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SabinaVela-Dragoni

1.9.1822 à Corpi Santi di Milano, 30.10.1892 à Ligornetto, catholique, des Corpi Santi di Milano, citoyenne autrichienne, après son mariage de Ligornetto. Epouse du sculpteur Vincenzo Vela et figure centrale dans la gestion des activités de l'artiste.

Portraits photographiques de Sabina Vela-Dragoni. Cartes de visite de l’atelier de Giulio Rossi, Milan et Gênes, 1872 (9,3 x 5,6 cm et 9,3 x 5,7 cm) et d’un photographe anonyme, 1875 (9,3 x 5,4 cm; à droite), tirage sur papier albuminé (Musée Vincenzo Vela, Ligornetto, Inv. Ve6789, Ve6792 et Ve6788; photographies Sergio Andreoli).
Portraits photographiques de Sabina Vela-Dragoni. Cartes de visite de l’atelier de Giulio Rossi, Milan et Gênes, 1872 (9,3 x 5,6 cm et 9,3 x 5,7 cm) et d’un photographe anonyme, 1875 (9,3 x 5,4 cm; à droite), tirage sur papier albuminé (Musée Vincenzo Vela, Ligornetto, Inv. Ve6789, Ve6792 et Ve6788; photographies Sergio Andreoli).

Cornelia Sabina Dragoni naquit dans la ferme Beveradora, dans le territoire des Corpi Santi di Milano, et était la dernière des sept enfants d'Angelo Dragoni, comptable, et de Livia née Acerbi. Son père était à l'époque fermier du domaine Beveradora e Benzona appartenant aux Luoghi pii elemosinieri de Milan (institution d'assistance aux pauvres). Quelques années auparavant, il était entré en contact avec le baron Bartolomeo Pergami della Franchina – favori de Caroline de Brunswick – qu'il suivit ensuite en tant qu'agent lors de ses déplacements dans la Péninsule. Administrateurs de terres et de domaines agricoles dotés d'un solide bagage culturel, les Dragoni comptaient parmi les membres de la bourgeoisie émergente. Sabina Dragoni grandit dans un milieu non conformiste et politiquement engagé: son père affichait avec conviction une foi républicaine et ses frères Bruto et Regolo combattirent en première ligne lors des batailles pour l'indépendance italienne.

D'après le récit de Romeo Manzoni, auteur d'une des premières monographies consacrées à Vincenzo Vela, Sabina Dragoni fit la connaissance de l'artiste dans l'atelier milanais de son maître Benedetto Cacciatori, où elle posait comme modèle. Cette rencontre, dans les années 1840, déboucha sur une relation se renforçant au fil des ans, grâce aussi au partage des idéaux du Risorgimento et à leur aspiration commune à l'indépendance de la Lombardie vis-à-vis de la domination autrichienne. Lorsque Vela décida de s'établir à Turin en 1853, après son refus retentissant du titre honorifique de membre artiste de l'Académie de Brera, qui lui valut l'expulsion de Lombardie, et un bref séjour au Tessin, Sabina Dragoni le rejoignit et s'installa avec lui dans le quartier de Vanchiglia. Ils se marièrent le 21 février 1853. Spartaco Vela, leur fils unique, naquit l'année suivante. Lorenzo Vela, spécialiste de la sculpture ornementale, était le beau-frère de Sabina Vela-Dragoni.

Main gauche de Sabina Dragoni Vela, avec alliance et objets divers de Vincenzo Vela. Sculpture en marbre, vers 1853, 19,7 x 11,4 x 8,4 cm (Musée Vincenzo Vela, Ligornetto, Inv. Ve83; photographie Francesco Girardi).
Main gauche de Sabina Dragoni Vela, avec alliance et objets divers de Vincenzo Vela. Sculpture en marbre, vers 1853, 19,7 x 11,4 x 8,4 cm (Musée Vincenzo Vela, Ligornetto, Inv. Ve83; photographie Francesco Girardi). […]

A partir de cette époque, Sabina Vela-Dragoni fut de plus en plus un point de repère pour Vela, non seulement dans la vie privée, mais aussi sur le plan professionnel, s’occupant souvent du suivi des relations avec les commanditaires et les fournisseurs et écrivant de sa main bon nombre des lettres envoyées par le sculpteur à ses amis et connaissances. Elle conserva ce rôle de figure tutélaire même après que Vela eut décidé de retourner dans sa patrie natale de Ligornetto, en 1867, où il avait fait construire une imposante maison-atelier, rapidement devenue un pôle d'attraction pour les artistes, les collectionneurs et les admirateurs de son œuvre. Vers 1880, elle rédigea avec son fils un premier guide manuscrit de la collection (Musée Vincenzo Vela). On lui doit en outre la réorganisation, la conservation initiale et la sélection de la correspondance de son mari, qui furent une contribution concrète à la carrière de l'artiste et à la construction de son image publique. Selon une étude récente de la bibliothèque de la famille Vela, Sabina Vela-Dragoni apparaît comme une lectrice cultivée. Elle mourut le 30 octobre 1892 dans la demeure et musée privé de Ligornetto, un peu plus d'une année après le décès de son mari.

Sources et bibliographie

  • Archives fédérales suisses, Berne, Vincenzo Vela.
  • Musée Vincenzo Vela, Ligornetto.
  • Diario sacro della città e diocesi di Ravenna per l'anno 1842, 1841.
  • Forcella, Vincenzo: Iscrizioni delle chiese e degli altri edifici di Milano dal secolo VIII ai giorni nostri, 1889.
  • Zanchetti, Giorgio: Vincenzo Vela. Carteggio, 3 vol., 2020.
  • Gazzetta Ticinese, 31.10 et 2.11.1892 (nécrologie).
  • Manzoni, Romeo: Vincenzo Véla. L'homme, le patriote, l'artiste, 1906 (réimpression, 1995).
  • Scott, Nancy Jane: Vincenzo Vela 1820-1891, 1979.
  • Montanari, Luigi: Garibaldi a Ravenna nel 1849, 1982.
  • Bianchi, Stefania; Mena, Fabrizio: «Le passioni, le amicizie e la quotidianità nella biblioteca dello scultore», in: Mina, Gianna A. (éd.): Pagine che parlano. La vita e l'arte di Vincenzo Vela raccontate dai suoi libri, 2021, pp. 11-66, surtout 31-36.
Liens
En bref
Variante(s)
Cornelia Sabina Dragoni (nom de naissance)
Sabina Dragoni Vela
Sabina Vela
Dates biographiques ∗︎ 1.9.1822 ✝︎ 30.10.1892

Suggestion de citation

Maria Cristina Brunati: "Vela-Dragoni, Sabina", in: Dictionnaire historique de la Suisse (DHS), version du 05.07.2022, traduit de l’italien. Online: https://hls-dhs-dss.ch/fr/articles/059945/2022-07-05/, consulté le 26.03.2025.