Un ordinateur est un dispositif de calcul, propre à accomplir une multitude de tâches grâce à sa nature programmable et à sa capacité à traiter rapidement de grandes quantités de données. Il est à la base de la numérisation de tous les domaines de la vie (société numérique).
Appelé en anglais computer (calculateur), l’ordinateur (signifiant à l’origine "qui ordonne", "qui met en ordre") accomplit des opérations logiques et arithmétiques. Il se compose de circuits électroniques et d’éléments mécaniques (hardware). Un programme (appelé aussi logiciel ou software) transmet à l’ordinateur l’ordre dans lequel les opérations doivent être exécutées (séquence d’instructions) et quelles données doivent être utilisées. Pour ce faire, on recourt au système de numération binaire correspondant au caractère électronique de l’ordinateur.
Quatre caractéristiques fondamentales ont marqué l’évolution de l’ordinateur au cours de ses 70 ans d’histoire. A chaque étape de leur développement, les appareils devinrent, d’une part, de plus en plus petits (miniaturisation) et, d’autre part, de plus en plus performants (du transistor au semi-conducteur, en passant par le circuit intégré), améliorant sans cesse leurs capacités. Ensuite, les domaines utilisant l’ordinateur ne cessèrent d’augmenter: d’abord employé dans le monde scientifique, il s'imposa comme outil de travail dans tous les secteurs de l'économie, puis gagna la sphère privée. Il a révolutionné la conception des appareils et des machines de notre quotidien et était omniprésent à la fin des années 2010, du moins dans les sociétés industrielles. Enfin, chaque progrès fut synonyme de réorganisation de l'environnement informatique, affectant les systèmes d'exploitation, les programmes utilisés, la structure des bases de données et la forme des protocoles.
Les débuts de l’ordinateur remontent à la Deuxième Guerre mondiale, lorsque les calculateurs électroniques étaient utilisés pour déchiffrer des codes secrets et calculer des trajectoires. Dans l'après-guerre aux Etats-Unis et en Europe, ils servirent à résoudre des problèmes mathématiques (informatique). L’ordinateur fut rapidement employé par les entreprises pour ses capacités à résoudre certains problèmes, notamment dans le domaine de la comptabilité. Plus performant et disposant de nombreuses fonctions supplémentaires, il remplaça avantageusement les machines à cartes perforées traditionnelles.
Le premier ordinateur utilisé en Suisse fut le Zuse Z4, un calculateur électromécanique développé en Allemagne pendant la Deuxième Guerre mondiale. Amélioré après la guerre, il fut loué à l'institut de mathématiques appliquées de l'Ecole polytechnique fédérale de Zurich au début des années 1950. Ayant fait son entrée dans le monde des entreprises dès la fin des années 1950 (banques, PTT, CFF, Swissair, grandes sociétés chimiques et industrielles), l’ordinateur était principalement utilisé pour la comptabilité salariale, la gestion des stocks, la facturation et la gestion de compte et de portefeuille (informatisation). En Suisse, les fabricants d'ordinateurs américains étaient omniprésents, IBM détenant 60% du marché et Sperry-Univac 20%. Ils proposaient des séries d'appareils compatibles entre eux, possédant la même architecture, mais des niveaux de performance différents. Ainsi les tâches pouvaient être effectuées avec un seul programme fonctionnant sur plusieurs machines compatible. L’IBM System/360 fut la série la plus connue des années 1960 et 1970 (développé ensuite sous le nom de System/370).
Entre 1965 et 1980, l’ordinateur central fut sur le devant de la scène. Il effectuait plusieurs tâches simultanément, utilisant notamment des applications de dialogue servant à communiquer les ordres à la machine. Il avait besoin d’énormément d’espace: les grandes entreprises qui en possédaient les plaçaient dans des salles informatiques de plusieurs centaines de mètres carrés. A la fin des années 1980, environ 2700 systèmes de ce type existaient en Suisse.
Principalement employé par les amateurs d’informatique le micro-ordinateur fit son apparition sur le marché au milieu des années 1970, avant de se muer en ordinateur personnel (personal computer ou PC); l’IBM PC (dès 1981) et l’Apple Macintosh (1984) furent les premiers modèles à se répandre. D’abord utilisé de manière isolée, les PC furent rapidement connectés à des ordinateurs centraux (serveurs) pour réaliser des tâches plus importantes en divisant le travail entre plusieurs machines. Parmi les systèmes d'exploitation - qui attribuent des ressources informatiques aux différents besoins et assurent le trafic de données entre les appareils connectés - le plus important fut MS-DOS. Son successeur, MS-Windows, fut équipé d'une interface plus conviviale. En 1990, on comptait environ 60'000 PC en Suisse et probablement plus de cinq millions en 2002, dont deux millions sur les lieux de travail.
La numérisation des télécommunications (réseaux fixes et mobiles) commencée à la fin des années 1990, l'adoption d'Internet comme plate-forme d’échange (courriels) et source d’informations, ainsi que le traitement des transactions commerciales donnèrent un élan considérable à l'utilisation des ordinateurs. Ainsi, le nombre de PC, d’ordinateurs portables, de tablettes et de smartphones se chiffrait en dizaines, voire en centaines de millions en 2015. L'ordinateur révolutionna également la production d’appareils et de mécanismes. Les systèmes informatiques assurent désormais le contrôle et la gestion des processus d’appareils et de machines de toutes sortes (électroménager, véhicules, avions, etc.). Il est impensable aujourd’hui que cette croissance très rapide prenne fin.
L’utilisation généralisée d’ordinateurs et de dispositifs informatiques pose la question cruciale de leur fiabilité et, surtout, de la sécurité des données qu’ils contiennent et échangent. Le réseau informatique mondial rend tous les appareils connectés vulnérables. Une parade universelle à ce risque n’a pas encore été trouvée et ce problème continue de retenir l’attention de l’Etat, de l’économie et des utilisateurs privés.
Dès la fin des années 1950, l’économie suisse fit appel à l’informatique, apportant gains de productivité et renouvelant la manière de faire des affaires. A l'exception de Logitech, la Suisse ne contribua guère au développement du matériel informatique. Elle participa cependant aux progrès des logiciels dans les entreprises (notamment l’EPF de Zurich avec le langage de programmation Pascal) et effectua un travail important dans la conception des applications (fiabilité, fonctionnalité globale). La Suisse fut en outre longtemps classée parmi les pays utilisant le plus les ordinateurs.