12.11.1790 à Strelitz-Alt, 23.7.1857 à Hofwil, protestant, originaire du duché de Mecklembourg-Strelitz. Pédagogue et réformateur scolaire.

Theodor Müller grandit dans la petite bourgeoisie. Son père Friedrich Philipp Müller était instituteur et notaire, sa mère mourut prématurément. Etudiant en théologie protestante à l'Université d'Iéna dès 1810, Theodor Müller entra dans une association d'étudiants en 1811 et embrassa les idées patriotiques. Contraint d'interrompre ses études en 1812 en raison de problèmes financiers, il rentra chez lui et passa l'examen pour devenir pasteur, tout en travaillant comme précepteur. Sur recommandation de son camarade d'études Ulrich Becker et d'une de ses connaissances Friedrich Kortüm, tous deux professeurs à l'institut de Hofwil, le directeur de l'établissement, Philipp Emmanuel von Fellenberg, lui proposa un poste en juillet 1815. Arrivé à Hofwil à la fin de 1815, Theodor Müller reprit une partie des cours de religion, puis enseigna l'histoire. Hormis quelques brèves interruptions – notamment lors d'études à Heidelberg en 1819 et de charges de cours au Pädagogium de Bâle en 1822 et à Morat en 1838 – il travailla dans toutes les sections de l'institut de Hofwil, jusqu'à sa fermeture à la mort de Fellenberg en 1844.

Bien que marquées par le respect mutuel, les relations entre Fellenberg et Müller étaient tendues. Celui-ci jouissait cependant de l'estime du corps enseignant en raison de ses bonnes relations avec les étudiants. Son manuel de grammaire allemande Deutsche Sprachlehre, zunächst für Berner Volksschulen (1838), très apprécié et rapidement épuisé, fut réimprimé plusieurs fois. Après la première édition, il fut introduit à Hofwil, puis peu après, dans les écoles rurales bernoises. Après le refus du canton de Berne de reprendre l'institut de Hofwil en 1838, Müller s'adressa en 1839 à Albert Bitzius en lui demandant son soutien pour assurer la pérennité de l'établissement. Bitzius réagit tout d'abord avec prudence en raison de ses différends avec Fellenberg, puis se lia d'amitié avec Müller. Probablement jusqu'à la fin de 1845, ils entretinrent une correspondance régulière et se rencontrèrent dans des auberges entre Hofwil et Lützelflüh. Dans les dernières années de sa vie, Müller poursuivit son engagement au sein de l'instruction publique bernoise: il fut maître de gymnase à Berne, membre du conseil synodal bernois et, jusqu'à la fin, inspecteur scolaire.