Les deux maladies infectieuses que sont le typhus, ou typhus exanthématique (en allemand Fleckfieber ou Flecktyphus), et la fièvre typhoïde, ou typhus abdominal (en allemand Bauchtyphus ou Typhus), étaient souvent confondues autrefois. Le symptôme commun aux deux infections, qui présentent une évolution analogue et peuvent entraîner la mort si elles ne sont pas traitées, est un état d'abattement (du grec typhos, stupeur).
Le typhus exanthématique est provoqué par des bactéries de type Rickettsia prowazekii, transmises par des poux de corps. La maladie touche surtout des personnes vivant dans la promiscuité et dans de mauvaises conditions d'hygiène. Il y eut probablement plusieurs épidémies de typhus en Suisse au début de l'époque moderne. Pendant la campagne de Russie de Napoléon (1812), où plus de 90% des soldats de la Grande Armée moururent, une grande partie succomba probablement au typhus exanthématique. L'amélioration des conditions d'hygiène fit reculer cette maladie en Europe.
Le typhus abdominal est provoqué par des salmonelles (Salmonella typhi et Salmonella paratyphi) et se manifeste le plus souvent par des diarrhées. Il se transmet surtout par de l'eau et des aliments contaminés. Ni une infection précoce ni la vaccination ne donnent une immunité définitive; 2-5% des gens atteints sont des porteurs sains. Malgré les problèmes de méthode que pose le diagnostic rétrospectif, on peut dire que jusque vers 1905, le nombre de cas connut des fluctuations importantes et qu'il diminua ensuite de manière continue. Pendant la Deuxième Guerre mondiale, il y eut une fois encore de nombreux cas en Suisse. En 1947, un antibiotique efficace fut développé, le chloramphénicol, mais il ne tarda pas à susciter des résistances. En 1963, une épidémie fit trois morts à Zermatt, plusieurs centaines de personnes durent être hospitalisées et l'image de la Suisse propre en souffrit durablement. C'est en 1987 qu'une personne décéda pour la dernière fois en Suisse, où, en 2008, la typhoïde touchait moins d'un individu sur 100'000. Selon l'Organisation mondiale de la santé, plus de 17 millions de personnes contractent la maladie chaque année dans le monde (environ 600'000 morts).