22.12.1925 à Bellinzone,30.9.2011 à Sorengo, de Zurich, après son mariage de Vergeletto. Politicienne tessinoise, membre du Parti socialiste (PS) et fondatrice de l'Association des consommatrices de la Suisse italienne.
Maria Antonietta Fluck, dite Marili, était l'aînée des trois filles de Hans Fluck, ingénieur rural originaire de Zurich, et d'Amalia (dite Mimi) née Bonalini, de Roveredo (GR). Son père dirigea de 1931 à 1942 le syndicat d'assainissement de la plaine de Magadino, avant d'occuper le poste d'ingénieur en chef de la correction du Rhin. Après avoir fréquenté les écoles primaire et secondaire et l'école cantonale de commerce (études inachevées) dans la capitale tessinoise, elle obtint en 1946 à Bâle un diplôme d'analyste de laboratoire. Elle travailla ensuite pendant quelques années dans l'industrie chimique, pour la Société de la Viscose Suisse et la tannerie Beretta-Piccoli à Viganello. En 1951, elle épousa Bruno Terribilini, docteur en droit, membre du Parti socialiste depuis les années 1950, qui fut juge des mineurs, puis juge au tribunal d'appel; le couple eut deux filles. Veuve en 1956, Marili Terribilini-Fluck se lia dans la seconde partie de sa vie avec Leone Viviani, antifasciste et socialiste. Sa tante maternelle, Rezia Tencalla-Bonalini, journaliste, libérale et figure de proue du Mouvement social féminin, exerça également une influence importante sur elle.
Après la mort de son mari, Marili Terribilini-Fluck reprit son activité professionnelle, d'abord comme secrétaire de l'Institut européen d'études et de relations intercommunales de Lugano, puis comme traductrice pour la radio et la télévision de la Suisse italienne. A la même époque, elle commença à faire de la politique au sein du Parti socialiste tessinois. Membre (dès 1956), puis présidente (dès 1958) de l'Union des femmes socialistes tessinoises, elle la représenta au sein de la direction et du comité cantonal du parti, ainsi qu'au comité central des Femmes socialistes suisses. La promotion du rôle des femmes dans le parti et la lutte pour le suffrage féminin furent au cœur de son activité politique durant cette période. Seule socialiste parmi les 11 premières femmes élues au Grand Conseil tessinois en 1971, elle effectua un deuxième mandat de 1975 à 1979 (vice-présidente en 1978), avant de siéger à nouveau au législatif cantonal comme vient-ensuite en 1982-1983. Au parlement, elle s'intéressa notamment aux questions scolaires, à l'environnement, à la surveillance des prix et à l'égalité féminine. Elle siégea également au Conseil communal (législatif) de Sorengo (1976-1989).
Parallèlement à sa carrière politique, Marili Terribilini-Fluck joua un rôle crucial dans la création de l'Association des consommatrices de la Suisse italienne (Acsi), dont elle fut la première présidente de 1974 à 1984. Sous sa direction, l'organisation mit en place ses principales structures et entreprit de nombreuses actions de sensibilisation; animée par un intérêt écologique précoce, l'Acsi lia en outre la lutte contre la hausse des prix à la promotion d'un modèle de consommation sobre, critique et attentif aux implications environnementales (mouvement écologique). A côté de cette expérience, révélatrice des nouveaux rôles assumés par les femmes dans la vie publique et de la recherche de nouvelles formes organisationnelles, Marili Terribilini-Fluck resta aussi active dans des associations féminines plus traditionnelles et fut vice-présidente de la Federazione ticinese delle società femminili (Centres de liaison des associations féminines suisses) de 1973 à 1980.