
vers 1595 à Escholzmatt, 7.7.1653 à Sursee, cath., d'Escholzmatt. Fils de NN, aubergiste. 1630 Maria Studer, fille d'un paysan. Au service de Savoie sous les ordres du capitaine Gilg Fleckenstein (1616-1621). S. travailla avec son père dans l'auberge d'Escholzmatt (1625-1630), puis s'établit à Entlebuch (1631/1632), où il tint l'auberge des Drei Könige (1638-1639), avant de revenir à Escholzmatt en 1642. En 1630 et 1640, il fut condamné à des amendes et plus tard à d'autres peines par les autorités lucernoises pour avoir illégalement recruté des soldats. S. vivait probablement d'un modeste commerce de bétail et de fromage, ainsi que d'un peu d'agriculture. S. fut l'un des chefs rebelles de l'Entlebuch lors de la guerre des Paysans de 1653, mais contrairement aux autres, tel Hans Emmenegger, paysan aisé et banneret, il n'appartenait pas à l'élite économique de la vallée. Orateur populaire doté d'un grand charisme, il ne participa pas directement aux négociations des gens de l'Entlebuch. Préférant l'action aux discours, S. se trouva partout où s'accomplissaient des actes symboliques de rébellion et où l'on en venait aux mains: il conduisit notamment le premier défilé aux massues (Knüppelumzug, février 1653), avec Grosshans Krummenacher et Polei Christen, et apparut aux côtés des Trois Tell lors du serment de fidélité de l'Entlebuch (mars 1653). Comme chef militaire, il fit preuve d'habileté pour trouver des positions retranchées. En juin 1653, il affronta les troupes bernoises à Schüpfheim. Bien que le Grand Conseil eût déjà prononcé sa condamnation à mort, les autorités lucernoises tentèrent, sous la torture, de le convaincre de sorcellerie, afin de briser sa personnalité charismatique. Il fut décapité à l'épée et mourut sans ressources.