17.4.1746 à Saint-Sulpice (NE), 30.3.1813 à Neuchâtel, protestant, de Saint-Sulpice. Commandant du régiment Meuron au service de Hollande puis d’Angleterre, gouverneur militaire de Ceylan et lieutenant-général de l’armée britannique.
Pierre-Frédéric de Meuron était le fils de Théodore de Meuron, chamoiseur, marchand et capitaine de la milice du Val-de-Travers, et d'Elisabeth Dubois de Dunilac, ainsi que le frère de Charles-Daniel de Meuron. En 1776, il épousa Anne-Françoise Roux, issue d’une famille vaudoise aisée, fille de l’avocat Jean-Etienne Roux. Le couple eut deux enfants (Octavie et Charles-Gustave de Meuron) et se sépara de fait en 1804.
Meuron fit un apprentissage de commerce à Neuchâtel, où il travailla en 1768 chez son parent Félix-Henry Meuron, marchand drapier. Il fut justicier et major de la milice du Val-de-Travers. En 1781, il intégra le régiment Meuron, que son frère Charles-Daniel de Meuron avait constitué la même année pour le compte de la Compagnie hollandaise des Indes orientales (service étranger). Lorsque le régiment fut déplacé au cap de Bonne-Espérance (Afrique du Sud) en 1783, Meuron resta d'abord en Europe et s'occupa de la levée de nouvelles recrues (entrepreneurs militaires). En 1786, il succéda à son frère en tant que commandant (colonel); Charles-Daniel de Meuron rentra en Suisse, mais resta propriétaire du régiment.
En 1787-1788, la Compagnie hollandaise des Indes orientales transféra le régiment à Ceylan (Sri Lanka) où, sous le commandement de Pierre-Frédéric de Meuron, il devait défendre l'île contre d’autres puissances coloniales et surveiller la lucrative récolte de cannelle (colonialisme, commerce maritime). Ainsi, en 1791, 120 soldats du régiment accompagnés de 180 soldats malais, 400 marins indiens et 500 porteurs, entreprirent une campagne dans la province de Sabaragamuwa, après que le royaume voisin de Kandy eut rassemblé ses troupes à la frontière et semblait menacer la récolte de cannelle. Le mauvais temps obligea toutefois Meuron à mettre un terme à son avancée au bout de quatre jours seulement. En 1793, deux de ses compagnies appuyèrent les alliés anglais dans la consolidation de leur position après leur récente conquête de la ville de Pondichéry, au sud de l'Inde. Durant son engagement au service de la Compagnie hollandaise des Indes orientales, Meuron entretint de bonnes relations avec Willem Jacob van de Graaff, gouverneur néerlandais de Ceylan de 1785 à 1794, qui lui céda un grand terrain au sud de Colombo. Meuron y fit planter quelque 4800 caféiers (café), des cocotiers ainsi que 250 poivriers et y exploita une raffinerie de sucre.
Même après que son frère eut transféré le régiment au service d’Angleterre en 1795, Meuron en resta le commandant et fut promu brigadier-général. La Compagnie britannique des Indes orientales partagea le régiment entre les garnisons de Vellore, Tripassor et Pondamallée dans le sud de l'Inde. De 1797 à 1798, Meuron exerça la fonction de gouverneur militaire de Ceylan et dirigea le Committee for Investigating the state of the revenue, and other important matters on the island of Ceylon, qui fut mis en place pour inspecter les recettes de l'île et faire des propositions sur sa gestion future. Sa demande de commander personnellement les troupes de son régiment engagées en 1799 dans la quatrième guerre de Mysore, mettant en conflit ce royaume du sud de l'Inde et l'Empire britannique, ne lui fut pas accordée. En lieu et place, l'armée britannique le nomma officier commandant de Vellore. Vers la fin de l'année 1799, il reprit le commandement du régiment, qui participa encore à plusieurs campagnes dans le sud de l'Inde jusqu'en 1806. Lui-même était retourné en Europe en 1801 pour se consacrer à ses tâches d’administrateur du régiment.
De santé fragile, Meuron fit par la suite de nombreux séjours de convalescence à Cottendart près de Colombier et à Neuchâtel. L'armée britannique le promut au grade de lieutenant-général en 1805. Officiellement démobilisé en 1812, il retourna définitivement à Neuchâtel, où il mourut l'année suivante. Après son décès, le régiment Meuron servit encore, notamment dans la Péninsule ibérique et en Amérique du Nord britannique, jusqu'à son licenciement en 1816.