25.5.1937 à Saint-Imier,21.11.2014 à La Chaux-de-Fonds, de Röthenbach im Emmental. Politicienne socialiste, conseillère nationale neuchâteloise et première femme à présider un parti cantonal en Suisse.
Fille de Paul Oppliger, agriculteur, et de Louise, née Tanner, agricultrice et couturière, Heidi Oppliger fit sa scolarité au Mont-Soleil et à Saint-Imier, avant d'obtenir une maturité commerciale à Neuchâtel en 1957. Licenciée ès sciences sociales de l'Université de Neuchâtel en 1959, elle enseigna ensuite à l'école secondaire de Saint-Imier (1960-1961), en Tunisie et au Niger (1961-1964). Son départ en Afrique fit suite à la crise de Bizerte (été 1961), opposant la France à la Tunisie, à une époque où les enseignants francophones non français étaient particulièrement recherchés en Afrique du Nord. Elle fut dès 1965 professeure de géographie et d’éducation civique à l’école secondaire de La Chaux-de-Fonds. Elle épousa Walter Deneys, enseignant de nationalité belge connu en Tunisie, dont elle eut deux enfants et dont elle divorça en 1967.

Elle fut sensibilisée dès son adolescence par sa mère à la question des droits des femmes. En 1959, elle adhéra au mouvement neuchâtelois de la Nouvelle gauche socialiste, créé dans le but de réaliser une «démocratie socialiste» et qui connut une existence assez courte (1958-1963). Elle y côtoya René Meylan, Raymond Spyra et Pierre Dubois. Membre (dès 1969), puis présidente (1972-1976) du Parti socialiste (PS) neuchâtelois, Heidi Deneys fut la première femme à accéder à la présidence d'un parti cantonal en Suisse. Au niveau national, elle travailla avec Helmut Hubacher, comme vice-présidente du parti (1986-1990), et avec Peter Bodenmann, comme secrétaire centrale romande (1990-1997). Elle fut conseillère générale de La Chaux-de-Fonds (1972-1976 et 1988-1990), députée au Grand Conseil neuchâtelois (1973-1981 et 1989-2001) et conseillère nationale (1977-1987). Au Parlement fédéral, Heidi Deneys fit partie des commissions des affaires militaires, des pétitions, de la science et de la recherche et pour la révision du droit de mariage et fut présidente de la commission de la santé publique et de l’environnement et de celle de gestion. Elle s’engagea pour l’institution d’un service civil et la réduction des dépenses militaires, ainsi que pour le financement de la recherche scientifique, l’égalité hommes-femmes et le droit à l’avortement. Elle s'intéressa aussi aux questions de politique économique (soutien à l'innovation pour les petites et moyennes entreprises) et d’économie régionale (défense des régions marginalisées).
Heidi Deneys fut en outre membre de la commission fédérale d’experts sur la génétique humaine, en même temps qu'Eva Segmüller et Lili Nabholz-Haidegger, et présida le comité directeur de l'hôpital psychiatrique cantonal de Perreux. Elle défendit les intérêts des retraités et des personnes âgées en tant que vice-présidente du conseil de fondation de Pro Senectute Suisse (1994-2006), présidente de l'Association de défense et de détente des retraités (Avivo) neuchâteloise (2003-2012) et coprésidente, avec Angeline Fankhauser, de l’association faîtière des retraités suisses (Fares, 2004-2006).