10.4.1819 à Bowil, 1.12.1901 à Langnau im Emmental, protestant, de Bowil. Pédagogue à Lützelflüh.

Fils de Christian Stuker, paysan, et d'Anna née Mosimann, Johannes Stuker était l'aîné de cinq garçons. Ayant commencé tôt une carrière d'instituteur, il enseigna à l'école primaire de Heimberg près de Thoune (1836-1838), obtint son brevet en octobre 1837, fut instituteur en second à Lützelflüh (1838-1841), puis maître principal à Grünenmatt, un village tout proche (1841-1888). Albert Bitzius (connu sous le pseudonyme de Jeremias Gotthelf), pasteur de Lützelflüh et commissaire scolaire, reconnaissant le talent de Stuker pour l'enseignement, l'encouragea et se lia d'amitié avec lui. Stuker entretint également des contacts avec Philipp Emanuel von Fellenberg, visita à plusieurs reprises ses établissements de formation à Hofwil et eut des échanges avec lui au sujet de thèmes agricoles et scolaires. Grâce au soutien de Bitzius, le jeune pédagogue suivit en 1844 un cours de perfectionnement à l'école normale de Kreuzlingen, dirigée par Johann Jakob Wehrli, avec qui il entretint ensuite une correspondance régulière. En 1845, Johannes Stuker épousa Verena Iseli, fille de Jakob Iseli, paysan aisé et assesseur, de Pfaffenboden, proche de Grünenmatt. Le couple eut en 1863 un fils unique, Robert Stuker, futur précepteur des princes de la famille royale à la cour de Grèce.

Pédagogue et expert en questions agricoles connu bien au-delà des frontières communales, Johannes Stuker entra à la Société économique de Berne en 1847. Il anima des conférences sur la formation continue des instituteurs de la région et fut directeur du chœur ainsi que metteur en scène du théâtre de Grünenmatt. A la demande du Département de l'intérieur, il donna en 1879 des cours dans tout le canton sur les améliorations possibles de l'agriculture et de l'horticulture. Membre du synode scolaire cantonal (1880), il publia Selbstverfasste Gespräche und ausgewählte Gedichte zu dramatisch-deklamatorischen Aufführungen für Schule und Haus (1887), un recueil de conversations et de poèmes servant aux représentations théâtrales à l'école et à la maison. Sa carrière reflète l'importance et la réputation sociale croissante de la profession d'instituteur au XIXe siècle.