Combat armé entre deux personnes pour obtenir réparation, le duel a lieu devant témoins et obéit à des règles traditionnelles. Forme ritualisée de justice privée, il contournait le monopole de la violence physique légitime de l'Etat. C'est pourquoi il fut interdit (Droit pénal).
Au Moyen Age, le duel judiciaire servait de preuve juridique. Le Plaid de Lausanne (1362) lui consacre plusieurs articles. Othon III de Grandson, en 1397, en est l'une des victimes les plus fameuses. Le duel devint pratique courante au XVIIe siècle en Europe, essentiellement chez les nobles et les officiers militaires ou civils. Dans les milieux dirigeants, un homme ne pouvait pas refuser de se battre. En Suisse, le duel est moins utilisé qu'ailleurs pour régler les affaires d'honneur. Berne dut cependant l'interdire en 1651.
Seul le combat au sabre, appelé Mensur en allemand, se répandit à partir des années 1840 dans le milieu des sociétés d'étudiants. Dans les sociétés «battantes», comme l'Helvétia, il s'agissait le plus souvent, dès le dernier tiers du XIXe siècle, de Bestimmungsmensuren, qui ne servaient pas à réparer une offense, mais constituaient des exercices d'escrime. La majorité des sociétés «battantes» se trouvait en Suisse alémanique. La Suisse romande en comptait quelques-unes, le Tessin aucune. Les deux adversaires étaient désignés à l'avance par les dirigeants de la société. Le but était d'acquérir ou de prouver une certaine forme de virilité. Le duel était expressément interdit par la plupart des codes pénaux cantonaux du XIXe siècle. Il fit l'objet de vifs débats vers 1900 chez les Zofingiens zurichois, qui avaient obtenu une sorte de statut d'impunité à cet égard, et dans plusieurs autres sociétés d'étudiants. Le Code pénal suisse de 1937 classa le duel parmi les infractions contre la vie et l'intégrité corporelle, mais sans le définir, si bien que les étudiants duellistes n'étaient généralement pas condamnés. Les dispositions relatives au duel ont été abrogées lors d'une modification du Code pénal en 1989.