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LouisFavre

Portrait de Louis Favre. Lithographie no 571 de 1907 tirée de l'Album national suisse, Zurich, Orell Füssli, 1888-1907 (Bibliothèque nationale suisse, Berne).
Portrait de Louis Favre. Lithographie no 571 de 1907 tirée de l'Album national suisse, Zurich, Orell Füssli, 1888-1907 (Bibliothèque nationale suisse, Berne).

28.1.1826 à Chêne-Thônex, 19.7.1879 à Göschenen, cath., de Genève. Fils de Claude, maître charpentier, et de Péronne Chevalier. 1849 Caroline Eugénie Rondeau. Quittant l'atelier de son père en 1845, F. est reçu compagnon charpentier en mars 1846 à Neuilly-sur-Marne près de Paris. Il suit des cours d'architecture et se forme en autodidacte comme ingénieur. Il collabore avec Jean-Daniel Colladon, ingénieur des chemins de fer, aux travaux de la compagnie Paris-Lyon à Charenton (1846-1851), sur la ligne de Montbart à Dijon (1852-1853), la gare de Vaise à Lyon (1854), la ligne d'Augné (Jura) avec tunnel dans les marnes (1855), l'allongement du tunnel du Crédo (Ain) de la ligne Lyon-Genève (1856-1858), puis aux tunnels de Grandvaux et de la Cornallaz (Chexbres) de la ligne Lausanne-Fribourg (1858-1860). Après celles de Seyssel (Ain), F. achète en 1863 les carrières de Saint-Paul-Trois-Châteaux (Drôme) au baron Henri du Bord, avec qui il développe leur exploitation mécanique. Il les revend en 1878 à la Société des carrières du Midi à Lyon. De 1863 à 1865, il fait construire pour Henri du Bord l'hôtel de la Paix à Genève, où il achète le domaine du Plongeon en 1865, et travaille en France sur la ligne de Chagny à Nevers, au tunnel du Creuzot ainsi qu'à la dérivation des eaux de la Vanne à Paris. Promettant une réalisation en huit ans, F. gagne le concours pour le percement du tunnel du Saint-Gothard lancé en 1871. Les travaux débutent le 13 septembre au sud et le 24 octobre 1872 au nord. Ils se heurtent à des problèmes techniques imprévisibles, liés à la nature du sol, que les systèmes de compression et de perforation inventés par des ingénieurs genevois ne suffisent pas à surmonter. Les conditions financières auxquelles F. est soumis sont draconiennes. Il meurt sur le chantier sept mois avant le percement du dernier tronçon. Le tunnel n'est ouvert que le 1er janvier 1882, dépassement de délai dont profitera la compagnie du Gothard pour attaquer les héritiers de F. en justice.

Le décès de Louis Favre dans le tunnel du Gothard le 19 juillet 1879. Xylographie (Bibliothèque de Genève).
Le décès de Louis Favre dans le tunnel du Gothard le 19 juillet 1879. Xylographie (Bibliothèque de Genève). […]

Sources et bibliographie

  • Fonds Colladon, BPUG
  • Notaire Théodore Louis Antoine Audéoud 1880-1881, AEG
  • B. Lescaze, éd., Louis Favre. Deux écrits, 1979
  • K. Kuoni, Der Bau des Gotthard-Eisenbahntunnels in wirtschaftlicher, politischer und sozialer Hinsicht, 1996
Liens
Notices d'autorité
GND
VIAF

Suggestion de citation

Catherine Courtiau: "Favre, Louis", in: Dictionnaire historique de la Suisse (DHS), version du 11.11.2024. Online: https://hls-dhs-dss.ch/fr/articles/030002/2024-11-11/, consulté le 11.12.2024.