19.3.1943 à Fribourg, catholique, de Fribourg et Cheiry. Politicienne fribourgeoise, conseillère d'Etat démocrate-chrétienne, première femme élue dans un exécutif cantonal en Suisse romande.
Fille d’Aloys Crausaz, chef de service à la direction cantonale de la police, et d’Yvonne née Ayer, Roselyne Crausaz fréquenta l'institut Saint-Joseph de la Gouglera à Chevrilles et le collège de Gambach à Fribourg. Après sa licence en sciences économiques et sociales à l'Université de Fribourg (1967), elle fut collaboratrice scientifique à l'Office fédéral de statistique (1968), puis, de 1969 à 1986, cheffe de section suppléante en charge de l'aide aux universités auprès de la Division de la science et de la recherche (Office de la science et de la recherche en 1973, Office fédéral de l'éducation et de la science en 1979) au Département fédéral de l'intérieur. En 1988, elle épousa le professeur de sport d'origine hongroise Zoltán Németh.
La carrière politique de Roselyne Crausaz débuta dans les années 1970. Elle fut active dans plusieurs associations féminines et fut cofondatrice de la section fribourgeoise de l'Association suisse des femmes universitaires (1970) et de la commission Femme et société du Parti démocrate-chrétien (PDC) fribourgeois (1978). A partir de 1980, elle remplit divers mandats politiques: elle fut notamment députée démocrate-chrétienne au Grand Conseil fribourgeois (1980-1986) et conseillère générale de la ville de Fribourg (dès 1982, présidente en 1982-1983). En 1986, sa candidature, puis son élection au Conseil d'Etat fribourgeois firent sensation. Seule femme en lice, Roselyne Crausaz fut en effet la première femme à entrer dans un gouvernement cantonal en Suisse romande. A la tête des Travaux publics, elle engagea des projets importants dans le domaine des infrastructures de transport, de l’aménagement du territoire et de la protection de l’environnement. D’abord célébrée comme une politicienne compétente et authentiquement centriste, elle subit de nombreuses attaques teintées de sexisme vers la fin de son mandat, lui reprochant tour à tour son incompétence présumée, sa posture jugée arrogante et, en même temps et de manière contradictoire, son ouverture excessive au dialogue. En 1991, arrivée sixième (sur 21 candidats) au premier tour des élections au Conseil d’Etat, elle fut lâchée par son parti et contrainte de se désister au second tour au profit des trois meilleurs candidats démocrates-chrétiens.
Candidate malheureuse sur une liste de l'Union démocratique du centre (UDC) au Conseil national en 1995, Roselyne Crausaz mit fin à sa carrière politique et travailla dans le domaine du conseil en communication publique et dans l’organisation de congrès. Elle s’engagea également dans de nombreuses associations locales et internationales s'occupant de questions éducatives, culturelles et sociales (Soroptimist, entre autres) et fut membre à la fin des années 1990 de la commission fédérale de l'Assurance vieillesse et survivants (AVS).