6.11.1802 à Neuchâtel,10.7.1887 à Boudevilliers, protestant, de Boudevilliers. Commerçant, propriétaire de plantations au Suriname, conseiller et maître des clefs de la ville de Neuchâtel.

Fils de David Auguste Berthoud et de Nancy Anne (dite Nanette) née Guillebert, fille d'un conseiller de Neuchâtel, Alfred Jacques Henri Berthoud était le septième de dix enfants, dont cinq morts en bas âge. On ne sait rien de sa formation. Trois membres de la fratrie s’expatrièrent pour exercer le commerce à Amsterdam, au Brésil et au Suriname. Parmi eux, Alfred Jacques Henri Berthoud qui s’établit très jeune (probablement en 1821) à Paramaribo (Suriname) où il fut négociant (commerce maritime, colonialisme). En 1828, il acheta sa première plantation, celle de Boksweide sur la rivière Tapoeripa (canne à sucre). Il acquit ensuite la plantation proche de Kleinslust (appelée plus tard Berthoudslust; café et coton). En 1832, il épousa Charlotte Christiana (Christina) Esther Weissenbruch, d'une famille allemande installée aux Pays-Bas, fille de Carl Ludwig Weissenbruch, puissant administrateur de très nombreuses plantations au Suriname avec lequel il était en affaires, et d'Anna Catharina née Geijer. Berthoud se trouva bientôt à la tête d’une petite dizaine de domaines, à titre personnel ou en copropriété, dans lesquels étaient utilisées des personnes esclavagisées (esclavage). Le Vaudois Marc Warnery dirigea celui de Kleinslust pendant quelques mois en 1830. Après le brusque décès de sa jeune épouse, morte en couches avec le bébé à fin 1833-début 1834, il décida de rentrer en Suisse, tout en conservant une large partie de ses plantations du Suriname, qu’il confia à des administrateurs (dont le principal était un Français dénommé Ph. Kuvel).

Berthoud se remaria en 1838 à Neuchâtel avec Anne Louise Coulon, fille de Paul-Louis-Auguste Coulon, négociant, banquier, cofondateur de la Caisse d'épargne de Neuchâtel, et de Julie née de Meuron. Paul Louis Coulon, le grand-père d'Anne Louise, avait été copropriétaire de plantations à la Grenade. Le couple eut huit enfants, dont Edouard Berthoud, cofondateur des Câbles Cortaillod (1879). L’administration des propriétés surinamaises obligea Alfred Jacques Henri Berthoud à de fréquents voyages à Amsterdam. En 1840-1841, il effectua même un séjour à Paramaribo, pendant lequel, probablement face à la perspective de perdre ses esclaves, il procéda à la vente de la quasi-totalité de ses plantations. Il se débarrassa des dernières avant 1863, date de l'abolition de l'esclavage au Suriname. Membre du Conseil des Quarante de la ville de Neuchâtel dès 1839, il accéda en 1846 au poste de maître des clefs (trésorier de la ville; Quatre-Ministraux).
