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David-Henri deMeuron

1742 à Neuchâtel, 1825 à Lisbonne, protestant. Négociant neuchâtelois actif à Lisbonne, notamment dans le commerce colonial, la banque et l'indiennage.

Extrait du procès-verbal de la séance tenue par le Conseil communal de Torres Novas le 11 avril 1792 au sujet de la fabrique de David-Henri de Meuron (Arquivo Municipal de Torres Novas, PT/TNV/AMTN-AH/B-A/1/213, fol. 15).
Extrait du procès-verbal de la séance tenue par le Conseil communal de Torres Novas le 11 avril 1792 au sujet de la fabrique de David-Henri de Meuron (Arquivo Municipal de Torres Novas, PT/TNV/AMTN-AH/B-A/1/213, fol. 15). […]

David-Henri de Meuron était le fils d’Abram de Meuron, membre du Grand Conseil de Neuchâtel, et de Madeleine Favarger, fille de Louis Favarger, membre du Grand Conseil de Neuchâtel. Il épousa Rita Pereira Souveiro et resta sans descendance. Vers 1764, il avait été appelé au Portugal par son oncle, le négociant et banquier David de Pury, établi à Lisbonne depuis 1736. Extrêmement prospères, les affaires de ce dernier consistaient en particulier en l’importation en Europe de diamants et de bois précieux provenant du Brésil, alors colonie portugaise (colonialisme). Meuron reprit ensuite les activités de son oncle en association avec le Biennois David Schwab, sous la raison sociale Schwab & Meuron. En 1780, les deux hommes ouvrirent en outre une fabrique d’indiennes à Torres Novas, localité située à environ 100 kilomètres au nord-est de Lisbonne. Ils furent rejoints en 1781 par Jakob Schwab, le frère de David, ainsi que par François Verdan, qui possédait une solide connaissance des procédés de fabrication nécessaires à l’impression sur textile.

Le réseau luso-brésilien dans lequel évoluait de Meuron, partie d’une internationale des affaires établie au Portugal intéressée au commerce colonial, en particulier avec le Brésil, se prolongeait en Suisse, notamment à Bâle (via la firme Christoph Burckhardt & Cie) ainsi qu’en France, à Nantes (Bourcard Fils & Cie; commerce maritime) et Paris (banque Rougemont de Löwenberg, Denis de Rougemont). Ces activités étaient directement liées à l’esclavage encore en vigueur au Brésil, notamment dans les plantations (il ne fut aboli qu’en 1888).

En 1816, David-Henri de Meuron s’associa à son neveu Edouard de Meuron, au Neuchâtelois Auguste Gouhard et à un autre parent, Auguste-Frédéric de Meuron, sous la raison sociale Meuron et Cie. Il fournit à cette occasion 30'000 piastres pour le fonds de roulement de cette maison de commission, installée à Salvador de Bahia et destinée à l’expédition de produits coloniaux en Europe. L’entreprise ne fut pas prospère, mais elle lança la carrière d’Auguste-Frédéric de Meuron, par la suite appelé «Meuron de Bahia», qui s’émancipa de ses associés en 1819. N’ayant quant à lui jamais tenté l’aventure américaine, David-Henri de Meuron décéda à Lisbonne en 1825.

Sources et bibliographie

  • Meuron, Guy de: Histoire d’une famille neuchâteloise. La famille Meuron, 1991, p. 86.
  • Veyrassat, Béatrice: Réseaux d’affaires internationaux, émigrations et exportations en Amérique latine au XIXe siècle. Le commerce suisse aux Amériques, 1993, pp. 139-141, 411, 428-429, 435.
  • David, Thomas; Etemad, Bouda; Schaufelbuehl, Janick Marina: La Suisse et l’esclavage des Noirs, 2005, p. 90.
  • Veyrassat, Béatrice: Histoire de la Suisse et des Suisses dans la marche du monde (XVIIe siècle-Première Guerre mondiale). Espaces – Circulations – Echanges, 2018, p. 228.
Liens

Suggestion de citation

Matthieu Péry: "Meuron, David-Henri de", in: Dictionnaire historique de la Suisse (DHS), version du 20.08.2024. Online: https://hls-dhs-dss.ch/fr/articles/060847/2024-08-20/, consulté le 03.10.2024.