
Vers 855, un 27.5 après 912 . T. accomplit sa formation à l'abbaye de Saint-Gall à l'époque où Grimald (872) était abbé. Il prononça ses vœux vers 873 et contribua notablement à l'épanouissement du couvent au temps de son apogée (fin du IXe s.), sous les abbés Hartmut, Bernhard et Salomon III. Attesté comme cellérier et hospitalier, il s'occupa donc aussi bien de l'économat que de l'accueil des élèves du couvent, des pèlerins et des pauvres. D'après ce que relate Ekkehard IV dans son histoire de l'abbaye, T. maîtrisait la technique des instruments à cordes et à vent, possédait une voix claire, enseignait la musique à des fils de familles nobles et faisait preuve de dons artistiques extraordinaires. Il sculpta par exemple les planches d'ivoire de l'Evangelium longum (Cod. Sang. 53), grava ou cisela des plaques en métal (auj. perdues) pour des églises de Constance, Mayence et Metz; il déploya aussi des talents de peintre. En étudiant ses sculptures sur ivoire, les chercheurs ont prouvé la véracité des affirmations d'Ekkehard IV. T. est célèbre aussi comme compositeur de tropes et d'hymnes d'après des textes bibliques. Six des tropes en latin qu'il a composés sont conservés et ont apparemment été largement diffusés; le plus connu est le trope de Noël Hodie cantandus est nobis puer. Aucun de ses poèmes en allemand n'est gardé (même sous forme de résumé). Comme T. était éloquent et doté d'une nature robuste, il entreprit aussi des voyages d'affaires et fut chargé de missions par son couvent. D'après Ekkehard IV, T., tout comme Ratpert, adopta une position critique face à l'abbé-évêque Salomon III et s'opposa à lui. En tant que tel, il fut l'un des défenseurs - victorieux à long terme - de l'indépendance de l'abbaye face à l'évêque de Constance.