Famille de la ville de Berne, appartenant à la corporation des Tanneurs et, par un rameau illégitime du XVIIIe s., à celle du Singe. En 1806, elle adopta la particule, en vertu d'un décret de 1783. Au XVe s, divers S. étaient bourgeois de Berne. Hans, ancêtre de la famille, est mentionné pour la première fois en 1472 en tant que membre du Grand Conseil. Son fils Peter (->) parvint jusqu'à la charge de banneret des Tanneurs. Après avoir donné plusieurs membres du Petit Conseil, la famille se divisa vers 1600 en sept branches avec les fils du banneret et trésorier du Pays romand Abraham (->), devenant aux XVIIe et XVIIIe s l'une des familles les plus nombreuses du patriciat bernois. De ce fait bien présente au Grand Conseil, elle eut constamment un représentant au Petit Conseil, où Vinzenz (->) siégea comme banneret, son fils du même nom (->) et Beat Ludwig (->) comme trésoriers du Pays romand. Aux XVIIIe et XIXe s, quelques S. firent carrière au service étranger, s'élevant jusqu'aux grades de colonel et général, notamment Johann Rudolf (->), Karl (->) et Adam Emanuel Carl (1807-1890) au service de Hollande, Niklaus Ludwig (->) et Alexander Carl (1825-1901) en Russie. La baronnie de Belp et la seigneurie de Toffen, au XVIIe s., les seigneuries de Bümpliz, Gümligen et Jegenstorf, au XVIIIe s., figuraient parmi les principales possessions des S. Les domaines de Gümligen et Jegenstorf leur appartenaient encore dans la première moitié du XXe s. Après 1831, ils se retirèrent de la politique au profit du commerce, de la banque ou des professions libérales, se rapprochant ainsi de la bourgeoisie montante, comme le montrent aussi les mariages conclus au-delà du cercle traditionnel du patriciat bernois. Plusieurs membres des deux branches encore existantes s'établirent aux Pays-Bas et, comme commerçants et grands propriétaires terriens, à Java.