
On entend par zoophilie l'attirance érotique ou les pratiques sexuelles orientées vers des animaux. Ce terme scientifique, utilisé en psychopathologie, en botanique et en droit, a remplacé les concepts de sodomie (dans son sens ancien) et de bestialité. L'Eglise médiévale appelait sodomie toutes les pratiques sexuelles qui ne servaient pas à la procréation, y compris l'homosexualité, les relations orales ou anales et la masturbation. Au Moyen Age et à l'époque moderne, on considérait, en se fondant sur les lois mosaïques de l'Ancien Testament, les relations avec des animaux comme une hérésie méritant le bûcher; en général, on brûlait à la fois l'auteur et la victime. Des cas de sodomie, surtout avec des vaches et des chiens, apparaissent régulièrement dans les sources judiciaires suisses de ces époques; tous les groupes de la population sont touchés. On ignore, surtout pour l'époque moderne, s'il s'agit toujours et uniquement d'aveux obtenus sous la torture. Dès le Moyen Age, l'accusation de sodomie s'emploie pour calomnier ou pour marginaliser et se démarquer. Au XVe s., Kuhgyher (baiseur de vaches) était une injure favorite envers les Confédérés. Pendant la Réforme, protestants et catholiques se traitaient mutuellement de baiseurs de vaches, d'ânes ou de porcs. Les procès pour zoophilie furent relativement fréquents aussi aux XIXe et XXe s. En Suisse, les coupables étaient condamnés à une amende ou à une peine de prison; mais on estima de plus en plus que leur cas relevait de la pathologie sexuelle. Dès 1942, les pratiques zoophiles ne furent plus punissables; en revanche, leur représentation pornographique le resta. Elles le sont à nouveau au sens de la loi entrée en vigueur en 2008 sur la protection des animaux, en tant que mauvais traitements poursuivis d'office, mais ne sont guère sanctionnées.