17.1.1791 à Zurich, 21.8.1825 à Muntok, protestant, de Zurich. Fonctionnaire colonial à Sumatra et mercenaire au service de Hollande.
Deuxième enfant en secondes noces de Jakob Christoph Ziegler et de Regula Peter, Jakob Christoph Ziegler grandit à Zurich, où son père fut relieur, puis aubergiste du Schützenhaus. Sa vie durant, il resta attaché à sa mère ainsi qu'à ses sœurs Cleophea Waser et Emerentiana Wetzel, épouse de Johann Jakob Wetzel. Ziegler, qui passa sa jeunesse dans une maison au Münsterhof, était certes issu d'une importante famille bourgeoise de Zurich (Ziegler), mais ses proches parents n'exerçaient pas de fonctions politiques. Marchand, on ne connaît toutefois pas la nature des produits qu'il vendait. En 1812, il épousa Susanna Elisabetha Vogel, de Zurich. Le couple eut deux fils, dont le plus jeune décéda quelques semaines après la naissance.

Ziegler fit faillite en 1814 et divorça le 24 août 1815. Le tribunal matrimonial de Zurich invoque dans son jugement l'«abandon déloyal» de son épouse et sa «vie dissolue notoire». Soldat dans l'armée piémontaise (service étranger) dès 1815 (peut-être en raison de ses échecs), il fut promu adjudant sous-officier, puis passa au service de France comme fourrier et atteignit le grade de sergent. Il confia probablement son fils à l'une de ses sœurs. On ne sait presque rien de lui à cette époque, ni pourquoi il déserta et entra au service des Pays-Bas. Ziegler est attesté entre novembre 1820 et février 1821 comme sergent-major à bord d'un navire militaire hollandais qui reliait Ostende à Batavia. Instructeur des troupes dans la colonie néerlandaise des Indes orientales, il participa à diverses opérations militaires contre des souverains locaux (colonialisme). Il fut affecté, sous le général Hendrik Merkus de Kock, comme sous-officier au contrôle du marché de Palembang sur l'île de Sumatra après la conquête de la ville en 1821. Ziegler quitta ce poste en 1822 pour rejoindre l'administration militaire coloniale néerlandaise et devint le secrétaire de l'inspecteur F. Schulze (d'origine allemande), avec lequel il noua des liens d'amitié. En 1823, il fut aussi le secrétaire d'un ingénieur qui participa à la reconstruction de la forteresse du sultan de Palembang. Son ascension sociale se poursuivit au sein de la communauté coloniale: promu «second clerc», il posséda en tant que fonctionnaire colonial une maison et trois esclaves au moins (esclavage). Il décéda subitement d'une maladie tropicale à Muntok sur l'île de Sumatra peu avant son transfert dans l'administration centrale militaire à Batavia. Schulze envoya une lettre à la famille de Ziegler en Suisse pour l'informer du décès de son ami.
Les lettres que Ziegler adressa dès 1823 depuis Palembang à sa mère, son beau-frère et ses sœurs à Zurich, expriment à quel point sa famille lui manquait et donnent une description réaliste de la vie d'un Suisse travaillant dans les colonies. L'auteur y relate son quotidien dans l'administration coloniale néerlandaise, son périple en bateau, les conquêtes militaires, les aliments locaux, ses conditions de vie dans l'armée et l'organisation de la société coloniale sur l'île de Sumatra, dominée par les Pays-Bas. Les lettres furent envoyées en Suisse par un parent éloigné, Jakob Christoph Ziegler, major-général au service de Hollande.