Famille comtale de la Haute-Alsace, en allemand von Pfirt, branche des comtes de Montbéliard; elle porte parfois le nom de ses seigneuries de Florimont (après le milieu du XIIIe s.) et de Rougemont (depuis 1305). Apparentée aux barons d'Eguisheim et de Klingen, aux ducs de Zähringen et de Bourgogne, à la maison de Habsbourg-Autriche, cette famille fonda de nombreux couvents et villes en Alsace (Saint-Morand, Thann, Altkirch, Feldbach, Ferrette). Après l'extinction des comtes de Soyhières, elle conduisit des défrichements dans la région de Delémont.
La généalogie de la famille a été établie pour sept générations: Frédéric, mentionné de 1103 à env. 1160, prit le nom de F. en 1125. Son petit-fils Frédéric tenta des agrandissements territoriaux qui entraînèrent des conflits avec les évêques de Strasbourg et de Bâle et avec l'abbaye alsacienne de Murbach. Il fut assassiné par son fils Ulrich en 1233/1234. Celui-ci céda en 1271 presque toute sa seigneurie, ainsi que les châteaux forts alsaciens de Soyhières, Blochmont et Löwenburg à l'évêque de Bâle, qui les lui remit en fief. Son fils Thiébaut dut subir la politique territoriale des Habsbourg: il se soumit en 1288 à Rodolphe Ier, fut nommé bailli de Haute-Alsace en 1297, mais fut destitué par Albert II en 1298. La famille s'éteignit dans les mâles avec Ulrich (1324), vassal des Habsbourg qu'il avait soutenus contre Louis de Bavière.