4.12.1844 au Petit-Bâle, 16.3.1921 à Brooklyn (New York), protestante, dès 1892 catholique, de Bâle. Emigrée aux Etats-Unis, artiste peintre et médiatrice dans le cadre de la «question indienne».
Carolina Faesch était la cadette des trois enfants de Johann Lucas Faesch, capitaine de milice et garde-champêtre, et d’Anna Maria Barbara née Marti. Contrairement à ses ancêtres (Faesch), la famille ne figurait plus au sein de l'élite bâloise. En raison de la rupture d'avec son mari, la mère de Carolina déménagea avec elle en 1849 à Biederthal, en Alsace. En 1852, après avoir divorcé, elle rejoignit son nouveau compagnon, le médecin Karl Valentiny, à Brooklyn, où Carolina Faesch bénéficia d'une formation scolaire approfondie (émigration). La rencontre avec un autochtone éveilla chez la jeune fille un intérêt pour la «question indienne», la politique américaine en la matière et l'esclavage ainsi que la philosophie. En 1863, pendant la guerre de Sécession, lorsqu'éclatèrent les violentes émeutes de la conscription (Draft Riots) à New York, Carolina Faesch rentra en Suisse avant de retourner aux Etats-Unis en 1865. L'année suivante, elle épousa Claude Schlatter, médecin, dont elle se sépara en 1876 et divorça en 1883. Elle éleva seule son fils, Christie, né en 1877 de sa relation avec Christopher Stevenson.
Son intérêt pour les Hunkpapa et leur chef Tatanka Iyotake (Sitting Bull) remonte à 1874 lorsqu'une expédition menée par George Armstrong Custer découvrit des gisements aurifères dans les Black Hills – montagnes sacrées des Sioux – et que le gouvernement américain viola les traités conclus avec les autochtones qui y avaient été précédemment déplacés. Libérée des contingences financières grâce à l'héritage de sa mère, elle rejoignit sous le nom de Caroline Weldon la National Indian Defense Association (Nida), fondée par des quakers, qui défendait les droits des populations autochtones et dénonçait de nombreux abus tout en travaillant à leur assimilation dans la communauté chrétienne des colons. La propriété individuelle devait remplacer la propriété collective traditionnelle et inciter de la sorte les autochtones à abandonner leur culture et leur mode de vie pour devenir des fermiers. Caroline Weldon représenta la Nida dans le territoire du Dakota et conseilla Tatanka Iyotake. En 1889, elle soutint les Hunkpapa dans leurs négociations avec le gouvernement dans le cadre de l’attribution des terres consécutive au Dawes Act. A plusieurs reprises, elle dut surmonter les oppositions des «agents indiens» et faire face à des articles de presse calomnieux. Elle informa la Nida et des journalistes new-yorkais des conditions de vie des Hunkpapa, qui souffraient de la famine et se défendaient contre la destruction de leurs moyens de subsistance à travers la Danse des Esprits (Ghost Dance), un mouvement de résistance autochtone contre la politique d'assimilation étatique. Caroline Weldon dut toutefois quitter le territoire du Dakota après que Tatanka Iyotake lui eut retiré sa confiance à cause de son activité d'intermédiaire. Lors du voyage de retour, son fils mourut de septicémie. Anéantie, elle adressa des lettres à Tatanka Iyotake, le conjurant d'éviter le conflit avec les autorités. A la fin de 1890, ce dernier fut assassiné par la «police indienne» composée, dans la réserve de Standing Rock, de Hunkpapa convertis au catholicisme et coopérant avec les autorités américaines. Grâce au constant travail de médiation de Caroline Weldon, la presse, dans l'est des Etats-Unis, se montra de plus en plus objective et diversifiée sur la «question indienne». Sa santé se dégrada dès 1916 et elle mourut en 1921 à Brooklyn des suites de l'incendie de son appartement.
Caroline Weldon utilisa ses contacts pour essayer de contribuer à appréhender la situation des populations natives dans le Dakota du Sud, mais sans grand succès. Celles-ci n'obtinrent aucun droit à la souveraineté. Les autochtones, dont Tatanka Iyotake, l'auraient surnommée Tokaheya máni win («la femme qui va de l'avant»). Ses notes reflètent une vision nuancée de la «question indienne» et des personnalités indépendantes des chefs, sans glorification simpliste ni vision unilatérale des victimes. La réception littéraire et cinématographique de sa vie est notable, même si elle revêt parfois un caractère dithyrambique.