakob Wyrsch (1954) s'intéressèrent aux conceptions psychologiques de Gotthelf, Friedrich Weber (1945), Hans Ulrich Dürrenmatt (1947), Josef Maibaum (1960), Werner Hahl (1979) et Michael Lauener (2011) à ses positions juridiques.
Friedrich Sengle essaya de classifier différemment l'œuvre littéraire de Bitzius en le représentant comme un poète de style Biedermeier. Son élève Winfried Bauer (1975) l'ancra même dans l'esprit de la Restauration spirituelle, en méconnaissant ainsi son caractère fondamentalement libéral et attaché aux Lumières. Wolfgang Braungart (1987) et Klaus Jarchow (1989) soulignèrent par contre la continuité de sa pensée avec la tradition suisse de l'éducation populaire. Hanns Peter Holl (1985) interpréta la production de l'écrivain de l'Emmental comme une réponse aux crises de la modernisation. Dans Jeremias Gotthelf – der «Dichter des Hauses» (1994), Werner Hahl souligna les racines chrétiennes et républicaines de sa notion d'«ordre de la maison» qui le distinguaient de la réaction spirituelle. En 2012, la Forschungsstelle Jeremias Gotthelf, centre de recherches interdisciplinaires de l'Université de Berne, initia la publication de l'édition critique de ses œuvres complètes.
Sources et bibliographie
- Gotthelf, Jeremias: Sämtliche Werke in 24 Bänden [und 18 Ergänzungsbänden], éd. par Rudolf Hunziker, Hans Bloesch en collaboration avec la famille Bitzius et avec le soutien du canton de Berne, 1911-1977.
- Gotthelf, Jeremias: Historisch-kritische Gesamtausgabe, éd. par Barbara Mahlmann-Bauer, Christian von Zimmermann, 2012-.
- Archives de l'Etat de Berne, Berne, partie lettres officielles.
- Bibliothèque de la Bourgeoisie de Berne, Berne, Nachlass Jeremias Gotthelf, manuscrits d'une partie des œuvres et de la correspondance.
- Pfarrarchiv Lützelflüh, Lützelflüh, partie lettres officielles.
- Manuel, Carl: Albert Bitzius (Jeremias Gotthelf). Sein Leben und seine Schriften, 1857.
- Muret, Gabriel: Jérémie Gotthelf. Sa vie et ses œuvres, 1913.
- Muschg, Walter: Gotthelf. Die Geheimnisse des Erzählers, 1931 (19672).
- Günther, Werner: Der ewige Gotthelf, 1934.
- Marti-Glanzmann, Walter: «Jeremias Gotthelf als Schulkommissär, 1835-1844», in: Burgdorfer Jahrbuch, 15, 1948, pp. 11-84; Burgdorfer Jahrbuch, 16, 1949, pp. 7-66.
- Menapace, Luigi: Jeremias Gotthelf. Uno scrittore a specchio della sua terra, 1949.
- Fehr, Karl: Das Bild des Menschen bei Jeremias Gotthelf, 1953.
- Waidson, Herbert Morgan: Jeremias Gotthelf. An Introduction to the Swiss Novelist, 1953.
- Martorelli, Gisela: Bibliographie zu Jeremias Gotthelf (Albert Bitzius 1797-1854), 1977.
- Cimaz, Pierre: Jeremias Gotthelf (1797-1854). Le romancier et son temps, 1979 (allemand 1998).
- Hahl, Werner: «Jeremias Gotthelf und der Rechtsstaat. Dichtung im Kontext der Rechts- und Verfassungsgeschichte am Beispiel der "Erlebnisse eines Schuldenbauers"», in: Internationales Archiv für Sozialgeschichte der deutschen Literatur, 4, 1979, pp. 68-99.
- Sengle, Friedrich: «Albert Bitzius, Pseud. Jeremias Gotthelf (1797-1854)», in: Biedermeierzeit, vol. 3, 1980, pp. 888-1127.
- Juker, Bee; Martorelli, Gisela: Jeremias Gotthelf 1797-1854 (Albert Bitzius). Bibliographie 1830-1975. Gotthelfs Werk, Literatur über Gotthelf, 1983.
- Holl, Hanns Peter: Gotthelf im Zeitgeflecht. Bauernleben, industrielle Revolution und Liberalismus in seinen Romanen, 1985.
- Holl, Hanns Peter: Jeremias Gotthelf. Leben, Werk, Zeit, 1988.
- Knellwolf, Ulrich: Gleichnis und allgemeines Priestertum. Zum Verhältnis von Predigtamt und erzählendem Werk bei Jeremias Gotthelf, 1990.
- Hahl, Werner: Jeremias Gotthelf – der «Dichter des Hauses». Die christliche Familie als literarisches Modell der Gesellschaft, 1994.
- Pape, Walter; Thomke, Hellmut; Tschopp, Silvia Serena (éd.): Erzählkunst und Volkserziehung. Das literarische Werk des Jeremias Gotthelf. Mit einer Gotthelf-Bibliographie, 1999.
- Mahlmann-Bauer, Barbara; Zimmermann, Christian von; Zwahlen, Sara Margarita (éd.): Jeremias Gotthelf, der Querdenker und Zeitkritiker, 2006.
- Lauener, Michael: Jeremias Gotthelf – Prediger gegen den Rechtsstaat, 2011.
- Derron, Marianne; Zimmermann, Christian von (éd.): Jeremias Gotthelf. Neue Studien, 2014.
- Stuber, Martin; Gerber-Visser, Gerrendina; Derron, Marianne (éd.): ... wie zu Gotthelfs Zeiten?, 2014 (Berner Zeitschrift für Geschichte, 76/4).
- Heiniger, Manuela: Der mündige Bürger. Politische Anthropologie in Jeremias Gotthelfs "Bildern und Sagen aus der Schweiz", 2015.
Variante(s) | Jeremias Gotthelf (pseudonyme)
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Appartenance familiale | |
Dates biographiques | ∗︎ 4.10.1797 ✝︎ 22.10.1854 1797-10-041854-10-22 |