18.8.1945 à Liebefeld (Köniz), sans confession, de Bâle. Politicienne, représentante du nouveau mouvement des femmes et première conseillère nationale des Organisations progressistes suisses (POCH).
Fille d'Eduard Bircher, graphiste et artiste, et d'Elsbeth née Stalder, qui grâce à son activité de comptable assurait les revenus de la famille, Ruth Bircher fréquenta l'école primaire à Riehen, puis le gymnase de jeunes filles à Bâle. Durant ses études de médecine, elle se maria et prit le nom de Mascarin. En 1972, ayant terminé ses études à l'Université de Bâle, elle fut engagée comme interne notamment à l'hôpital de Laufon. En raison de son engagement politique, Ruth Mascarin ne put obtenir d'emploi dans le secteur public à Bâle-Ville. En 1979, elle ouvrit son propre cabinet à Bâle, qu'elle transforma en 1983 en un cabinet de groupe où elle travailla jusqu'en 2011. Parallèlement, elle œuvra comme auteure et experte d'éthique médicale et de génie génétique au sein notamment de la commission extraparlementaire d'experts pour l'analyse du génome (1996-1998).
Ruth Mascarin grandit dans un milieu familial où les discussions politiques étaient intenses. Son père appartenait à l'aile anarcho-artistique du parti du travail à Bâle. Dans le sillage du mouvement de 1968 à l'Université de Bâle, elle participa à la fondation des POCH-MED (groupement d'étudiants en médecine progressistes), des Organisations progressistes de Bâle (POB) en 1970 et des Organisations progressistes suisses en 1971. Députée des POB au Grand Conseil de Bâle-Ville (1972-1980), elle échoua à l'élection au Conseil national (1975). Première femme à briguer un siège au Conseil d'Etat de Bâle-Ville (1976), elle ne fut pas élue malgré un succès remarquable. En 1979, Ruth Mascarin, à Bâle, et Andreas Herczog, à Zurich, conquirent les deux premiers sièges au Conseil national pour les POCH. A la Chambre basse, elle s'occupa surtout de questions féminines, environnementales et sociales, par exemple comme membre de la commission pour la révision du droit matrimonial (1982-1983). Elle fit également de nombreuses interventions parlementaires, en critiquant notamment en 1980 l'utilisation de photos de femmes nues comme cibles pour les exercices de tir d'officiers de l'armée suisse. En 1982 et 1984, à travers ses votes et ses interpellations, elle s'attaqua aussi aux liens économiques étroits entre la Suisse et le régime ségrégationniste d'Afrique du Sud, en particulier à l'importation d'uranium namibien qui posait problème au regard du droit international. En 1985, elle se retira du Conseil national et abandonna la vie publique.
Très active dans le domaine de la politique de la santé, Ruth Mascarin fut notamment membre de la Société suisse pour un système de santé sociale, issue des POCH-MED en 1974. Elle participa aussi à la rédaction de la revue Soziale Medizin jusqu'à sa dissolution en 2011. En 1977, elle cofonda l'Organisation pour la cause des femmes, une association féministe qui poursuivit les activités du groupement des femmes des POCH et pour laquelle elle travailla jusqu'en 1997. Au début des années 1980, elle soutint la Frauenoase, un centre d'accueil pour femmes toxicomanes à Bâle.