*5.4.1942 à Martigny, catholique, de Martigny. Avocat, notaire, politicien valaisan, membre du Parti radical-démocratique, président de la commune de Martigny, conseiller national, conseiller fédéral.

Fils d’Henri Couchepin et d’Andrée née Spagnoli, Pascal Couchepin est le troisième enfant d’une fratrie de quatre. Il grandit dans un environnement empreint de politique. La famille Couchepin, originaire de Delle, s’installa en Valais au milieu du XVIIIe siècle, à Saint-Maurice puis à Martigny. Dès leur naturalisation (1817), ses membres participèrent à la vie publique dans les rangs libéraux-radicaux, dans un canton dominé par les conservateurs, ainsi l'arrière-grand-père de Pascal Couchepin, Joseph Couchepin (1833-1899), député au Grand Conseil valaisan et juge à la cour d'appel, son grand-père Jules Couchepin, son grand-oncle Arthur Couchepin, son oncle Louis Couchepin et son cousin François Couchepin. Son père, avocat et notaire, major à l'état-major général, fut député au Grand Conseil valaisan et secrétaire de l’Union des industriels valaisans. Son frère, Jean-Jules Couchepin, fut avocat, divisionnaire, chef d’arme de l’artillerie et attaché militaire à Paris. En 1968, Pascal Couchepin épousa Brigitte Rendu, infirmière, fille de Charles Rendu, médecin à Paris, et de Thérèse née Granier. Le couple eut trois enfants, dont Anne-Laure Couchepin Vouilloz, élue à la présidence de la ville de Martigny en 2016.
Après avoir fréquenté l’école primaire à Martigny, puis le collège de Saint-Maurice (maturité classique en 1962), Pascal Couchepin étudia le droit à l’Université de Lausanne (licence en 1966). Il obtint le diplôme de notaire (1967) et le brevet valaisan d'avocat (1968) et, après une courte expérience dans une compagnie d’assurance, ouvrit une étude d’avocat à Martigny qu'il dirigea jusqu'à son élection au Conseil fédéral. Membre de plusieurs conseils d'administration (notamment Caves Orsat SA, TSA Telecom SA, Elektrowatt Holding), il assuma également la fonction de secrétaire de l’Union des industriels valaisans (1982-1998) et présida l’Association valaisanne en faveur des handicapés physiques et mentaux (1975-1998), ainsi que la Société suisse de la sclérose en plaque (1995-1998).
Membre du Parti radical-démocratique (PRD), élu conseiller communal (exécutif) à l'âge de 26 ans en 1968, Couchepin fut vice-président (1976-1983), puis président de la ville de Martigny (1984-1998), qu'il contribua à développer, en accueillant notamment dès 1991 l’institut Idiap, dédié à la recherche dans le domaine de l’intelligence artificielle, et en 1993 le siège du Groupe Mutuel Assurances. Au Conseil national, où il œuvra de 1979 à 1998, il fut membre de la commission de la science et de la recherche (1989-1996; dès 1991 appelée commission de la science, de l'éducation et de la culture; président de 1992 à 1996) et de la commission de l'économie et des redevances (1992-1998). En outre, il présida le groupe radical-démocratique des Chambres fédérales de 1989 à 1996. Après l’annonce de la démission de Jean-Pascal Delamuraz, le PRD présenta à sa succession deux candidats officiels, la Vaudoise Christiane Langenberger, alors conseillère nationale, et Pascal Couchepin, aux côtés desquels furent en lice également les autres radicaux Claude Frey, conseiller national neuchâtelois, et Gilles Petitpierre, ancien conseiller aux Etats genevois. Couchepin fut élu au Conseil fédéral le 11 mars 1998, au cinquième tour de scrutin, avec 146 voix (majorité absolue 120) contre 92 à son adversaire officielle.

Chef du Département fédéral de l’économie (DFE) de 1998 à fin 2002, Couchepin mit en œuvre une importante réforme de la politique agricole, la PA 2007 (suppression progressive du contingentement laitier, réglementation des importations de viande), malgré l'opposition d'une partie de la paysannerie. Il signa plusieurs accords de libre-échange, notamment avec le Mexique, la Jordanie, Singapour, et en 2000 mena avec succès la campagne populaire en faveur du premier paquet d’accords bilatéraux avec la Communauté européenne (CE, Union européenne, UE). En 2001, il présida la délégation suisse à la quatrième conférence de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) au Qatar (lancement du cycle de Doha). En 1999, il créa le Secrétariat d'Etat à l'économie (SECO). Dès 2003, devenu chef du Département fédéral de l’intérieur (DFI) après le départ de Ruth Dreifuss, Couchepin réforma l’assurance maladie (financement des hôpitaux, libéralisation des franchises et adaptation de la participation aux coûts, amélioration de la concurrence entre prestataires de soins) et, en 2007, s’opposa avec succès à l’initiative populaire réclamant une caisse maladie unique. Il mena à bien la réforme de l’assurance invalidité (AI, réduction du nombre de catégories de rentes, promotion de la réadaptation professionnelle). Son projet de relèvement de l'âge de la retraite à 67 ans créa la polémique et il échoua, en 2004, à faire passer la 11e révision de l'assurance vieillesse et survivants (AVS, âge de la retraite des femmes à 65 ans, hausse de la taxe sur la valeur ajoutée). Au plan de la formation, il créa en 2005, en fusionnant deux services, le Secrétariat d'Etat à l'éducation et à la recherche. Au plan de la politique culturelle, il instaura le Prix du cinéma suisse (1998) et promut la loi fédérale sur le transfert international des biens culturels (2003). Président de la Confédération en 2003 et en 2008, Couchepin coordonna avec succès lors de son second mandat les opérations de sauvetage de l’UBS, au bord de la faillite.
Couchepin annonça sa démission du Conseil fédéral en juin 2009 et s'investit dès lors auprès d'organismes d'intérêt général. Il présida la Fondation de l’Ecole suisse d’archéologie en Grèce (2009-2022) ainsi que la Fondation pour la Garde suisse pontificale au Vatican (2011-2018). Délégué de la Francophonie aux Jeux olympiques de 2010 à Vancouver, il fut aussi envoyé spécial dans les pays des Grands Lacs africains et, à ce titre, rapporteur en 2016 au Conseil de sécurité des Nations Unies (ONU). Au militaire, il fut capitaine d’infanterie de montagne. L'Université Saint-Esprit de Kaslik, au Liban, en 2009, et l'Université catholique de Taipeh, en 2010, lui décernèrent un doctorat honoris causa. La France le promut au grade d’officier de la Légion d’honneur en 2011.