PierreSpicre

vers 1435-1440 à Dijon, vers 1478 à Dijon. Fils de Guillaume, peintre verrier. Cité dès 1470, S. s'est probablement formé à Dijon où il travailla longtemps dans l'atelier familial. Passé maître en 1477 seulement, à la mort de son père qu'il avait sûrement déjà remplacé lorsque celui-ci, malade, avait renoncé à sa charge de verrier du duc de Bourgogne (1468). La seule œuvre documentée qui donne une idée du style de S. est la tenture de la Vie de la Vierge, dans l'église collégiale de Beaune, tissée vers 1500 d'après des cartons commandés en 1474. On lui a donné le décor de la chapelle Saint-Léger dans la même église où on sait qu'il a figuré, sur un "tableau", le cardinal Jean Rolin. D'autres peintures ainsi que des livres enluminés lui ont été attribués en Bourgogne. Le 4 mars 1473, S. est à Lausanne où il reçoit la commande des volets peints du retable d'argent de la cathédrale pour 50 écus de Savoie. Cette œuvre somptueuse fut détruite à la Réforme. La partie centrale, large de 3 m 10 et pesant plus de 260 marcs de métal fin, en partie financée grâce aux legs de l'évêque Georges de Saluces, avait été exécutée à Dijon à partir de 1469 par l'orfèvre Charles Humbelot. Le travail de S. en Pays de Vaud trouve peut-être un reflet dans les peintures murales commandées par l'évêque Benoît de Montferrand (1476-1491) au château Saint-Maire à Lausanne; par leur technique à l'huile et leur forme, elles évoquent la Bourgogne. L'attribution de cet ouvrage à S. est cependant douteuse du point de vue du style et implique que l'artiste soit revenu en Pays de Vaud vers la fin de sa vie, dans une période troublée, immédiatement après l'arrivée du nouveau prélat à Lausanne en avril 1477.