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Maienfeldseigneurie

Ancienne seigneurie appartenant en commun aux III Ligues grisonnes. Appelée aussi Bündner Herrschaft, elle comprenait les communes de M., Fläsch, Malans et Jenins. Aujourd'hui, la "région de M." est un label touristique. Au XIIIe s., les barons de Vaz installèrent un bailli, précurseur du tribunal de M. Au bas Moyen Age, à la suite de ventes et d'héritages, il se forma deux basses juridictions: M.-Fläsch (siège: château de M.) d'une part, Malans (château de Klingenhorn) et Jenins (Neu-Aspermont) d'autre part. Les détenteurs de la première (ou leurs baillis) exerçaient aussi la haute justice sur l'ensemble; ce furent successivement les von Aspermont dès le milieu du XIIIe s., le chevalier Hartmann II Meier von Windegg (1342-1355), les comtes de Toggenbourg (1355-1436) et les barons de Brandis-Aarbourg (1437-1509). En 1436, la seigneurie de M. adhéra à la Ligue des Dix-Juridictions. En 1475, les seigneurs de Brandis conclurent, pour eux-mêmes et leurs sujets, une alliance avec l'évêché de Coire et la Ligue de la Maison-Dieu. En 1499, ils combattirent aux côtés de l'Autriche, dont la défaite entraîna leur perte: en raison de difficultés financières, ils durent céder la seigneurie. L'empereur Maximilien Ier se montra intéressé, mais renonça à cause de l'agitation suscitée aux Grisons par son projet. Les héritiers vendirent en 1509 aux III Ligues, qui furent investies de la haute juridiction par Maximilien en 1510. Les basses juridictions de M.-Fläsch et de Malans-Jenins subsistèrent, de même que le statut de membre de la Ligue des Dix-Juridictions. Les gens de la seigneurie étaient donc à la fois seigneurs et sujets. Les III Ligues installèrent au château de Brandis un bailli qui exerçait les droits de souveraineté. Ce bailli était choisi tous les deux ans parmi trois candidats présentés à tour de rôle par l'une des ligues; avant 1533, il ne pouvait pas être originaire de la seigneurie (juridiction). Le bailliage fut temporairement affermé. La haute cour se composait de vingt et un conseillers et juges, ainsi que de jurés provenant des juridictions; elle siégeait sous la présidence du bailli des Ligues ou du bailli de la ville de M. Accompagné de deux juges, celui-ci exerçait aussi la fonction de juge d'appel pour les affaires civiles. Fait inhabituel, les deux juridictions possédaient un consistoire commun. Les droits de basse justice à Malans-Jenins restèrent d'abord aux mains des détenteurs du château de Neu-Aspermont, à savoir les Schlandersberg, les Beroldingen (dès 1523) et les Marmels (dès 1526). Ils furent rachetés par les III Ligues en 1536 et Jenins fit l'acquisition du château fort de Neu-Aspermont. La seigneurie de M. devint en 1803 une haute juridiction du canton des Grisons, avec quatre communes, puis en 1851 un cercle du district d'Unterlandquart (du district de Landquart depuis 2001).

Sources et bibliographie

  • P. Gillardon, Geschichte des Zehngerichtenbundes, 1936
  • R. Schwarz, Die Gerichtsorganisation des Kantons Graubünden von 1803 bis zur Gegenwart, 1947, 128-132
  • P. Donatsch, Malans, 21981, 83-110
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Suggestion de citation

Adolf Collenberg: "Maienfeld (seigneurie)", in: Dictionnaire historique de la Suisse (DHS), version du 22.10.2009, traduit de l’allemand. Online: https://hls-dhs-dss.ch/fr/articles/015287/2009-10-22/, consulté le 13.04.2024.