
Famille de notables, bourgeoise d'Ilanz, passée à la Réforme au XVIe s. Le premier représentant connu est Haennes, bourgeois d'Ilanz, cité en 1397. Les S. étaient forgerons à Ilanz. En 1544, après avoir servi comme capitaine dans les troupes impériales, maître Jacob reçut de Charles Quint le titre von Grüneck (d'après le nom d'un château fort proche d'Ilanz). Son fils Hans Jakob obtint, pour lui et ses trois frères, la confirmation du titre de noblesse et des armoiries de l'archiduc Ferdinand d'Autriche (1583) et fit construire la demeure seigneuriale de l'Obertor. Sa descendance a donné des hommes d'Etat, des savants et des militaires, tels Jacob (->), homme politique, Caspar (->), juriste et diplomate, et Christoffel (->), officier supérieur. D'autres S. occupèrent des charges, pas uniquement locales, notamment en Valteline. Le fils de Jacob, Wilhelm, auteur de Problemata philosophica miscellanea, fut professeur à l'académie de Genève en 1629. Les S. possédaient vers 1700 à Ilanz la Casa Carniec (auj. Musée régional de la Surselva) et la Casa Gronda, somptueux édifice baroque muni d'une tour, construite par Johann Anton (1643-1680) en 1677. Le service étranger et les pensions assuraient à la famille ses revenus, de même que ses terres qui, au XVIe s., s'étendaient jusque dans la région du col du Splügen. Plusieurs S. se firent les défenseurs des protestants de la Surselva. Soutenue par Zurich et par Berne, la reconstruction de l'enceinte et des portes d'Ilanz, à laquelle les S. donnèrent une vigoureuse impulsion en 1717, fut perçue comme un symbole de protection pour la minorité protestante qui se sentait menacée. Les S. s'éteignirent à Ilanz en 1738, tandis que d'autres branches étaient établies à Degen, Mon, Ftan, Malans et Coire. De la branche catholique est issu Georg (->), évêque de Coire.