
17.1.1645 à Brugg, 9.10.1736 à Berne, prot., de Berne. Fils de Hans Jakob, peintre, du Petit Conseil, marguillier et juge consistorial, et de Verena Rüeff. 1675 Johanna Maria Ernst. En 1661, D. s'établit à Berne, où il vécut probablement auprès de son oncle Abraham (->), grâce auquel il rencontra le peintre Albrecht Kauw. Compagnon de la corporation du Sauvage (1674), il en devint prévôt en 1680 et y occupa dès 1690 la fonction de trésorier durant presque une décennie. Sa participation au mouvement piétiste l'obligea à prêter le serment d'association pour obtenir le droit de bourgeoisie de la ville de Berne (1700). D. était issu d'une grande famille d'artistes de Brugg. Sa carrière débuta par des dessins qui servirent de modèles à Albrecht Kauw pour l'illustration du livre des bailliages, pouvoirs et familles bernois (Berner Aemter-, Regiments- und Geschlechterbuch) de Viktor von Erlach (1669). Peintre indépendant vers 1670, il réalisa des portraits de jeunes patriciens, notamment des familles d'Erlach et de Wattenwyl. Il devint bientôt le premier portraitiste de ce milieu. L'expérience acquise l'autorisa à se libérer d'une représentation stricte de la réalité. Son tableau de la commission de la bibliothèque (Bibliothekskommission, 1696-1697), où personnages et décor sont minutieusement rendus, reste l'un des portraits de groupe les plus importants de la peinture suisse du XVIIe s. Dans la dernière décennie du siècle, D. peignit en outre de nombreuses vues de Berne en variant les angles d'observation. Il réussit, dans la production courante de tableaux de villes, identifiables par leur plus grande fidélité aux détails, à donner à ses toiles le caractère ample et panoramique de la peinture de paysage. Comme peintre de natures mortes, il poursuivit la tradition d'Albrecht Kauw et de Joseph Plepp, surtout dans le cycle des quatre saisons, louange à la vie champêtre et à la bénédiction des récoltes, qui gagne en contenu allégorique.