Apparues localement sous divers noms dès les années 1860, plus stables dès les années 1880, les unions ouvrières furent entre 1900 et 1914 les plus importantes organisations du mouvement ouvrier suisse. Elles comptaient en 1908 environ 90 000 membres dans une soixantaine de localités. Les syndicats, où les étrangers étaient nombreux, et les organisations socialistes, où dominaient les Suisses, en formaient le noyau, toujours plus influent. Les premiers s'engageaient avant tout dans les conflits du travail, les secondes dans la participation politique, ce qui créa des tensions, surtout dans des cas de grèves réprimées par la police ou l'armée. Comme, en outre, les unions ouvrières concurrençaient les syndicats, toujours plus prépondérants, l'USS et le PS se partagèrent plus clairement, après 1900, les fonctions syndicales et politiques. Les unions ouvrières connurent un dernier essor lors de la grève générale de 1918 et tentèrent de créer une union suisse. Mais elles perdirent leur influence dans les années 1920 au profit des cartels syndicaux et des sections du PS.
Carte postale datée de 1902, avec des salutations de la fête campagnarde de l'Union ouvrière de Saint-Gall (Gretler's Panoptikum zur Sozialgeschichte, Zurich).
Sources et bibliographie
- B. Degen, Richtungskämpfe im Schweizerischen Gewerkschaftsbund 1918-1924, 1980
- Gruner, Arbeiterschaft, 2
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